lundi 22 décembre 2014

La marche de l'Espoir

Entre le boulot, Charlotte qui est malade, le TEC, les cadeaux de Noël et les NOMBREUX partys de Noël, je manque de temps pour tout lire et pour écrire ici!

J'essai de lire chaque article qui parle de la PMA...  Il y en a tant...  Dont certains que je ne veux pas lire, que j'aurais préféré ne pas lire!

Je vous recommande fortement le site de Émotions In Vitro.  L'auteure répertorie du mieux qu'elle peut tous les articles qui paraissent!  Merci à elle!

* * * * *

La Marche de l'espoir, c'était il y a une semaine et demi environ.

Nous avons marché en compagnie de l'auteur de Don D'Ovule Québec, de sa conjointe et de leur fils Mathis.  Une belle et agréable rencontre et une magnifique marche.

C'était très émotif que de voir tous ces enfants, ces femmes enceintes, ces couples sans enfant et ces personnes sensibles à notre cause marcher ensemble. Et que dire de la banderole créer avec les photos des bébés miracles!  Wow!

Je ne sais pas si ça changera les choses...
Je ne sais pas si tout ça aura un impact positif.
Je l'espère.  C'est mon souhait pour Noël...

En attendant d'avoir un peu plus de temps, je vous laisse sur quelques photos...
Peut-être que certain(e)s d'entres vous se reconnaîtrons!


Encouragez la natalité!

En marche!

Discours!
Dommage, nous n'entendions pas tout à l'arrière.

Regroupement pour le discours de fin de marche

Un jour, je serai peut-être...

Les petits miracles!


mardi 2 décembre 2014

Lettre à ma fille

Ma chérie,

Je t'écris aujourd'hui parce le gouvernement actuel s'apprête à mettre fin à un programme qui t'a permis de voir le jour. Ton père et moi avons vu venir les choses et sommes retournés en clinique de fertilité pour te faire un petit frère ou une petite soeur. Les risques que nous soyons affectés par cette coupure sont minimes.

Par contre, plusieurs autres couples ou famille verront leur rêve d'enfant leur filer entre les doigts.
Il y a près de 8 ans de ça, nous avons décidé de faire un enfant...  Malheureusement,  tout ne c'est pas déroulé comme nous l'avons espéré.

Après 2 ans d'essai, force à été de constater que nous allions avoir besoin d'aide. Plusieurs tests et examens plus tard, on nous a confirmé que l'un et l'autre nous avions des petits soucis.  Nous étions infertiles.

Les traitements hormonaux et les inséminations, nous les avons payé à 100% et avons profité du crédit d'impôts québécois qui était de 50% si je me souviens bien. À l'époque,  ton père et moi étions en début de carrière, on n'avait pas beaucoup d'argent. On s'est endetté... 

En 2010, le gouvernement nous a donné de l'espoir... beaucoup d'espoir! Nous étions, à cette époque en réflexion. Nous n'avions pas les moyens de payer une FIV... Nous étions à un tournant. J'avais été mise en arrêt maladie pour un trouble de l'adaptation...  J'avais eu des idées noires...  J'étais mal dans ma peau.

Bref, en 2010, le gouvernement a annoncé la mise en place du programme de gratuité des traitements de fertilité. Nous nous sommes alors inscrit pour faire une FIV.

Le premier essai n'a pas été concluant.  De celui-ci à découlé 2 TEC.  Eux aussi non-concluant. Par contre, cette FIV a permise de découvrir que la membrane de mes ovules étaient  rigides et que les spermatozoïdes de ton père avaient besoin d'un peu d'aide (une injection microcytoplasmique ou ICSI). C'est au 2e essai que tu as enfin fait ton nid...

Si les limites que le gouvernement veut imposer avait été mises en place en 2010, tu n'aurais probablement jamais vue le jour. Parce qu'on n'aurait pas eu l'argent pour payer la seconde FIV.

Le gouvernement actuel ne semble pas mesurer tous les impacts des actions qu'il pose aujourd'hui. Il limite plutôt qu'encadre... Il infantilise des femmes, des hommes, des couples. Il se positionne, en quelques lignes, dans un projet de loi couvrant 2 sujets différents, mais tout aussi importants, sans avoir consulté les principaux intéressés. Ces derniers, nous et d'autres couples dans la même situation, sommes considérés comme trop émotifs pour être apte à une réflexion objective...  Et les spécialistes, eux, fraternisent avec nous.  Leurs paroles, par conséquent, perdent de la valeur aux yeux des ministres.

Notre gouvernement s'essuie les pieds sur les recommandations du commissaire... Il avait pourtant en sa possession plusieurs pistes intéressantes.

La province novatrice, ayant de belles politiques et valeurs familiales, et faisant l'envie des autres provinces et pays, semble avoir perdu le nord.

Je comprend que le programme doit être révisé. Je comprend qu'on doit revoir les finances du Québec, qu'on est pas riches, que des décisions doivent être prises. Je ne comprends pas qu'on coupe dans des programmes qui valorisent la famille et qui touchent directement la classe moyenne (PMA, CPE, ...). J'ai honte des valeurs que ce gouvernement véhicule. Je ne veux pas vivre dans une province ou un pays qui ne met pas de l'avant ses familles et ses enfants.  Je ne veux pas d'une province qui préfère des politiques individualistes. Je ne veux pas d'une province qui ne prend pas soins ou sacrifie sa classe moyenne.

Je ne veux pas de ces valeurs pour toi.

Tu n'as que 19 mois... Tu n'es pas consciente de ce que nos dirigeants font... Mais je veux que tu saches que tes parents, eux, ne partagent pas ces idéaux. 

Samedi prochain, nous t'ammènerons protester. Nous t'ammènerons à la "Marche de l'espoir".  J'invite aussi tous les parents qui ont eu ce coup de pouce à venir marcher...  Ainsi que les couples qui attendent encore et toutes les personnes sensibles à notre cause.

Toi et les autres enfants qui seront présents  êtes la preuve que ce programme est utile.

Sait on jamais... Le PLQ pourrait entendre notre cri du coeur.

Maman

samedi 29 novembre 2014

"Black friday"


Le Devoir

Voilà...

Ils ont enfin craché le morceau...

Barrette et Couillard arrivent tranquillement à leurs fins...

La Presse

Je ne vais pas vous dire "Je l'avais dis!"  Ça ne me tente pas...

Le programme de gratuité sera aboli si le projet de loi passe. Et on retournera des années en arrières.
S'il passe, voici comment ça fonctionnera :
  • Avoir plus de 18 ans et moins de 42 ans.
  • une période minimale de relations sexuelles ou d'insémination exigée avant tout traitement de type FIV.
  • Crédit d'impôts plutôt que couverture via la RAMQ pour les FIV... Un couple infertile avec un salaire de 120000 aura droit a un crédit d'impôt de 20% et celui ayant un revenu de 50 000$ aura droit à 80%.
  • 1 FIV donnant droit à un crédit d'impôts pour une femme en bas de 37 ans et 2 pour les femmes de 37 ans et plus.
  • Aucun crédit pour les couples ayant déjà un enfant (issu d'une FIV ou non).
  • Aucun crédit si monsieur a été vasectomiser ou madame ligaturée.
  • Sanctions/amendes pour les cliniques référents à l'étranger
On retournera loin en arrière parce que même avant la gratuité, c'était mieux...  En tout cas, le crédit d'impôts étaient plus généreux et on avait plus de latitude avec le médecin.

J'ai peu de commentaires présentement.  J'ai eu de la difficulté à travailler cet après-midi.  J'ai la nausée lorsque je pense à ce qui s'est passé et comment ça c'est passé! J'étais d'accord pour qu'on réglemente.  Mais pas pour des coupures de ce type!

Barrette déposera son projet de loi le 2 décembre.  Comme tous les gros projets de loi qui sont sur la table présentement.  Couillard et ses disciples espèrent que ça passera, sans trop d'opposition... Ensuite, on partira tous en vacances. Noël adoucie les esprits et tout le monde reviendra joyeux, l'estomac rempli et avec un vague souvenir de ce qui s'est passé en 2014, il y a un mois, l'an passé...

J'en ai la nausée...  (Pour ça, pour la hausse des tarifs en CPE, pour la hausse des frais d'ambulance, pour plein d'autres affaires!)

Mon cœur saigne devant tant d'incompréhension de la part de mon gouvernement...

Je n'aime pas ce gouvernement...  Je n'ai plus confiance (ai-je déjà eu confiance?).

En attendant que je reprenne mes esprits, je vous encourage fortement à devenir membre de l'association des couples infertiles du Québec  (ACIQ). C'est ce que j'ai fait  ce soir (ben oui, en 3 ans et demi de traitement et depuis la naissance de Charlotte,  je ne l'avais jamais fait...  pour différentes raisons...).

C'est important présentement de leur donner les moyens de bien nous représenter.

C'est 15,50$ présentement parce qu'on paie à la mi-année...  C'est pas grand chose! 

mercredi 19 novembre 2014

Conflit d'horaire - votre opinion svp

J'ai un problème...  et pas un petit!

Si mon J1 tombe la journée qu'il est supposé tomber, je ferai face à un conflit d'horaire majeure...

J'ai toujours dis que mon boulot ne passerait pas avant ma famille et devant les traitements.

Mais...

Présentement,  j'occupe un poste de gestion et mon supérieur n'est pas au courant de nos démarches. Pour la première fois,  je ne fais pas confiance. Je n'aime pas vraiment mon boulot et je suis en intérim, donc techniquement j'ai peu à perdre. Aussi, si ca fonctionne, ma dpa  serait APRÈS la fin de mon interim. Ca ne vient donc même pas mon "contrat". N'en reste que j'ai de la difficulté à cibler en qui je peux avoir confiance et les conséquences qui pourraient me toucher si mon patron savait.

Occupant un poste de gestion, je suis dans plusieurs dossiers complexes. L'après-midi où devrait tomber le TEC implique un de ses dossiers : dossier plainte, rencontre de concertation avec les partenaires et les personnes concernées... Une rencontre difficile et où trouver une date commune une n'est pas simple et qui, par conséquent, ne peut être déplacée.

Il est hors de question que j'annule mon TEC. Peut-être que je m'en fais pour rien, aussi.  Peut-être que le TEC tombera sur une autre journée...  mais à date, ça augure mal!

Diriez-vous  la vérité à votre patron?
Si non, mais qu'il exige un papier medical? (Le logo de la clinique est sans équivoque?)
Est-ce que le TEC peut se faire le lendemain? (À J15 plutôt que J14, par exemple).
Et si je mens sur mon J1? Dire après 18h00 pour que ça me rallonge?
Ça peut tout faire rater?

Vous feriez quoi?

vendredi 14 novembre 2014

Une vieille connaissance

Ce soir, nous avions rendez-vous avec une vieille connaissance!

Le Depot-Lupron!


Nous l'avons accueilli comme il se doit...

Ça a failli mal tourner.  Vous savez le $#%@ de capuchon...  Il ne voulait pas casser.  Alors l'aiguille y a presque passée!  Jugez-en vous-même...


Chéri était satisfait de lui-même : aucune douleur et aucune petite goûte de sang (qui aurait été normale, soit dit en passant...  mais c'est son défi personnel à chaque injection intramusculaire!)

Voilà...

La machine est officiellement lancée!


lundi 10 novembre 2014

Un goût amer

Depuis quelques jours, voire même quelques mois, je suis les actualités de près.  Pour 2 raisons.  Côté boulot (grosse restructuration en vue dans le réseau de la santé) et côté personnel.

Les développements nous arrivent au compte goûte, d'un côté comme de l'autre...  Je ne m'attarderai pas sur l'avenir de mon emploi.  L'abolition des agences et, par conséquent, des centres de réadaptation (CR) de tout genre et la naissance des Centres intégrés de santé et services sociaux (CISSS) est complexe et crée beaucoup d'incertitude.

Du côté de la PMA, les rumeurs sont inquiétantes.  On ne parle pas d'abolition du programme, mais d'un meilleur encadrement. Jusque là, ça va! C'est la suite qui est inquiétante.

On prévoit que les couples de femmes et que les femmes seules ne pourront pas profiter de la gratuité.  Sur ce point, la réflexion devra être poussée plus loin, car certains se demandent si en restreignant le programme de la sorte on ne contrevient pas à la charte canadienne des droits et libertés.

Les échos qui nous parviennent nous laissent croire que le programme couvrirait les traitements pour un nombre limité d'enfant. 3 traitements en FIV stimulée ou 6 en naturel pour 1 seul enfant, par exemple. Qu'en est-il pour le couple qui aurait eu un premier enfant naturellement et qui en désirerait un second, mais qui éprouve des difficultés? Il ne pourrait pas profiter du programme de "gratuité"? Et si ce couple y a accès, parce que le gouvernement paie pour 1 seul enfant et que le premier à été conçu dans le confort et l'intimité de leur chambre à coucher, pourquoi pas les autres? Parce qu'au final le gouvernement aura payé pour un second enfant, si on oublie l'histoire des traitements... Je joue sur les mots, je sais... Et finalement, qu'arrivera-t-il à ceux qui, comme nous, ont eu un enfant suite à une FIV et qui ont des embryons en banque?

Des rumeurs veulent aussi qu'on ne parle plus de gratuité, mais de remboursement par pallier salarial. Un couple ayant un revenu familial X pourrait avoir à payer plus cher que le couple avec la revenu familial Y.

On parle aussi que la "gratuité" ne passerait plus par la carte d'assurance-maladie, mais par le retour d'impôts.  On devrait donc payer, s'endetter même, et mettre le montant total payé sur le rapport d'impôts pour le remboursement (selon le revenu salarial toujours).

Et tout ça, se sera relié à qui? Au couple? À la femme? A l'homme? À la personne qui a un diagnostic?  Et si c'est de l'infertilité inexpliquée? Ou que les 2 sont infertiles? Et si le couple se sépare? Complexe n'est-ce pas?

Bref...  Tout ça n'est pas de bonnes augures pour plusieurs couples, dont nous,

L'infertilité est une maladie...  Pour quelle autre maladie devons-nous payer nos traitements et attendre le remboursement du rapport d'impôts.

Combien de couple peuvent avancer entre 2000$ et 10000$ par traitement?  Pas par année!  Par traitement!  Pas nous, en tout cas!  C'est d'ailleurs la principale raison pour laquelle nous retournons en traitement. Oui, oui...  Vous avez bien lu!  Nous retournons en traitement pour une raison financière.  On veut un second enfant, nous aurions sans doute attendu quelques mois encore si ça n'avait pas été de ces annonces!

Ha oui, j'ai oublié de préciser...  Tous ces changements (PMA et boulot), devrait débuter d'ici Noël.

C'est à suivre...

jeudi 6 novembre 2014

Une histoire de projet

La semaine dernière,  j'ai partagé la montée de lait de Geneviève Brouillette. Je me suis "amusée" à lire les commentaires sous les différents partages de la vidéo.  J'étais agréablement surprise par ces derniers. La très grande majorité remerciait du partage et approuvait.

En fait, je n'ai lu qu'un seul commentaire négatif.

Ce commentaire disait, en gros, que d'avoir un enfant était une histoire de projet et qu'on avait qu'à changer de projet.

...

Fonder une famille est bel et bien un projet.  Un projet émotif, un projet d'actualisation, d'évolution.  Je suis à 100% d'accord.

La où j'accroche, c'est sur le sous-entendu que de changer de projet était facile.

Déjà,  le nouveau projet doit répondre au même besoin sans quoi un processus d'adaptation a effectuer sera plus difficile  (ou deuil pour certain, mais je n'aime pas deuil...  je considère qu'on ne fait jamais son deuil... on vit avec!).

Et puis, fonder une famille c'est s'investir émotionnellement.

Vivre la grossesse, tant pour le futur papa que pour la future maman, ce n'est pas comme adopter.   C'est encore moins comme planifier un beau voyage ou des rénovations.

Aux fertiles doutant encore...  Imaginez que vous avez investi temps et argent sur votre future maison.  Vous faites affaire avec un promoteur fiable. Vous êtes donc certains que vous aurez votre maison. Le jour de la remise des clés,  il vous annonce que finalement il n'y a pas de maison, que vous ne reverrez pas votre argent.  Si je vous demande si vous avez pensé à louer un appartement, vous allez certainement trouver ma suggestion inappropriée. Imaginez maintenant que,  pour la même situation ma recommandation est de vous trouver un nouveau projet...  acheter un bateau...  ou partir en voyage, par exemple... Vous aurez certainement envie de tourner les talons ou d'être très peu poli à mon endroit.

Dans une situation comme ça,  généralement,  on a de la compassion  pour la personne.   On se met à sa place, on comprend sa douleur et on prête oreille attentive... On essaie d'être supportant.

Mais c'est pareil avec l'infertilité. Ne nous parlez pas d'adopter, ni d'adopter un chien, d'acheter une maison ou planifier un voyage. ..

Ayez seulement de la compassion!   Écoutez nous, c'est tout ce que l'on veut.

A ce propos,  je vous invite à lire ce billet de Mme Unetelle.  Ça va pas mal dans le même sens.

Les nouveaux collègues

Au mois de juin environ, j'ai débuté un nouvel emploi.  Je côtoie donc de nouveaux collègues qui connaissent très peu mon parcours.

Je n'ai caché à personne que ma fille est issue d'une FIV.  Ce n'est pas un sujet tabou pour moi et surtout, en mettant cartes sur table immédiatement, ça diminue les questions "Et le 2e, il est pour quand?".

Prévoyant faire un TEC prochainement, j'ai commencé à informer quelques collègues afin qu'elles puissent me remplacer le temps de mon absence. Soit quelques heures un matin pour une écho, une journée pour le TEC et quelques heures pour une prise de sang.  Peut-être même moins si un ou deux rendez-vous tombent la fin de semaine.

C'est en parlant avec deux d'entres-elles que j'ai constaté que mon entourage était bien informé.  Si, parfois, quelques acronymes ou quelques procédures leurs sont inconnus, la plupart du temps je n'ai pas besoin d'expliquer.  Mes collègues, elles, sont néophytes.

Vous imaginez donc que TEC, DPO, ménopause artificielle, épaisseur de la muqueuse utérine, etc. c'est du chinois pour elles.

Imaginez la scène...
Moi : "Ça se peut que je ne puisse pas boire au party de Noël!" (Et oui, on est déjà là-dedans!)
Collègue : "Pourquoi?"
Moi : "Si on décide de faire un TEC d'ici les fêtes et que je regarde mon cycle présentement, je serai post-transfert...  Ma prise de sang serait le lendemain..."
Collègue : "Ben c'est pas grave, l'alcool reste que quelques heures dans le sang, ça ne paraîtra plus..."
Moi : "C'est pas pour la prise de sang, c'est simplement que je serai post-transfert, donc peut-être enceinte..."

C'est là que je me suis dis que je retournais dans un monde parallèle. Les traitements de fertilité, les procédures et le jargon, on connait parce qu'on navigue là-dedans.  On devient des experts de notre infertilité, des traitements possibles, etc.  Notre entourage fait aussi un cours accélérer, mais moins poussé.  Mais la population en générale n'a pas besoin de ce bagage.

Je n'ai pas envie d'informer et de sensibiliser.  Je n'ai pas cette énergie. Je les aime bien mes collègues.  Je ne remet pas en question leur intelligence et leur capacité de compréhension. Mais je sais pertinemment que sensibilisation et éducation riment avec idées préconçues. C'est sur ce point que je n'ai pas d'énergie.

Ça me fait penser, avez-vous vu la "Montée de lait" de Geneviève Brouillette?  Non! Alors voici!



C'est bon, hein?

lundi 3 novembre 2014

Nouveau départ

Voilà déjà quelques temps que je pense à venir écrire ici pour vous donner des nouvelles. Mais une chose en entraînant une autre, le temps à filer et je n'ai rien fait!

Je l'avoue, j'ai été très peu présente sur la toile "infertilité".  Je n'ai pas lu vos blogues, je n'ai pas fréquenté de forum, je me suis coupée COMPLÈTEMENT!  Ça m'a fait beaucoup de bien, mais vous me manquez... Alors je reprend contact peu à peu. Vous me verrez réapparaître tranquillement! J'apprendrai sûrement de belles nouvelles. Peut-être des moins bonnes aussi.

De notre côté, nous avons revu Dre B. et avons refait mes tests. Puisque nous nous dirigeons vers un TEC, mon mari n'a rien à faire.  Il n'a même pas besoin d'être présent aux prochains rdv. Il n'a qu'à faire mes injections intramusculaires le moment venu!

En date d'aujourd'hui, notre dossier est à jour... Ils n'attendent que notre ok pour tout mettre en route. À moi le dépôt-Lupron, le climara, l'asaphene et la progestérone intramusculaire...

C'est avec un mélange d'émotions que j'envisage tout ça...
Excitation. On se remet aux essais bébé!  On va agrandir (j'espère) notre famille!
Anticipation. Et si c'était négatif?
Déjà vu.  La clinique a été comme une seconde maison.  On y est allé tellement souvent dans les dernières années, on y avait nos marques.  Petite anecdote : J'ai dû téléphoner à la clinique dernièrement.  En tapant le dernier chiffre, le nom de la clinique est apparu sur l'écran de mon téléphone (fixe!).  C'est dire à quel point j'ai téléphoné souvent pour que je le rentre dans mon bottin!
Calme.  On sait que ça a déjà fonctionné.  Pourquoi ça ne fonctionnerait pas?  Et puis, si ça ne fonctionne pas, on a Charlotte et l'option B (adoption) est toujours possible.

Parlant de Charlotte. Elle a désormais 18 mois.  C'est une petite fille espiègle et intelligente.  Elle fait des blagues, se trouve drôle, cherche nos réactions, chante, danse, parle (jargonne), parle, parle.  Une vingtaine de mots si on fait le décompte.  Elle se réveille en parlant et se couche en parlant...

Elle ne fait toujours pas ses nuits, par contre.  En fait, sur 7 nuits, elle en fait 1 environ.  Au moins, elle se rendort plus rapidement.  C'est déjà ça!

Donc voilà. Je tâcherai d'être plus présente dans les prochaines semaines.

lundi 11 août 2014

Le plan B

Je l'avoue...  Je sors ce billet avec BEAUCOUP de retard (par rapport aux événements), mais j'avais besoin de m'exprimer sur le sujet...

Il y a quelques mois, à Tout le monde en parle, Guy A. Lepage et Dany Turcotte ont reçu Marie-Soleil Michon. Je connais peu Marie-Soleil Michon, je ne connaissais donc absolument rien de son parcours. L'entrevue réalisée était très intéressante et émouvante...  Elle a abordé un choix que peu aborde : la décision de faire sa vie sans enfant!

J'étais contente qu'elle aborde cette option parce que plusieurs d'entre nous ne l'envisage pas du tout.  Cette option, nous l'avions envisagé, mais rapidement nous l'avons écarté même si elle refaisait souvent surface dans des moments de découragements. Notre plan B c'était l'adoption internationale... En C nous avions l'adoption locale et, finalement, en D la vie sans enfants.  Bref, cette option était loin, bien loin.  MAIS, je comprenais ceux qui prenaient la décision de ne pas avoir d'enfants.

Pour revenir à l'entrevue, un seul élément m'a un peu dérangé...  Mme Michon a dit que lorsqu'on réussi à avoir un bébé, on oublie tout ce qui entoure la PMA...

La douleur de l'infertilité, je ne l'ai pas oublié...  La lourdeur des traitements, aussi.

Il est vrai que j'y pense moins et qu'il est facile pour moi d'être positive face aux traitements. Par contre, je connais le désespoir, la colère, l'abattement, la fébrilité, l'envie, ...  Après 5 ans et demi, j'avais perdu espoir... Comme toutes celles et ceux qui enchaînent les traitements et qui voient les années défilées sans jamais entrevoir de positif.

Je ne pense pas qu'on oublie. Je crois qu'on essaie d'occulter cette douleur. Pour survivre, mais surtout pour profiter de la vie que nous avons créée. Certains d'entres nous refusent d'ailleurs de retourner en traitement parce ce qu'ils ne veulent pas replonger dans tout ça.

Je pense aussi que plusieurs d'entre nous éprouvent un malaise à parler de leur expérience, car la venue de l'enfant fait que notre parcours est différent, par respect pour celles pour qui ça ne fonctionne pas et aussi parce que, pour certains, on perd de la crédibilité...

Cette petite phrase-là m'a un peu fait penser à 1001 choses à ne pas dire à aux infertiles, plus précisément à ce que A. Forgali s'était fait dire...  Comme quoi elle n'était pas une vrai infertile puisqu'elle avait réussi à concevoir.

Cette petite phrase m'a aussi fait penser a un commentaire que j'avais lu sous la vidéo de I would die for that de Kellie Coffrey. Quelqu'un disait que si les paroles avaient été écrites et si le vidéo avait été tourné avant qu'elle ait un enfant, ses paroles auraient plus de crédibilité.  Notez que les paroles ont été écrites alors qu'elle était en plein traitement FIV si je ne m'abuse...

L'autre élément qui m'a irrité n'a pas eu lieu dans l'entrevue, mais par l'attitude de certains commentateurs s'identifiant comme infertiles.  Tout le monde a salué l'entrevue, mais beaucoup ont aussi soutenus l'importance de cette option...  Ce n'est pas tant le discours qui m'a dérangé, parce qu'il est vrai! Mais plutôt l'hypocrisie de plusieurs... Parce que, avouons-le! On ne veut pas qu'on nous parle de cette option, on ne veut pas se faire demander si on l'a envisagé! C'est un immense tabou! Combien d'entre nous sont sortis offusquer d'un bureau de médecin qui nous avait laisser entrevoir cette option? On claque la porte, que se soit à la personne fertile, aux professionnels, aux proches, à la personne infertile qui a eu un enfant et même à la personne infertile qui en est venue à cette décision...

On démontre une fin de non recevoir parce qu'on doit nous même en arriver à cette option. Pour certains, la décision de ne pas avoir d'enfants provient d'un long processus.

Je n'aime pas l'attitude "ne m'en parle pas sauf si TOI tu l'as vécu"...  On ne peut pas avoir tout vécu dans la vie! Il y aura toujours des éléments qui échapperont à notre compréhension, peut importe la situation. Mais l'empathie existe!  Gardons cela en tête. Imaginez si on ne devait parler que de ce qu'on a vécu... On trouverait notre monde froid!

Les gens peuvent être maladroit (et nous aussi!), ils veulent bien faire (et nous on veut qu'on nous en parle quand on a envie d'en parler)... Tout est dans la façon d'aborder les choses...  Certains ont plus de tact que d'autres.

Finalement, j'ai beaucoup aimé le billet rédigé par La fille derrière emotionsinvitro.com.  Parce qu'elle parle du cheminement nécessaire et aussi de son recul face à cette option!  Merci pour cette honnêteté!


vendredi 8 août 2014

Les couches lavables - 2

J'ai déjà parlé de mon expérience en lien avec les couches lavables ici et ici.

J'ai décidé de faire un petits suivis de notre expérience parce que plusieurs personnes m'en parlent (positivement et négativement).  À force d'en parler, je me rends compte que la majorité des gens voient les choses négativement par manque d'informations ou parce que quelqu'un dans leur entourage (ou eux-mêmes) ont vécus une mauvaise expérience sans recevoir de l'aide.

La décision d'utiliser les couches lavables a été prise en couple.  On avait entrepris plusieurs changements dans nos vies côté environnement.  D'autre part, j'étais au chômage, nous cherchions donc une façon de réduire les coûts une fois Charlotte née.

Nous étions un peu (beaucoup) renversé de voir la durée de vie d'une couche...  Entre 250 à 500 ans!  On a envisagé les couches biodégradables, mais elles sont plus dispendieuses et, surtout, ce qu'on ne nous dit pas, c'est que pour être réellement biodégradables elles doivent être mises dans un sac à part (donc pas avec les autres déchets) et vidées!  Autant se tourner vers les couches lavables alors.

Puis, en cherchant, on a trouvé des couches lavables vraiment pas chères.  Et on les aime toujours autant!  Avec les mois, on a ajouté d'autres couches, de d'autres marques.

Voilà pour la petite histoire... Côté mécanique maintenant!

On préfère (et de loin!) les inserts en microfibres.  Ceux en bambou, de la marque Kawaii en tout cas, sont moins absorbants.

Des fuites, on en a eu.  On ne l'a changeait pas assez souvent (honte à nous!!), mais aussi parce qu'elles étaient encrassées.  Quand on lave les couches, même si on utilise un produit spécialisé, notre machine à laver contient des restes de nos autres savons.  Ces derniers se déposent sur nos couches et les encrassent...  Alors un décrassage s'impose.  Il peut aussi s'imposer lorsque nos couches sentent mauvais même après avoir été lavées.  Pour décrasser, j'utilise du savon vaisselle (Dawn).  Je remplace mon savon à couche par 1 c. à soupe de savon vaisselle.  Une fois lavées, je rince, je rince et je rince.  En fait, je rince temps et aussi longtemps que de la mousse se crée (autour de 7 ou 8 fois).  Sur 1 an, j'ai fais 3 décrassages.  Pas la mer à boire!

Dernièrement, Charlotte avait souvent les fesses rouges.  Elle avait même des petits bobos qui se créaient.  On a cru à la poussée dentaire (même si pour les 8 dents précédentes elle n'a jamais eu les fesses rouges).  C'est en allant acheter de nouveaux feuillets et un baume pour les fesses compatible avec les couches lavables qu'on m'a parlé d'un problème que je ne soupçonnais pas : les champignons!

Problème banal et fréquent.  Parfois, on pense que nos couches sont parfaitement sèches, mais elles ne le sont pas.  Les champignons se créent à ce moment.  La solution : un lavage à l'eau de javel (1 c. à soupe).  J'ai ajouté l'eau de javel à mon lavage régulier et j'ai rincé quelques fois de plus (2 ou 3).  Depuis, on a pas revu de fesses rouges!  Merveilleux! (À faire avec parcimonie!  La javel abîme la fibre des couches...)

Côté odeur, nous sommes toujours aussi satisfaits de notre poubelle.  Nous avons acheté un 2e sac lavable. Quand vient le temps de laver nos couches, je prends le sac, le vide dans la machine à laver et le met dedans aussi. Je lave en même temps les débarbouillettes que j'utilise aux changements de couches et les feuillets (je peux laver mes feuillets lorsqu'il n'y a eu que des pipis dans la couche!!!).  Les seules odeurs sont à ce moment-là!  C'est-à-dire lorsque j'ouvre la poubelle pour prendre le sac et le vider.

Côté hygiène, c'est comme la couche jetable.  On ne touche jamais aux selles.  Le feuillets sert à ça.  Il fait en sorte qu'elles ne collent pas à la couche.  Alors je la vide en l'a retournant au-dessus de la toilette.  Le seul moment où on peut être en contact, c'est quand on retire l'insert de la poche (mais on aurait pu aller avec une toute-en-un qui n'aurait pas nécessité de retirer l'insert).  On est en contact avec un insert plein de pipi.  C'est tout.  On se lave les mains après le changement de couche.  Comme pour le changement d'une couche jetable me direz-vous!

Et la garderie?  Aucun problème!  On a privilégié les couches à velcro au début. Puis, graduellement, on a envoyé des couches à boutons pressions.  Elle a un baume pour les fesses conçu pour couches lavables ET des lingettes que nous pouvons envoyer à la toilette.  Elle ne vide pas les couches.  Elle les plis, les mets dans un sac prévu à cet effet qui bloque les odeurs et, lorsqu'on est de retour à la maison le soir, on vide les couches qui ont une selle, on retire les inserts et on met tout dans la poubelle à couches.  En tout, ça nous prend environ 2 minutes et puis on peut savoir les nombres de selles qu'elle a fait et à quoi elles ressemblaient.

En gros, on a investi environ 300$ (couches, poubelle, débarbouillettes).  Notre savon pour laver les couches nous coûte environ 25$ (aux 4 mois environ) et les feuillets environ 15$ (aux 4 mois aussi).  Quand on regarde à nos finances, on est heureux!  On est déjà rentré dans notre argent!

Je fais 2 ou 3 lavages par semaine et l'été, lorsque le temps le permet, je les fait sécher sur la corde à linge (les couches redeviennent d'un blanc immaculé!).

Bref, on est vraiment satisfait de notre choix et j'encourage tout ceux qui se questionnent à aller s'informer et à poser des questions.  Les couches à épingles ne sont plus d'actualité.  Les couches ne nécessitent pas de trempage.  Et on ne met pas nos mains dans les selles de notre enfant... En tout cas, pas plus qu'on le ferait avec une couche jetable!  On ne passe pas 10 heures par semaine à les entretenir.

Ha oui, j'allais oublier, Charlotte est en couche jetable (Seventh Generation) la nuit.  Elles sont plus absorbantes, donc moins de risque de fuite! Et puis, il faudrait mettre 2 inserts dans sa couche...  On trouve qu'elle a l'air moins confortable.


mardi 5 août 2014

Témoignage sur mon parcours

Il y a quelques temps, une journaliste du site medipedia m'a interpellé pour un témoignage. Après avoir été zieuter sur leur site et après réflexion, j'ai accepté. 

Je me suis dis "Pourquoi pas?".  Si mon témoignage peut aider ne serait-ce qu'une seule personne, se sera déjà ça!  Non?

Quelques échanges emails plus tard, un rendez-vous skype était fixé et l'entrevue a été réalisé.

Vous pouvez voir cette entrevue ICI.

Je vous invite, par ailleurs, à vous promener dans leur dossier sur les troubles de la fertilité.  Il est très complet!

vendredi 1 août 2014

La réflexion

Depuis déjà quelques temps nous tergiversons autour d'un futur retour en clinique de fertilité.

D'un côté comme de l'autre (plus du mien,  je dois l'avouer), l'envie d'avoir un 2e enfant commence à poindre.  Je commence à envisager à replonger dans le bain PMA, mais la question demeure entière : QUAND???

Nous essayons de ne pas plier face à la pression sociale.  On est dans une vague bébé présentement et plusieurs couples de notre connaissances (en pma) reprennent tranquillement les traitements (avec un enfant plus jeune que Charlotte).

D'un côté, nous ne sommes pas pressés.  On profite de tout ce qui passe avec Charlotte. De l'autre, on ne sait pas combien de temps on mettra pour concevoir ce 2e enfant, ni même si on réussira...

Il y a aussi le boulot...  J'ai décroché un intérim que j'aime bien.  Ma vie tourne autour de ma famille et de mon boulot.  OUT la pma!  Mon intérim devrait prendre fin à la mi-2015 et je ne serais pas retirée si je devais être enceinte.  Ça entre donc dans nos calculs...

Il y a aussi les annonces du gouvernement actuel qui nous mettent la pression.  Rien n'est clair. Aucune annonce officielle n'a été faite (annonces prévues pour l'automne), mais de nombreuses rumeurs courts (dont 3 traitements payés pour 1 seul enfant; pas de couverture pour bébé 2).  Notre crainte est de devoir payer entièrement (suivi médical et hormones)...  À notre clinique, un TEC non-couvert coûte 2000$.  Ça n'inclue pas les hormones...  On n'a pas cet argent.  Tout est dit!

Alors, même si on ne veut pas écouter les rumeurs, on craint de se retrouver face à un mur.

Bref, nous sommes en réflexion.  Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons sollicité l'aide de Dre B. (celle nous suivait à la clinique).  Un rdv est prévu pour le début de l'automne.  Elle est franche et transparente.  Même si elle n'a pas plus de réponses, nous savons qu'elle nous accompagnera dans notre réflexion.

Je vous ferai part de notre décision le moment venu!  Je vous avouerai, toutefois, que nous tenterons de pas trop ébruiter les choses parce qu'on aimerait faire un bébé un peu comme le font les couples fertiles, sans pleins de spectateurs qui attendent votre retour de la clinique pour vous demander "Pis?  Vous en êtes où?"

En attendant, je vous partage un photo expliquant (un peu) mon absence sur le blog...

Avant le déjeuner, Charlotte encore en pyjama.
Un journée qui s'annonce pluvieuse, malheureusement.


dimanche 22 juin 2014

Mon histoire d'allaitement

J'ai longtemps réfléchi à parler de mon allaitement ici...  Parce que c'est un sujet à polémique et que moi je ne suis pas très polémique...

Malheureusement, qu'on parle de biberons ou d'allaitement, il y a des personnes qui se sentent jugées. Malgré ce que plusieurs peuvent penser, tout comme la femme décidant de donner le biberon (et ce peu importe la raison motivant le choix), la femme décidant d'allaiter se fait casser les oreilles.

Personnellement, je suis toujours hésitante à parler de mon allaitement. J'ai l'impression que, parce que je parle de mon allaitement ou de ce qui m'a aidé, on considère que je juge la femme n'ayant pas allaité...  Je dois répondre à des questions ("quand arrêteras-tu?", "Comment peux-tu être certaine qu'elle boit suffisamment ou que ton lait est bon?") et essuyer des commentaires ("elle ne fait pas ses nuits?  C'est pour ça!", "Elle mange et tu l'allaites encore?  Pourtant elle n'en a plus besoin...", "Elle t'utilise comme tétine!  C'est claire!", "Je plaints ton chéri!", "Tu n'es pas tanné de te privé?")...

Finalement, plus souvent qu'autrement, quand je parle de mon histoire d'allaitement, je me sens jugée...  Surtout depuis que j'ai dépassé le 6 mois! Cherchez l'erreur...  La personne n'allaitant pas considère que je l'a juge parce que j'allaite  ET moi, parce qu'on essaie de me prouver que l'allaitement n'est pas nécessaire ou que j'en fait trop, je me sens jugée...

Bref, malgré tout, j'ai décidé de vous parler de MON histoire d'allaitement.  Il ne concerne QUE MOI!

J'aimerais être respectée dans mes choix autant que je respecte les vôtres. Ce n'est pas parce que mes choix sont différents que je considère que les vôtres sont mauvais.

* * * * *

Déjà un peu plus d'un an que j'allaite.

Les débuts ont été relativement facile pour moi.  J'ai eu un bébé qui a pris le sein très facilement et qui tétait correctement dès ses premières minutes de vie.  J'ai aussi eu beaucoup de support de la part de mon entourage et, surtout, de mon mari.  Ce dernier, les premières semaines, se levait, m'amenait Charlotte dans le lit et retournait l'a coucher. Il m'a supporté et encouragé quand ça allait moins bien. Il était présent et aidant!

Côté bobo, je n'ai eu qu'une petite crevasse, rien de bien grave.  J'ai réglé tout ça rapidement avec de la lanoline lors de l'allaitement, du lait maternel sur la dite crevasse et, au grand bonheur de mon mari, en restant les seins nues dans la maison!


Bien sûre, j'ai eu des moments de découragement. J'ai souvent pensé abandonner...

Par exemple, au commencement, alors que Charlotte s'étouffait à cause de mon réflexe d'éjection trop fort.   Ou bien lors des tétées groupées, généralement liées à une poussée de croissance, où j'avais l'impression de ne pas produire suffisamment...  Et où, finalement,  24 heures plus tard, mon corps s'était ajusté et j'avais l'impression de trop produire!

Dans la même lignée, vers ses 3 mois, alors qu'elle buvait et buvait et buvait depuis près d'une semaine, je pensais à mon objectif de 1 an et je me disais que je ne tiendrais jamais jusque là. J'en ai même pleuré de fatigue! Combien de fois j'ai dis à mon mari que je me sentais comme une vache!  Par chance, ça ne durait que quelques jours et, quand je n'en pouvais plus, on décongelait de mon lait et il donnait un biberon.  D'ailleurs j'avais fait une petite réserve pour pouvoir sortir sans Charlotte.

Il y a eu aussi les nombreux réveils la nuit où elle voulait téter pour se rendormir et où moi, par manque d'énergie, j’acquiesçais...  Tout en me disant que si je continuais ainsi, ça ne finirait jamais... JA-MAIS!!

Il y a eu de moments drôles (après coups) ou mignons...  Par exemple, il y a les (trop) nombreuses nuits où je me réveillais détrempée parce que pour une raison obscure j'avais des fuites...  Il y a même eu une période où je dormais avec une serviette sur et sous moi (en plus des pads d'allaitement qui n'étaient jamais suffisant!)!

Je pense aussi à Charlotte qui mettait systématiquement son pied gauche (lorsqu'elle était couchée sur le côté droit) sur mon épaule.  Ou à ses sourires, le seins dans la bouche, parce que je l'ai chatouillé sans le vouloir... J'ai aussi souvenirs des nombreuses fois où, pendant qu'elle tétait, elle me flattait le visage ou jouait dans mes cheveux.


Pendant la dernière année, j'ai dû essuyer de nombreux commentaires.  Qu'on allaite ou pas, on y passe toutes j'imagine!

Certains me disait que "c'était plus compliqué que le biberon, quand même, lorsqu'on est en sortie!" quand, à mon avis, c'est tout le contraire étant donné que je n'avais rien à transporter...  En France, alors qu'elle n'était qu'allaitée, on ne transportait que des couches!

D'autres plaignait mon mari, car "Pauvre lui, c'est une zone interdite!".  Au commencement, oui, ça coule souvent, mais après quelques temps, la production change et devient à la demande...  Ça ne coule plus!  Et puis, à moins qu'il "tète", il n'y a pas de réflexe d'éjection!

Et finalement, j'entendais souvent la question "Et tu comptes allaiter...  combien de temps?".

Combien de temps...

Au début, je répondais que mon objectif était 1 an.  Je voulais donner la dernière téter à Charlotte le matin de son premier anniversaire.  Puis, c'est devenu plus flou, je répondais jusqu'à ce que moi ou elle ne soyons plus à l'aise...

Charlotte a célébré son premier anniversaire, il y a 2 mois.  Avec le pieds-mains-bouche!  Je n'ai donc pas fini le sevrage qu'elle avait elle-même débuté. Je trouvais que le moment était mal choisi. Et puis, avouons-le, moi je n'étais pas prête.

C'est la semaine dernière que mon allaitement a officiellement pris fin. Naturellement, sans pleure, sans demande déchirante de Charlotte. Sans que j'y fasse quoique se soit, finalement...  Avec, quand même, un petit pincement au coeur pour moi.

C'est la fin d'une époque.


Bref, j'ai eu un allaitement facile, avec le support et le respect de mon entourage. J'imagine que tout aurait pu être différent si tous ces facteurs n'avaient pas été réunis. J'ai aussi eu une fin d'allaitement respectueuse du rythme de Charlotte. Un point hyper important pour moi. Je me considère chanceuse d'avoir pu procéder ainsi.

Je sais que j'ai eu un allaitement de rêve.
Je sais aussi que j'ai été bien informé et supporté par mon CLSC, mon conjoint, ma famille et mes amies.
Finalement, je sais pertinemment que ça aurait pu être tout autre chose.

dimanche 15 juin 2014

Fêtes des pères et infertilité

Je sais, je ne suis pas très présente...  J'alimente peu mon blog et je vous visite peu.  Ce n'est pas par manque d'intérêt, loin de là!  Je manque de temps!

Avant, je vous visitais lors de mes pauses au travail.  Depuis quelques semaines, lorsque je prends une pause, je l'a prend avec mes collègues...

Bref, je m'en excuse!  Je tente de rattraper mon retard le week-end, mais ce n'est pas facile!

* * * * *

Hier, j'ai lu une touchante entrevue que Catherine-Emmanuelle Delisle (auteure de Femme sans enfant) a réalisé.  Sa première entrevue avec un homme sans enfant.  

Très à propos en ce week-end de la fête des pères!

La femme étant plus expressive, plus encline à communiquer ses émotions, elle prend souvent toute la place dans les tribunes.  On parle de leur horloge biologique qui fait tic-tac (aux femmes), de leur détresse entourant le fait de ne pas être capable de créer et porter la vie, de la douleur des traitements qui s'inscrit dans leur chair...  

On entend peu parler des hommes infertiles ou stériles.

Pourtant, il y en a...  Il y a François de Don D'ovule et il y a Chris de Père malgré tout (il a d'ailleurs écrit un livre).  Y en a-t-il d'autres?  Sûrement!  (Manifestez-vous!).

Quand la fête des mères arrivent, nombreuses sont les blogueuses à faire état de leur tristesse et de leur difficulté à affronter cette journée...  J'en ai moi-même fait partie!

Peu d'entre elle, par contre, abordent la douleur que leur conjoint ressent en cette journée...  

Pourtant cette journée est aussi pénible pour les hommes comme l'explique François dans l'entrevue réalisée par Catherine-Emmanuelle :
En fait, toutes les fêtes représentent pour moi des moments difficiles car elles exacerbent ma solitude et me rappellent que je n’ai pas d’enfant. 
Messieurs, aujourd'hui j'ai une douce pensée pour vous!

J'émets aussi le souhait que le tabou entourant ce que vous vivez finisse par tomber.  J'aimerais tant vous entendre plus!  J'aimerais temps que plus d'hommes prennent le micro pour parler du vécu masculin entourant l'infertilité et l'absence d'enfant!  Vous en bénéficieriez tellement et, peut-être (j'ose espérer), l'infertilité ne serait plus considéré comme un problème féminin dans la société...  Peut-être que nos voix réunies seraient plus écoutées et moins taxées de sur-émotivité (à cause des hormones et du fait que ce sont les femmes qui parlent!) !

Bref...

Bonne fête des pères à tous ces hommes qui ont galéré!

Bonne fête des pères à cet homme qui partage ma vie et qui est un merveilleux papa!




lundi 26 mai 2014

Emploi et PMA

Fut une époque, j'avais un bon boulot dans le réseau de la santé.  Mon équipe m'estimait et j'étais appréciée de mes clients...  Puis, un jour tout à changé.  Ma priorité dans la vie n'était pas de progresser professionnellement, ni même d'être parfaitement heureuse au boulot.  Ma priorité était de concevoir un bébé!

D'ailleurs, je n'étais plus heureuse au boulot...  Je n'étais pas heureuse nul part!  L'infertilité avait décidé de me collé à la peau et d'investir mes pensées.  24hrs / 24...  7j/7...  Même les jours fériés ou pendant les vacances.

J'y pensais tout le temps.  Tout m'y ramenait! Ça m'obsédait!

Alors, un jour, après plusieurs tergiversation avec mon conjoint, j'ai décidé de prendre une année sans solde à mon boulot pour me concentrer sur mon projet de vie et notre projet de couple!  Je remercie d'ailleurs mes parents qui m'ont accueilli à bras ouvert dans l'entreprise familiale.

Petite parenthèse, je ne fais pas exception à la règle. Plusieurs personnes souffrant d'infertilité cherchent à s'accomplir ou à vivre un changement.  Plusieurs quitteront leur boulot.  Plusieurs changeront de domaine.

Dernièrement, j'ai dû expliquer à plusieurs reprises la raison de mon sans-solde et de ma démission (parce que mon sans-solde s'est soldé par une démission).  Je venais de postuler sur un remplacement dans le même domaine (toujours au public). 

J'ai pris la décision de ne pas cacher la vérité, de ne pas taire les motivations derrières mes décisions.  Premièrement, parce que je ne veux pas me cacher et faire en sorte que l'histoire de Charlotte soit tabou!  Deuxièmement, parce que je considère que l'infertilité n'est pas une honte! Finalement, parce que je suis très à l'aise avec mon parcours et que je l'assume à 100%.

À chaque fois que j'abordais l'infertilité, je sentais les gens se tendre un peu.  À chaque fois j'ai dû préciser que si j'en parlais aussi ouvertement, c'était que je le voulais bien!

À l'entrevue, j'ai aussi eu à compléter un questionnaire médical.  Si j'avais voulu cacher mon parcours, il aurait ressurgit à cet endroit.  Certes, il serait rester confidentiel au niveau RH, mais j'aurais eu à l'aborder.  Comment expliquer une hystéroscopie?  et mon trouble de l'adaptation (dépression)?

Mon parcours ne m'a pas nuit.  Je travaille dans un domaine majoritairement de femmes, dans le réseau public.  C'est donc mieux encadrer et il est difficile de ne pas sélectionner un individu en lien avec autre chose que ses compétences.

Aujourd'hui, je devais passer un examen médical de pré-embauche.  Oui, j'ai eu l'emploi!  Encore une fois j'ai eu à réexpliquer!  Tout s'est bien déroulé...  Jusqu'à ce que je le reprenne sur une note qu'il était en train de prendre "Non, je ne suis pas SOPK, mais OPK...  On pourrait dire que j'ai des ovaires à tendance polykystiques...  Le syndrome est plus grave...  Il compte plus de symptômes..."  Là, j'ai perdu le Dr je crois!  C'était un médecin hyper sympathique...  Mais il a parlé comme quelqu'un qui s'y connaît peu en infertilité et, c'est là qu'il m'a perdu.

Il m'a simplement dit qu'il connaissait une femme qui a des OPK qui a vécu 2 ou 3 grossesses dans les dernières années. 

Ce n'était pas méchant! C'était, comme pour tous les autres, une façon de me donner espoir (il n'avait pas compris que j'avais une petite fille). 

Ça m'a fait un petit pincement.  Parce que j'ai eu l'impression qu'on minimisait mon parcours...  Parce que j'ai eu l'impression qu'on sous-entendait que mon histoire et celle de l'autre femme était pareil...  Parce que j'entendais que ça marche pour les autres, mais pas pour moi!

Pourtant, j'ai ma fille!  Pourtant, je ne suis pas en essais!  Pourtant! 

Finalement, l'infertilité a gardé une certaine emprise sur moi.  Elle ne m'a pas complètement lâchée!  Et vous savez quoi?  C'est bien ainsi!

Bref, j'aimerais croire que l'infertilité n'est pas tabou...  J'aimerais croire que les employeurs accommodent facilement les personnes en traitement...  J'aimerais croire en plein de choses...  Mais je suis réaliste!  Je prends des risques en parlant de mon parcours si ouvertement.  Je sais que je suis chanceuse et que tous n'ont pas cette chance.  Je sais aussi que pour plusieurs l'infertilité est et restera un sujet sensible, voire douloureux!

Je suis d'avis qu'il faut se respecter et écouter notre petite voix intérieure.  Elle a souvent raison.

mercredi 21 mai 2014

"CE" genre-là

Je ne me considère pas comme une excentrique.
Je ne suis pas une grano, ni une hippie.

Je vis simplement en respectant mes valeurs et mes croyances.

Dernièrement, je lisais ce billet.  Avec mon mari, on a fait le constat que nous étions "CE" genre-là.  J'allaite encore ma fille d'un an, nous l'a mettons parfois en portage, nous utilisons les couches lavables, nous sommes pour l'éducation non-violente et nous avons fais la diversification à la demande.

Mes choix ont été grandement influencés par l'éducation que j'ai reçue de mes parents, les gens qui m'entourent et la culture québécoise.  Ce dernier élément joue pour beaucoup. (26% de mamans québécoises allaitent exclusivement pendant les six premiers mois et la fessée est très mal vue).

Alors que j'étais enceinte, une personne de mon entourage avait utilisé textuellement cette expression en nous disant, à mon conjoint et moi, qu'elle espérait que nous ne soyons pas le genre de parents qui en feraient trop.  Cette personne a ensuite parler de la nourriture (bio), des savons, etc. Elle insinuait que c'était perte de temps et d'énergie...

Je n'y avais pas trop porté attention. J'avais balayé tout ça du revers de la main en me disant que nous ferions bien comme il nous plaît.  Mais cette discussion est restée dans ma tête... Et j'y repense à chaque fois que je l'a vois.

Force est de constater qu'on a fait exactement ce que redoutais cette personne. J'essaie d'acheter mes fruits et légumes bio (lorsqu'il ne sont pas plantés et cultivés par mes petites mains) pour les 10 premiers (minimalement) de ce classement. Je n'en fais pas une fixation, par contre!  Je n'empêcherai pas ma fille d'en manger ailleurs (comme à la garderie, par exemple) parce qu'ils ne sont pas bio, entendons-nous!

J'opte aussi pour des savons exempts de perturbateurs endocriniens.  Pour nous et pour Charlotte.  Idem pour la lotion solaire.  Je suis un peu plus pointilleuse.  Je n'aime pas savoir qu'on applique des crèmes sur la peau de ma fille qui n'ont pas passé par mon scan. Surtout qu'en bas de 2 ans, la peau est plus sensible...

J'essaie, autant que possible, d'acheter les vêtements de Charlotte de seconde main . Pour mes finances, surtout!  Mais aussi parce que l'impact environnemental des vêtements neufs est majeur! 50% de ses vêtements doivent être de seconde main à l'heure actuelle.

Généralement, quand on achète un vêtement neuf, il a déjà fait le tour du monde...
Les textiles viennent d'un pays, sa confection est effectuée dans un 2e pays
(quand elle n'est pas faite à plusieurs endroits), et il est vendu dans un 3e pays...

Et de façon plus large, je composte, je fais mes propres produits ménagés (bon, là-dessus, il y a eu relâchement...  je dois l'avouer!), j'achète les détergents pour la lessive dans des boutiques spécialisées (ça aussi, il y a eu un relâchement), on a diminué considérablement la quantité de viande que nous consommons (mais on est loin d'être végétarien!! On mange encore du fast-food hahaha), etc.

Ma fille vit dans la banlieue d'une grande ville, je ne peux pas la protéger contre tout!  Je ne peux pas non plus éliminer complètement tous les risques d'exposition, mais je peux faire ce qui est en mon pouvoir pour diminuer ce qui peut être diminué.

Par contre, je n'essaie de convertir mon entourage et, surtout, je ne juge pas ceux qui ne font pas comme moi.  Je comprends et j'accepte les différences.  Et puis, faut l'avouer, c'est tellement plus simple et plus rapide d'aller à la pharmacie ou dans une grande surface et de prendre le premier produit qui nous tombe sous la main sans se questionner... C'est surtout moins dispendieux (sauf pour les friperies!)...

Alors, oui!  Je suis ce genre-là! Traitez moi de grano, de hippies ou de baba cool si vous voulez!  L'important, pour moi, c'est d'être bien avec mes décisions!  Et je le suis!

Image internet


mardi 29 avril 2014

1 an

 Il y a eu...

La naissance

Le premier sourire volontaire

La première longue balade en voiture (3h00)

Le premier dodo à la roulotte de grand-papa et grand-maman

La première piscine

Le premier voyage en avion

La première balade en traîneau

Le premier Noël

La première fois où elle s'est mise debout seule

Les premiers déplacements à quatre pattes

La première fois où elle a vidé le tiroir à plats en plastique

La première fois où elle a monté les escaliers

Le premier mauvais coup

Puis le 2e...

Et puis tout plein d'autres!

Les premiers chocolats de Pâques!

Et finalement, le premier anniversaire!

Bonne fête ma chérie!
Tu ensoleilles nos journées depuis ta naissance!



mardi 15 avril 2014

Primipare et infertile

Être parent et infertile, pour plusieurs, ça ne fonctionne pas. Avoir eu un enfant signifie que tu n'es pas (plus?) infertile ou, en tout cas, que tu n'es pas une vraie infertile!

Infertilité = nulliparité!
Tout le monde sait ça voyons!

Avec la naissance de Charlotte, les questions "Vous en voulez plusieurs?" (question polie) et  "Le prochain, il est pour quand?" (question pas mal moins polie!) sont apparues.  Plus les mois passent, plus elles sont récurrentes et fréquentes!

Quand on dit qu'on est pas certain, qu'on y réfléchit, ça engendre des questionnements et, selon la réponse, on a droit à des regards d'incompréhension ou, carrément, d'exaspération.

Les commentaires les plus fréquents...

"Vous n'y pensez pas! Un seul enfant! Vous allez en faire une enfant gâtée!"
Ouin, pis? Elle peut être gâtée et bien élevée! Non?

"C'est mieux si elle a un frère ou une sœur! Elle ne sera pas seule!"
Seule?  On est là, non?  Et nos familles aussi!  Et puis, elle aura des amies en vieillissant, non?

"Vous avez mis tellement d'effort pour le premier!  Maintenant que la recette gagnante est connue, ça va se faire les doigts dans le nez!"
S'il y a quelque chose que la PMA m'a apprise c'est que la recette gagnante du cycle X, n'est pas nécessairement celle du cycle Y.  Il y a autant de recette gagnante qu'il y a de patientes et de cycles!

"Maintenant que tu as eu un enfant, ton corps sait comment faire!  Tu vas sûrement tomber enceinte naturellement!"
Et l'infertilité de mon mari?  Ma grossesse l'a réglée?

Au milieu de tout ça, l'intimité et le choix personnel semblent des concepts bien abstraits!

Ça me dérange particulièrement quand ces phrases proviennent d'individus connaissant notre parcours.  Encore plus quant ça vient de personnes infertiles. Comme si, lorsqu'on a réussi à se reproduire, notre progéniture, aussitôt sortie, vient tout effacer. Comme si instantanément, la douleur physique et psychologique qu'engendre l'infertilité et la pma disparaissaient! Comme si on oubliait tout (je l'entends souvent celle-là, même Marie-Soleil Michon l'a dit dans son entrevue à TLMEP...).  Oui, c'est vrai, on en parle moins, on essaie même d'éviter le sujet...  En fait, on tente d'occulter cette douleur qui est en opposition avec le grand bonheur que nous vivons.  Mais oublier?  JAMAIS!  En tout cas, pas les grandes lignes.

Quand j'envisage un 2e enfant c'est à ça que je pense justement...  Je pense aux injections, au déséquilibre hormonal, aux sauts d'humeur, aux bouffées de chaleur, à la prise de poids, aux rdvs à la clinique à l'autre bout de Montréal, à la colère et à la tristesse accompagnant l'échec, à la fébrilité post-transfert...  À l'espoir...  Au désespoir...

Je sais que ça en vaut la peine, je l'ai sous les yeux à tous les jours.  Mais la question demeure...  Est-ce que le désir d'un 2e enfant est plus grand, plus fort que tous ces éléments réunis?

La réponse, dans notre cas, est oui!  Surtout que nous n'aurons pas (on croise les doigts) a refaire tout le processus puisque nous avons 5 petits flocons nous attendant patiemment sur la banquise.  Nous sommes chanceux, nous le savons! Mais je ne peux m'empêcher de penser aux autres, à ceux qui doivent refaire tout le processus...

Quand retournerons-nous à la clinique? On ne s'entend pas là-dessus!  L'un veut attendre, l'autre non... Et puis, on aimerait faire ça en tout intimité...  sans que personne ne le sache... On en rêve même si on sait que c'est techniquement impossible!

Bref, le jugement, la désinformation et le manque de tact reste et restera...


jeudi 10 avril 2014

Politique et PMA #2

Ne pas paniquer!
Ne pas paniquer!

C'est ce que nous nous répétons depuis mardi soir...  Depuis que nous savons que le parti libéral du Québec a été élu...  de façon majoritaire.

J'ai en mémoire un cours de politique au Cégep. Mon professeur nous avait expliqué que la mémoire de l'électeur était de 6 mois.  J'avais espoir qu'il se soit trompé. J'avais espoir que les québécois aient plus de mémoire...  J'avais espoir qu'ils se souviendraient...

Le PLQ a mis en place le programme de gratuité concernant la procréation assistée.  Il ne devrait pas, par conséquent, le défaire...  D'autant plus que nos voisins ontariens se préparent à annoncer un programme similaire à celui que nous avons au Québec.  Se serait plus que paradoxal que la province voisine annonce un programme de gratuité et que nous, nous coupions le notre.  N'est-ce pas?

Pourquoi alors je ne leur fais pas confiance sur ce sujet?

Peut-être parce que celui qui occupe désormais la place de premier ministre, et ce pour les 4 années à venir, était contre la mise en place de ce programme lorsque son parti l'a mis en place.

Peut-être aussi parce qu'il avait démontré beaucoup de légèreté face au témoignage, en autre, de Julie Snyder.

Peut-être parce que le Dr Gaëtan Barrette était, à la base, contre la mise en place de ce programme pour finalement adoucir sa position.

Peut-être aussi parce que ce même Dr. (qui a été président de la fédération des médecins spécialistes) semblent mélanger beaucoup d'éléments quand il parle de PMA.

Finalement, il y a Dr Yves Bolduc, par contre, qui est là.  Il a fait beaucoup pour la PMA alors qu'il était ministre (ceci et cela par exemple).  Aura-t-il assez de poids?  Se ralliera-t-il à la position de ses 2 amis?

Qui vivra verra comme on dit!


samedi 5 avril 2014

Politique et PMA

Au Québec, c'est encore une fois le moment de voter pour les élections provinciales.  Je dis "encore une fois" parce que depuis plusieurs années, on a un gouvernement minoritaire qui est renversé, ou pas, après 18 ou 24 mois.  Cette fois-ci, le parti au pouvoir à déclenché les élections parce que les sondages leurs étaient favorables pour leur réélection en tant que parti majoritaire. Grosse erreur puisque, selon les derniers sondages, ils ne devraient même pas être élus de façon minoritaire...

Pour les lecteurs étrangers qui sont un peu perdus et qui aimeraient en apprendre plus sur le fonctionnement électoral au Québec (qui est le même au Canada), je vous invite à consulter wiki ou le site des Jeunes électeurs.

Donc...  Qui dit élection, dit promesses électorales... dit programme du parti...  dit santé et services sociaux...  dit finalement "programme québécois sur la procréation assistée".

Avant d'en arriver au ras-le-bol, je me suis intéressée au programme électoral de chaque parti.  Par le fait même, j'ai ressorti leur position concernant le programme québécois de procréation assistée.

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Je sais, il manque des partis!

On le sait, le Parti Libéral du Québec (PLQ), s'il est élu, prévoit revoir le programme de gratuité.  En fait, il prévoit revoir tous les programmes.  À mon avis, ce n'est pas une mauvaise chose en soit, mais ça fait peur.  Je l'ai déjà dit, je me répète, mais tous les programmes doivent être réévaluées après un certain temps. Comment saurait-on qu'il y a des incohérences sans une réévaluation?  L'objectif d'une réévaluation, à la base, c'est d'améliorer ce qui est déjà fait. Il est là le problème présentement.  On parle de réévaluation, mais on comprend diminution de services.  Et ça, ça fait peur.  Va-t-on restreindre les critères d'accessibilités?  Va-ton revoir à baisse le nombre de traitements?  Va-t-on perdre plutôt que gagner?  Surtout que M. Couillard s'est toujours montré contre le programme de gratuité! Il ne s'en est jamais caché.

Côté Parti Québécois (PQ)...  La remise en question est déjà en cours!  Rappelez-vous!  Le ministre Hébert a mandaté le Commissaire à la santé et au bien-être pour réévaluer le programme en mai 2013.  J'ai d'ailleurs moi-même participé à l'appel de mémoire sur le sujet.  Ça semble loin...  On pourrait même être porté à croire qu'ils ont oublié...  Mais le commissaire semble plancher encore sur le sujet.  Est-ce mieux que le PLQ?

Reste les deux partis qui ne seront pas au pouvoir (il y en a d'autre, je sais!)...  Ni de façon majoritaire, ni de façon minoritaire!  Mais deux partis qui sont là et qui ont du poids!

Du côté de la Coalition Avenir Québec (CAQ), je n'ai pas trouvé l'information via leur site web, je leur ai donc écrit.  Voici leur réponse (qui est arrivée en moins d'une heure quand même!) :
Nous sommes en faveur! Nos efforts pour réduire la bureaucratie dans les agences régionales de santé et services sociaux sont justement pour maintenir ce genre de programme. Dépendamment des hôpitaux, c'est soit un grand succès ou il y a des hôpitaux où il y a un manque de volume. L'enjeu est dans la gestion du programme plutôt que dans l'existence du programme lui-même!

Et finalement, Québec-solidaire (QS).  On s'en doute, eux aussi, ne couperont pas dans le programme.  Je leur ai tout de même écrit pour leur demander leur position. Leur réponse (arrivée 2 jours plus tard...)...
Nous n'avons pas de position sur le sujet. Je suis désolée. Notre parti étant très démocratique, il faut dire que ça empêche parfois d'avoir plus de position, faute de temps pour en discuter!
La seule chose que je pourrais dire à ce sujet, c'est que pour l'instant, ce programme sert à financer les cliniques privées, auxquelles le gouvernement rembourse les frais. Je crois que si QS avait à se positionner, se serait sans doute pour offrir ce service au publique. Mais encore là, je m'avance.
Ils n'envisagent donc pas de sabrer dans le programme, mais de l'offrir plus au public...  De plus en plus de clinique offrent les services complets de PMA au public. Il y en a autant, si ce n'est un peu plus, au privé. Le problème c'est qu'au public plusieurs cliniques ne fonctionnent pas à plein régime.  En tout cas, les récentes ne fonctionnent pas à plein régime.  Au privé, par contre, elles roulent! Il est vrai qu'il faudrait équilibrer, voire renverser la vapeur.

C'est un sujet peu abordé dans les élections présentement.  Je suis chanceuse, j'habite dans la grande région de Montréal.  La majorité des cliniques se situe à moins de 30 km de chez moi.  Mais quand je pense aux couples habitants en région, je me dis que l'enjeu devrait être de rendre accessible les services à ces couples.  Ils ont les déductions d'impôts (km, nourritures, hébergements, etc.), c'est vrai! Mais ce n'est pas tous les couples qui peuvent faire 500 ou 600 km, voire plus, plusieurs fois dans le mois pour un traitement... Ils doivent aussi avancer l'argent (en plus de ceux pour les tests et hormones) puisqu'on parle d'une déduction d'impôts... Ce n'est pas tous les couples qui ont l'argent...

Bref, un choix difficile si on désire voter en fonction de la PMA et faire un vote dit stratégique. Toutefois, ça reste intéressant puisque nous avons plusieurs options.

Maintenant, ce qu'il faut se demander c'est si la position du parti concernant la PMA est la seule chose qui doit dicter notre vote. Personnellement (j'ai voté par anticipation), mon choix a été fait sur la base de plusieurs thèmes : l'économie, l'environnement, la santé incluant la PMA et l'éducation. Un choix difficile dans la mesure où on a l'impression que, peu importe notre choix, rien ne changera.

Dites-vous que même si votre parti n'est pas élu, votre vote est important et comptabilisé.  Chaque vote apporte de l'argent au parti pour lequel l'électeur a voté.  Donc, si vous votez par dépit pour un parti pour une raison X, Y ou Z, c'est à ce parti que vous donnez la subvention rattachée à votre tête. Sachant que cette subvention par électeur a été augmenté, c'est une raison suffisante, à mon avis, pour appuyer le parti en lequel vous croyez!

De même, si vous ne votez pas parce que vous vous dites que de toute façon le parti pour lequel vous voteriez ne sera pas élu, vous privez ce parti de cette subvention et, par conséquent, même s'il n'est pas au pouvoir, il ne vous représentera pas!

Enfin, en ne votant pas, vous envoyez un message d'indifférence. Certains diront que c'est un message de "ras-le-bol"... Je ne suis pas d'accord!  Si c'est le message que vous désirez envoyer, votez blanc...  Le message sera plus clair!

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Ha oui!  J'allais oublier!  Devenez donc membre de l'ACIQ!  Peu importe votre allégeance politique, ils s'occuperont de défendre la PMA! C'est au moins ça!