lundi 11 août 2014

Le plan B

Je l'avoue...  Je sors ce billet avec BEAUCOUP de retard (par rapport aux événements), mais j'avais besoin de m'exprimer sur le sujet...

Il y a quelques mois, à Tout le monde en parle, Guy A. Lepage et Dany Turcotte ont reçu Marie-Soleil Michon. Je connais peu Marie-Soleil Michon, je ne connaissais donc absolument rien de son parcours. L'entrevue réalisée était très intéressante et émouvante...  Elle a abordé un choix que peu aborde : la décision de faire sa vie sans enfant!

J'étais contente qu'elle aborde cette option parce que plusieurs d'entre nous ne l'envisage pas du tout.  Cette option, nous l'avions envisagé, mais rapidement nous l'avons écarté même si elle refaisait souvent surface dans des moments de découragements. Notre plan B c'était l'adoption internationale... En C nous avions l'adoption locale et, finalement, en D la vie sans enfants.  Bref, cette option était loin, bien loin.  MAIS, je comprenais ceux qui prenaient la décision de ne pas avoir d'enfants.

Pour revenir à l'entrevue, un seul élément m'a un peu dérangé...  Mme Michon a dit que lorsqu'on réussi à avoir un bébé, on oublie tout ce qui entoure la PMA...

La douleur de l'infertilité, je ne l'ai pas oublié...  La lourdeur des traitements, aussi.

Il est vrai que j'y pense moins et qu'il est facile pour moi d'être positive face aux traitements. Par contre, je connais le désespoir, la colère, l'abattement, la fébrilité, l'envie, ...  Après 5 ans et demi, j'avais perdu espoir... Comme toutes celles et ceux qui enchaînent les traitements et qui voient les années défilées sans jamais entrevoir de positif.

Je ne pense pas qu'on oublie. Je crois qu'on essaie d'occulter cette douleur. Pour survivre, mais surtout pour profiter de la vie que nous avons créée. Certains d'entres nous refusent d'ailleurs de retourner en traitement parce ce qu'ils ne veulent pas replonger dans tout ça.

Je pense aussi que plusieurs d'entre nous éprouvent un malaise à parler de leur expérience, car la venue de l'enfant fait que notre parcours est différent, par respect pour celles pour qui ça ne fonctionne pas et aussi parce que, pour certains, on perd de la crédibilité...

Cette petite phrase-là m'a un peu fait penser à 1001 choses à ne pas dire à aux infertiles, plus précisément à ce que A. Forgali s'était fait dire...  Comme quoi elle n'était pas une vrai infertile puisqu'elle avait réussi à concevoir.

Cette petite phrase m'a aussi fait penser a un commentaire que j'avais lu sous la vidéo de I would die for that de Kellie Coffrey. Quelqu'un disait que si les paroles avaient été écrites et si le vidéo avait été tourné avant qu'elle ait un enfant, ses paroles auraient plus de crédibilité.  Notez que les paroles ont été écrites alors qu'elle était en plein traitement FIV si je ne m'abuse...

L'autre élément qui m'a irrité n'a pas eu lieu dans l'entrevue, mais par l'attitude de certains commentateurs s'identifiant comme infertiles.  Tout le monde a salué l'entrevue, mais beaucoup ont aussi soutenus l'importance de cette option...  Ce n'est pas tant le discours qui m'a dérangé, parce qu'il est vrai! Mais plutôt l'hypocrisie de plusieurs... Parce que, avouons-le! On ne veut pas qu'on nous parle de cette option, on ne veut pas se faire demander si on l'a envisagé! C'est un immense tabou! Combien d'entre nous sont sortis offusquer d'un bureau de médecin qui nous avait laisser entrevoir cette option? On claque la porte, que se soit à la personne fertile, aux professionnels, aux proches, à la personne infertile qui a eu un enfant et même à la personne infertile qui en est venue à cette décision...

On démontre une fin de non recevoir parce qu'on doit nous même en arriver à cette option. Pour certains, la décision de ne pas avoir d'enfants provient d'un long processus.

Je n'aime pas l'attitude "ne m'en parle pas sauf si TOI tu l'as vécu"...  On ne peut pas avoir tout vécu dans la vie! Il y aura toujours des éléments qui échapperont à notre compréhension, peut importe la situation. Mais l'empathie existe!  Gardons cela en tête. Imaginez si on ne devait parler que de ce qu'on a vécu... On trouverait notre monde froid!

Les gens peuvent être maladroit (et nous aussi!), ils veulent bien faire (et nous on veut qu'on nous en parle quand on a envie d'en parler)... Tout est dans la façon d'aborder les choses...  Certains ont plus de tact que d'autres.

Finalement, j'ai beaucoup aimé le billet rédigé par La fille derrière emotionsinvitro.com.  Parce qu'elle parle du cheminement nécessaire et aussi de son recul face à cette option!  Merci pour cette honnêteté!


vendredi 8 août 2014

Les couches lavables - 2

J'ai déjà parlé de mon expérience en lien avec les couches lavables ici et ici.

J'ai décidé de faire un petits suivis de notre expérience parce que plusieurs personnes m'en parlent (positivement et négativement).  À force d'en parler, je me rends compte que la majorité des gens voient les choses négativement par manque d'informations ou parce que quelqu'un dans leur entourage (ou eux-mêmes) ont vécus une mauvaise expérience sans recevoir de l'aide.

La décision d'utiliser les couches lavables a été prise en couple.  On avait entrepris plusieurs changements dans nos vies côté environnement.  D'autre part, j'étais au chômage, nous cherchions donc une façon de réduire les coûts une fois Charlotte née.

Nous étions un peu (beaucoup) renversé de voir la durée de vie d'une couche...  Entre 250 à 500 ans!  On a envisagé les couches biodégradables, mais elles sont plus dispendieuses et, surtout, ce qu'on ne nous dit pas, c'est que pour être réellement biodégradables elles doivent être mises dans un sac à part (donc pas avec les autres déchets) et vidées!  Autant se tourner vers les couches lavables alors.

Puis, en cherchant, on a trouvé des couches lavables vraiment pas chères.  Et on les aime toujours autant!  Avec les mois, on a ajouté d'autres couches, de d'autres marques.

Voilà pour la petite histoire... Côté mécanique maintenant!

On préfère (et de loin!) les inserts en microfibres.  Ceux en bambou, de la marque Kawaii en tout cas, sont moins absorbants.

Des fuites, on en a eu.  On ne l'a changeait pas assez souvent (honte à nous!!), mais aussi parce qu'elles étaient encrassées.  Quand on lave les couches, même si on utilise un produit spécialisé, notre machine à laver contient des restes de nos autres savons.  Ces derniers se déposent sur nos couches et les encrassent...  Alors un décrassage s'impose.  Il peut aussi s'imposer lorsque nos couches sentent mauvais même après avoir été lavées.  Pour décrasser, j'utilise du savon vaisselle (Dawn).  Je remplace mon savon à couche par 1 c. à soupe de savon vaisselle.  Une fois lavées, je rince, je rince et je rince.  En fait, je rince temps et aussi longtemps que de la mousse se crée (autour de 7 ou 8 fois).  Sur 1 an, j'ai fais 3 décrassages.  Pas la mer à boire!

Dernièrement, Charlotte avait souvent les fesses rouges.  Elle avait même des petits bobos qui se créaient.  On a cru à la poussée dentaire (même si pour les 8 dents précédentes elle n'a jamais eu les fesses rouges).  C'est en allant acheter de nouveaux feuillets et un baume pour les fesses compatible avec les couches lavables qu'on m'a parlé d'un problème que je ne soupçonnais pas : les champignons!

Problème banal et fréquent.  Parfois, on pense que nos couches sont parfaitement sèches, mais elles ne le sont pas.  Les champignons se créent à ce moment.  La solution : un lavage à l'eau de javel (1 c. à soupe).  J'ai ajouté l'eau de javel à mon lavage régulier et j'ai rincé quelques fois de plus (2 ou 3).  Depuis, on a pas revu de fesses rouges!  Merveilleux! (À faire avec parcimonie!  La javel abîme la fibre des couches...)

Côté odeur, nous sommes toujours aussi satisfaits de notre poubelle.  Nous avons acheté un 2e sac lavable. Quand vient le temps de laver nos couches, je prends le sac, le vide dans la machine à laver et le met dedans aussi. Je lave en même temps les débarbouillettes que j'utilise aux changements de couches et les feuillets (je peux laver mes feuillets lorsqu'il n'y a eu que des pipis dans la couche!!!).  Les seules odeurs sont à ce moment-là!  C'est-à-dire lorsque j'ouvre la poubelle pour prendre le sac et le vider.

Côté hygiène, c'est comme la couche jetable.  On ne touche jamais aux selles.  Le feuillets sert à ça.  Il fait en sorte qu'elles ne collent pas à la couche.  Alors je la vide en l'a retournant au-dessus de la toilette.  Le seul moment où on peut être en contact, c'est quand on retire l'insert de la poche (mais on aurait pu aller avec une toute-en-un qui n'aurait pas nécessité de retirer l'insert).  On est en contact avec un insert plein de pipi.  C'est tout.  On se lave les mains après le changement de couche.  Comme pour le changement d'une couche jetable me direz-vous!

Et la garderie?  Aucun problème!  On a privilégié les couches à velcro au début. Puis, graduellement, on a envoyé des couches à boutons pressions.  Elle a un baume pour les fesses conçu pour couches lavables ET des lingettes que nous pouvons envoyer à la toilette.  Elle ne vide pas les couches.  Elle les plis, les mets dans un sac prévu à cet effet qui bloque les odeurs et, lorsqu'on est de retour à la maison le soir, on vide les couches qui ont une selle, on retire les inserts et on met tout dans la poubelle à couches.  En tout, ça nous prend environ 2 minutes et puis on peut savoir les nombres de selles qu'elle a fait et à quoi elles ressemblaient.

En gros, on a investi environ 300$ (couches, poubelle, débarbouillettes).  Notre savon pour laver les couches nous coûte environ 25$ (aux 4 mois environ) et les feuillets environ 15$ (aux 4 mois aussi).  Quand on regarde à nos finances, on est heureux!  On est déjà rentré dans notre argent!

Je fais 2 ou 3 lavages par semaine et l'été, lorsque le temps le permet, je les fait sécher sur la corde à linge (les couches redeviennent d'un blanc immaculé!).

Bref, on est vraiment satisfait de notre choix et j'encourage tout ceux qui se questionnent à aller s'informer et à poser des questions.  Les couches à épingles ne sont plus d'actualité.  Les couches ne nécessitent pas de trempage.  Et on ne met pas nos mains dans les selles de notre enfant... En tout cas, pas plus qu'on le ferait avec une couche jetable!  On ne passe pas 10 heures par semaine à les entretenir.

Ha oui, j'allais oublier, Charlotte est en couche jetable (Seventh Generation) la nuit.  Elles sont plus absorbantes, donc moins de risque de fuite! Et puis, il faudrait mettre 2 inserts dans sa couche...  On trouve qu'elle a l'air moins confortable.


mardi 5 août 2014

Témoignage sur mon parcours

Il y a quelques temps, une journaliste du site medipedia m'a interpellé pour un témoignage. Après avoir été zieuter sur leur site et après réflexion, j'ai accepté. 

Je me suis dis "Pourquoi pas?".  Si mon témoignage peut aider ne serait-ce qu'une seule personne, se sera déjà ça!  Non?

Quelques échanges emails plus tard, un rendez-vous skype était fixé et l'entrevue a été réalisé.

Vous pouvez voir cette entrevue ICI.

Je vous invite, par ailleurs, à vous promener dans leur dossier sur les troubles de la fertilité.  Il est très complet!

vendredi 1 août 2014

La réflexion

Depuis déjà quelques temps nous tergiversons autour d'un futur retour en clinique de fertilité.

D'un côté comme de l'autre (plus du mien,  je dois l'avouer), l'envie d'avoir un 2e enfant commence à poindre.  Je commence à envisager à replonger dans le bain PMA, mais la question demeure entière : QUAND???

Nous essayons de ne pas plier face à la pression sociale.  On est dans une vague bébé présentement et plusieurs couples de notre connaissances (en pma) reprennent tranquillement les traitements (avec un enfant plus jeune que Charlotte).

D'un côté, nous ne sommes pas pressés.  On profite de tout ce qui passe avec Charlotte. De l'autre, on ne sait pas combien de temps on mettra pour concevoir ce 2e enfant, ni même si on réussira...

Il y a aussi le boulot...  J'ai décroché un intérim que j'aime bien.  Ma vie tourne autour de ma famille et de mon boulot.  OUT la pma!  Mon intérim devrait prendre fin à la mi-2015 et je ne serais pas retirée si je devais être enceinte.  Ça entre donc dans nos calculs...

Il y a aussi les annonces du gouvernement actuel qui nous mettent la pression.  Rien n'est clair. Aucune annonce officielle n'a été faite (annonces prévues pour l'automne), mais de nombreuses rumeurs courts (dont 3 traitements payés pour 1 seul enfant; pas de couverture pour bébé 2).  Notre crainte est de devoir payer entièrement (suivi médical et hormones)...  À notre clinique, un TEC non-couvert coûte 2000$.  Ça n'inclue pas les hormones...  On n'a pas cet argent.  Tout est dit!

Alors, même si on ne veut pas écouter les rumeurs, on craint de se retrouver face à un mur.

Bref, nous sommes en réflexion.  Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons sollicité l'aide de Dre B. (celle nous suivait à la clinique).  Un rdv est prévu pour le début de l'automne.  Elle est franche et transparente.  Même si elle n'a pas plus de réponses, nous savons qu'elle nous accompagnera dans notre réflexion.

Je vous ferai part de notre décision le moment venu!  Je vous avouerai, toutefois, que nous tenterons de pas trop ébruiter les choses parce qu'on aimerait faire un bébé un peu comme le font les couples fertiles, sans pleins de spectateurs qui attendent votre retour de la clinique pour vous demander "Pis?  Vous en êtes où?"

En attendant, je vous partage un photo expliquant (un peu) mon absence sur le blog...

Avant le déjeuner, Charlotte encore en pyjama.
Un journée qui s'annonce pluvieuse, malheureusement.