dimanche 22 décembre 2013

De l'autre côté - Temps des fêtes

L'an dernier, j'écrivais sur le temps des fêtes et l'infertilité.

Je pourrais réécrire le même message, donner les mêmes trucs, mais je ne le ferai pas.

Dans quelques jours, plusieurs d'entre vous entrerons dans une période difficile. Une période qui se veut émotive et qui est souvent très mal comprise par l'entourage. Tout ça parce que pour eux, Noël est synonyme de magie, de joie, de plaisir...  Ils ne se doutent pas que pour d'autres Noël peut être synonyme d'absence, de déception, de tristesse...

Je pense à vous...  Si vous saviez comme je pense souvent à vous!
Je pense à J. qui sera en plein TEC pendant ce temps des fêtes!
Je pense à A. qui a sa pds le 24...  Une magnifique journée pour une bonne nouvelle!  Une horrible journée pour une mauvais nouvelle!
Je pense à Fidji qui, après avoir épuisé toutes les options PMA, fêtera Noël en compagnie de sa soeur enceinte de 4 mois et demi...
Je pense à Lemi qui débute un nouveau chapitre après la décongélation ratée de son dernier embryon...  Un chapitre où la pma n'est pas conviée!
Je pense à 6 cellules, à Bounty Caramel, à Petit Hérisson, à Contes de FIV, à la fille derrière Émotions In vitro...
Je pense à toutes celles et à tous ceux qui passeront le temps des fêtes le coeur gros (à cause de l'infertilité, de la perte d'un être cher, de l'éloignement ou pour toutes autres raisons...).

il y aurait tant de choses que je lui demanderais de faire...

Et il y a l'autre côté... Celui où je suis cette année!  Officiellement!
L'an dernier, j'étais enceinte.  Cette année, Charlotte est là en vrai!

Elle aime les lumières du sapin de Noël, elle a peur du chien qui aboie des chansons de Noël en bougeant (ben oui, j'ai ce genre de truc à la maison!), elle a tendu les bras vers le Père-Noël lorsque nous sommes allés le voir vendredi matin, elle aime mettre dans sa bouche manipuler les cadeaux sous le sapin! Son premier Noël lui en met plein les yeux!

C'est un temps des fêtes doux et tranquille que nous nous apprêtons à passer.  Nous désirons mettre en place des traditions avec elle, entre nous trois.  Nous passions rapidement sur le temps des fêtes dans les dernières années.  Cette année, on espère que le temps coulera doucement.  Dame Nature semble nous avoir écouté avec toute la neige envoyée.  Nous irons patiner, faire de la raquette, marcher...  Nous passerons du temps collé-collé devant le foyer...  Nous célébrerons ce nouveau chapitre!

Je vous souhaite un doux Noël et un joyeux passage à 2014.
Je vous souhaite une année 2014 à la hauteur de vos attentes.
Je vous souhaite que, si une porte se ferme devant vous, vous trouviez la force de trouver la fenêtre ouverte. Celle vous permettant de voir les étoiles qui brillent pour vous!

Ma préférée... Cette version-là plus précisément!

mercredi 18 décembre 2013

Balade hivernale

C'est l'hiver... Il neige et il fait froid!

Mais pas question de rester à l'intérieur! Bien habillé, pas de problème pour Charlotte.

On est donc sorti dimanche dernier pendant la tempête (sur sa fin!).  Elle a dormi dans le traîneau alors que je faisais des allers retours devant la maison et pendant que son papa déneigeait l'entrée.

Nous sommes rentrées les joues rougies par le froid!

Souvenirs d'enfance pour moi!


Ce week-end, s'il ne fait pas trop froid, j'aimerais aller faire de la raquette avec Charlotte et son papa!


mardi 10 décembre 2013

Quatre générations de filles

L'infertilité est synonyme de plusieurs deuils pour le couple.

Le deuil de faire un enfant seul, sans assistance, comme tout le monde!
Le deuil de transmettre nos gènes lorsqu'on doit se tourner vers un don ou l'adoption...
Le deuil de la grossesse...
Le deuil d'apporter le premier petit-enfant à ses parents...

Ce dernier, je l'ai vécu.
Difficilement!

Pour mes parents, ce n'était pas grave.  Faire un enfant, ce n'est pas une course, ni un concours.  C'est vrai. Archi vrai! Mais quand on commence les essais bébé, que ça perdure pendant des mois, des années, et que, finalement, c'est un membre de votre fratrie qui annonce une grossesse, ça fait mal.  Très mal. Et ce, même si on sait qu'un jour ça arrivera, que c'est inévitable.

On en veut à la vie, à sa génétique, à Dieu, à qui vous voulez!
On se déteste pour les émotions que nous ressentons...

On a un deuil à faire, mais il est souvent mal perçu. Les personnes concernées peuvent penser qu'on est incapable d'être heureux pour elles ou qu'on est jaloux...  C'est pourtant tellement plus gros qu'elles. Tellement...

Alors on essaie de relever la tête, de lâcher prise, de faire avec...

L'adaptation à cette nouvelle situation, qui comporte le deuil du 1er né, est complexe et ardue...
Pendant que, de notre côté, on est confronté à notre infertilité, à notre incapacité et à toutes les injustices de Dame Nature...
tout le monde est heureux;
tout le monde ne parle que de ce bébé à venir;
tout le monde oublie que nous, nous avons mal et que c'est normal.

J'ai finalement fait mon deuil.  Je me suis adaptée. Non sans perdre des plumes.

J'ai finalement été enceinte et j'ai appris que je portais une fille.

Puis j'ai réalisé...

Ma soeur ayant eu un garçon, j'étais celle qui créait la 4e génération de filles.

Le jour du baptême de Charlotte nous avons immortalisé ces quatre générations.

C'est peut-être ridicule, même superficielle, mais je suis contente.
Je n'ai peut-être pas apporté le 1er né...

Mais j'ai engendré les 4 générations de filles!

Quatre générations de filles
Ma grand-mère maternelle, ma mère, moi et ma fille.


jeudi 5 décembre 2013

Lâcher prise et voir le positif!

Mon mari et moi nous nous sommes rencontrés alors qu'il vivait en France et moi ici.  Contrairement à ce que plusieurs pouvaient penser (mais la majorité disent présentement qu'ils n'ont jamais pensé ça...  bref..), notre histoire a évolué et perduré.  Il a immigré, nous avons pris appartement, nous avons adopté un chat, puis un autre (celui-là est mort, par contre!), nous nous sommes mariés, nous avons acheté une maison, nous avons adopté un chien, et nous avons finalement eu un enfant.  En août dernier, nous avons célébré notre 9e anniversaire de couple...

Il y a eu des moments difficiles pendant l'année et demi où lui était en France et moi ici.  Il aurait été facile d'abandonner, mais nous nous sommes accrochés.  On se répétait, lorsque ça n'allait pas,

On s'adapte
On improvise
On domine

C'était notre leitmotiv!

C'est aussi ce que nous nous répétions pendant les 5 années et demi où nous tentions de nous reproduire.

Dans la même lignée, hier, nous regardions un épisode de Grey's anatomy. Pour faire une histoire courte, dans cet épisode, Karev explique à une maman qu'elle doit arrêter de s'apitoyer sur son sort, qu'elle doit agir et faire avec la situation (la maman doit prendre la décision si elle fait opérer son bébé né grand-prématuré ou si elle le laisse partir).

C'est un peu comme ça que nous envisagions (et envisageons toujours) notre infertilité et notre vie en général : ne pas s'apitoyer et agir!

Pour nous, il y a ceux qui s’apitoient et ceux qui agissent.  On peut nommer que ça ne va pas, on peut se plaindre, être triste et/ou en colère, là n'est pas le problème.  Le problème est lorsqu'on reste dans notre bouette sans bouger et sans tenter de s'en sortir...  Et qu'on ressasse cette bouette constamment...

Pour moi, se plaindre sans agir, c'est comme ceux qui se plaignent du gouvernement, mais qui ne vont pas voter.  Ça perd un peu de crédibilité...

C'est pour ça que sur ce blog je ne me suis jamais apitoyée sur mon sort.  J'aurais pu!  Entre ma dépression quelques mois avant de débuter ce blogue, la dispute avec ma famille, l'incompréhension de plusieurs... J'avais tout ce qu'il me fallait pour... Mais j'avais besoin de lâcher prise et de me tourner vers le positif.  Ça n'a pas toujours été facile. J'en arrachais souvent beaucoup plus que ce que j'admettais publiquement.  Dans ces moments, je me tournais vers un forum de discussion.

Je suis persuadée que cette attitude m'a permis de vivre avec et de garder la tête hors de l'eau.

Je me suis forcée à trouver des solutions, à trouver du positif et à apprécier ce que j'avais.

Je me suis forcée à rire de l'infertilité et surtout à ne pas tirer à gros boulet sur tout ce qui n'était pas "juste" de mon point de vue. Je me disais qu'en jetant mon venin sur tout ce qui passait ou qui n'était pas parfaitement pro-pma, ça ne m'aiderait pas. Je DEVAIS conserver mon énergie. J'en avais besoin pour les traitements et pour affronter mon quotidien!

Lorsque je lisais des articles sur l'infertilité, je m'abstenais de lire les commentaires.  Je savais que je serais en colère par la suite...  Ma santé mentale primait et, comme pour tout, il y a des individus bornés qui resteront bornés.  Ces personnes, à moi toute seule, je ne pouvais pas à les changer.  C'est à la vie de s'en charger...  Alors pourquoi perdre mon énergie à m'acharner sur elles. Mon objectif a toujours été de sensibiliser ceux qui sont ouverts.  La société, sa façon de pensée et ses politiques, c'est à l'ACIQ, l'ACSI (IAAC) et à ceux qui font du lobbying de s'en charger. Mon objectif est à plus petite échelle. Si déjà je peux faire en sorte que les personnes infertiles se sentent plus normales et moins en colère envers l'incompréhension de leur entourage (qui souvent ne comprend pas parce qu'on a "omis" d'expliquer), je suis heureuse!

Quant à mon entourage, je me suis efforcée de ne pas les tenir pour responsable.  LA responsable était l'infertilité!  Si Noël était pénible, si mon anniversaire était lourd, si la fête des mères étaient une date à bannir du calendrier, ce n'était pas de la faute aux autres, c'était la faute à l'infertilité!  Si les annonces de grossesse me faisait mal, c'était la faute à l'infertilité!  Bon, il y avait des personnes insensibles, égocentriques et égoïstes...  Je les connaissais et les connais toujours! Alors pourquoi être surprise et en colère de leurs réactions? Je les tenais et tente de les tenir à distance de ce qui me tiens à coeur et peut me blesser.  Certaines portes leurs sont fermées...   Pour les autres, je vivais mes émotions et tâchaient de ne pas leur faire porter mon fardeau et de les en tenir coupable.

Bien sûre, ça n'a pas été toujours facile, je n'ai pas été tous les jours positives.  Les copinautes du forum de discussion que je fréquentais pourraient en témoigner, mon mari aussi!  Mais, quand je tombais, je m’efforçais de me relever en m'accordant un plaisir égoïste (un souper au resto, un bon livre, un vêtement, ne pas aller à un souper, acheter une tente-roulotte, etc.)!

Tout ça pour dire que, dans ma vie, je suis pour le lâcher prise...

Et vous, y arrivez-vous?