mercredi 23 janvier 2013

DESS 1 : Quelques lectures

Depuis déjà quelques semaines, je fouille sur les moteurs de recherche spécialisés, j'imprime, je lis, j'annote et je classe : par thème, par info qui appuient, contredisent ou nuancent ma pensée.

Bref, je travaille fort!

Parfois, je tombe sur des articles qui me font réagir négativement.  Souvent, je devrais dire... Ce n'est pas nouveau pour moi, je n'aime pas l'approche psychodynamique (Freud et ses amis).  Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé!  Et comme, jusqu'à présent, mes recherches ont principalement été effectuées en français, la majorité des articles vont de pairs avec cette approche.  Faut savoir que les articles francophones proviennent majoritairement, si ce n'est presque exclusivement, de la France, la Suisse et la Belgique.  Pays où l'approche psychodynamique est très (trop?) présente à mon avis.

Je n'aime pas le regard que les psychothérapeutes et psychiatres psychodynamiques posent sur certains diagnostics.  Leur approche, bien que très intéressante et ayant fait avancé bien des domaines concernant l'être humain, ne concorde pas toujours avec ma façon de pensée...

Bref, ça me fait réagir quand je lis :
"L'infertilité résulte souvent d'une contradiction inconsciente (...)." (M. Migaud)
"Si l'hostilité envers la mère entraîne parfois des problèmes d'infertilité, un trop grande intimité avec le père peut avoir un effet similaire. (...) La stérilité peut s'avérer une solution (inconsciente) pour la fille.  Ainsi arrive-t-il que des femmes "stériles" se trouvent miraculeusement enceintes après le décès de leur père." (S. Mimon) 
"Du côté des psychologues et des psychiatres (tous adeptent de l'approche psychodynamique dans leur pratique dans cet article), on observait en effet une méfiance à priori vis-à-vis des demandes d'aide médicale à la procréation, considérées comme révélatrices de la difficulté pour ces couples d'accepter leur infertilité.  (...) Il n'y a pas - ou  peu - de stérilité innocente." (J. Darwiche et ass.) 
J'arrive à concevoir que pour certaines personnes, un blocage réel existe.  Par contre, je suis incapable d'admettre que la majorité des infertilités soient la résultante d'un blocage oedipien ou autre...  Ce n'est pas ce que j'ai vu, ce que j'ai constaté.

À d'autres moments, je tombe sur des articles qui me font réfléchir et qui m'allument.  Généralement, ils ne font que confirmer des hypothèses ou des constats, mais c'est déjà ça!

J'ai beaucoup aimé la lecture de 3 études (l'une suisse, l'autre belge et la dernière française) portant sur le vécu de la FIV et le soutien psychologique que les couples auraient aimés.  Tous statuaient que la FIV était difficile physiquement, mais qu'elle l'était tout autant, sinon plus, psychologiquement et qu'il est difficile de préparer le couple à ce qu'il traversera.

D'ailleurs, l'une des études indiquent clairement que les moments les plus difficiles pour le couple tournent autour de l'attente (dans les salles d'attente, nouvelle de l'embryon, résultat) et que la rencontre "bilan FIV" devrait avoir lieu plus rapidement dans le cas d'un échec.

Une autre étude a analysé les différentes émotions selon les étapes du traitement.  C'est sans surprise que j'ai lu :
Découverte de l'infertilité : Déception, angoisse face à l'avenir, culpabilité, injustice, colère, ...
Avant le début de la FIV : quotidien difficile puisque confrontation à la maternité régulièrement et  à l'incompréhension de l'entourage, tristesse, jalousie, décision de mentir sur les traitements, ...
Traitement : fatigue importante (physique et psychologique), malaise physique, peur, sentiment de solitude même lorsque bien entouré, désespoir, tristesse, angoisse, espoir, ...
Attente des résultats : manque de contrôle, angoisse, peur, ...
Résultat négatif : impuissance, grande tristesse, culpabilité, à la limite de la dépression, courage, détermination, ...
Résultat positif : bonheur, joie, peur pouvant rester tout au long de la grossesse, ... 
Bon, je vous ai mis ça en vrac, mais vous comprenez, j'en suis certaine!

Je me reconnais et ça me rassure.  Et vous?

Finalement, les trois études indiquent qu'il devrait y avoir une plus grande accessibilité aux services de soutien psychologique, mais que les couples demeurent craintifs à demander de l'aide ou à parler trop ouvertement de leurs émotions avec leur médecin par crainte de voir les traitements freinés ou ralentis.

Et vous, vous en pensez quoi?


8 commentaires:

  1. Pour nous, et surtout pour moi, l'infertilité et les FIV ont été le plus dur psychologiquement parlant que physiquement. Le plus dur c'est l'attente c'est certain. Le plus dur c'est après la ponction. avant, on est dans une sorte de routine presque joyeuse. Je ne ressens d'ailleurs aucune fatigue physique. Mais ça se gâte dès le lendemain de la ponction. Faut dire que les 3 dernières fiv, les résultats en terme d'embryons étaient catastrophiques.

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    1. Idem pour moi. La ponction me fait le même effet que la fin d'un trimestre universitaire, quand tous les examens sont terminés. Tant que je suis dans l'action, ça va. Après, quand on ne fait qu'attendre et qu'on a aucun pouvoir, c'est là que ça se gâte.

      J'imagine alors, qu'avec tes résultats, le post-ponction est encore plus difficile...

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  2. Pour ma part, ce qui m'accroche, c'est l'approche psychodynamique!! Pcq moi, avec mon père, je n'ai JAMAIS eu de complexe d'oedipe!!!! J'ai toujours, jusqu'à l'année passée, été en relation conflictuelle avec lui. On me dira j'imagine, selon cette approche que mon infertilité était due à mon conflit???? Baliverne!! J'en connais bien d'autres comme moi qui ont eu des enfants très facilement!!!

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    1. Je pense vraiment que l'approche psychodynamique peut expliquer certains sentiments, certaines façon d'agir... Surtout lorsqu'il s'agit de la perte, de l'absence ou la relation conflictuelle avec un ou nos deux parents...

      Mais comme toi, j'ai envie de crier "Baliverne!" concernant l'infertilité... En fait, pour moi, ça revient à dire à une personne qui a le cancer que son cancer est causé par une mauvaise relation dans son enfance... Pfff...

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  3. Une fois, je suis tombée sur le site d'un psychanalyste(français) qui disait que toutes les infertilités, même celles qui ont une cause organique connue, sont liée à un blocage inconscient. Et bien sûr, c'est pas l'homme qui a un blocage, hein, c'est la femme, cet être instable et névrosé. Bref, je suis comme toi, l'approche psychodynamique, je suis pas fan (de radis). ce cid dit, les psychanalystes continuent encore parfois d'affirmer que l'autisme est du à une mauvaise relation mère/enfant en dépit de toutes les avancées scientifiques sur les causes biologiques de ce syndrome alors ce qu'ils pensent de l'infertilité, je n'y accorde pas beaucoup de crédit.

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    1. Pour l'autisme, je pourrais en parler longuement! C'était mon domaine de travail, il y a moins de 2 ans. Je suis à 100% d'accord avec toi. J'en ai entendu des trucs... Pas toujours intelligent!

      Alors pour le blocage inconscient... On repassera!

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  4. Je ne m'y connais pas beaucoup en santé mentale et en psychologie. Il y a des termes beaucoup trop compliqués pour moi et honnêtement je ne m'y intéresse pas beaucoup.

    Parcontre ce que je peux faire et ce que je fais le mieux, c'est de raconter mon vécu, mes ressentis, mes émotions.

    Je suis entrain de faire ma première FIV. Si je me rapporte à il y a quelques années, j'avais une peur bleue de la FIV. Je repoussais le moment où je devrais la faire. Je me disais "pas avant mes 30 ans". Je viens de les avoir.
    Maintenant que je suis dedans, que j'avance pas à pas, jour après jour, j'ai de moins en moins de craintes. J'avais peur des hormones et des effets secondaires. À part de la fatigue et un gonflement des ovaires, je ne sens pas grand chose. J'avais peur des injections, de me les faire moi-même, finalement c'est rien du tout. J'arrive à avoir mon sang froid dans le moment présent, au moment où c'est important de l'avoir pour l'étape où je suis rendue. J'appréhendais beaucoup la ponction, alors je me suis renseignée beaucoup là-dessus. Plus je m'en approche, moins j'en ai peur. Je me dis que oui je peux avoir très mal, mais que je passerai au travers et c'est tout. Il y a quelques mois, j'étais pris de panique à m'imaginer en position gynécologique avec une aiguille entrée par voie vaginale.

    Côté entourage, nous avons vécu des hauts et des bas. Vécu beaucoup de grossesses autour de nous. Au début, à l'annonce, c'est extrêmement difficile, mais c'est comme le reste, on n'a pas le choix de s'y faire. La jalousie et l'envie demeurent.
    Le pire c'est de se sentir mis à l'écart, isolés. On n'a pas d'enfant, on est platte. Nos nièces ne peuvent pas jouer avec nos enfants. Mon beau-père est beaucoup plus tenté d'aller voir ses petits-enfants. On le lui a reproché à plusieurs reprises. Pourtant, nos nièces adorent lorsque nous on joue avec elles et avec mon beau-père on a souvent des discussions intéressantes.

    Bahhh.. je m'étends hahaha.

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  5. Bonjour, Je fais un mémoire sur le conseil conjugal et l'amp
    J'aimerai lire ton mémoire, te serait il possible de me l'envoyer ? (ton lien dropbox est désactivé)
    ainsi que les 3 études que tu cites; tu m'as mis l'eau à la bouche ...
    mon mail est hsuquet@yahoo.com
    Dans l'attente de te lire ...
    veronisque

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