lundi 25 juin 2012

Fertilité 37 : FIV2 - Je suis prête!

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Samedi, nous sommes allés chercher les hormones à la pharmacie Lynn Blouin.  Nous n'y étions pas allés depuis que Mme Blouin s'est affiliée à la banière Jean-Coutu.  Nous pensions nous rendre dans un Jean-Coutu tout ce qu'il y a de plus normal...  Jusqu'à ce qu'on voit une porte menant directement à la pharmacie Lynn-Blouin.  Les clients qui ne sont pas suivis en fertilité vont dans le Jean-Coutu, tandis que les clients en fertilité vont dans cette section.

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Nous étions sous le choc!  Vraiment!  Une pièce douce et agréable avec une salle d'attente séparé par un superbe panneau vitrée où des citations sur les enfants et la grossesse sont inscrites. Deux (trois?) petits bureaux privés sont adjacents afin de permettre l'enseignement des injections et les discussions plus privé avec un pharmacien ou un technicien.  Vraiment magnifique!  Et le service, toujours aussi impeccable!  Tant par les techniciennes que par Mme Blouin elle-même!  On nous a d'ailleurs prêté un "ice pack" puisque nous avions un arrêt à faire et que le Gonal-f doit être conservé au frigo.

Je les aime d'amour!

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Aperçu de la pharmacie Lynn Blouin
Et puis, même si la pharmacie est loin (et qu'il y a toujours du trafic ou un problème avec le pont), j'aime bien m'y rendre.  Nous en profitons toujours pour allé déjeuner en France...  plus précisément à Lyon, façon de parler bien entendu.  Leur bol de café au lait, leurs croissants, leurs chocolatines et les sandwichs sont tout simplement excellents!  C'est notre petite gâterie qui n'arrive pas souvent puisque nous ne sommes pas souvent en traitement!

J'avais communiqué avec la pharmacie vendredi pour leur envoyer ma prescription (par fax) et savoir de combien je devais prévoir m'endetter.  J'étais contente d'être assise lorsqu'on m'a rappeler.  La facture montait à un gros 66$.  J'ai même demandé de répéter!  Il y a quelques mois, j'ai changé d'assurances.  J'étais avec une assurance-médicament privé (avec mon boulot) et maintenant je suis avec l'assurance-médicament gouvernementale.  Avec eux, pas de médicaments d'exception (en fait, oui, mais il y a un code fournit par la clinique qui nous évite d'avoir à compléter un formulaire) et il y a une franchise mensuelle maximale de 82.66$ (j'avais déjà sorti mon Metformin ce mois-ci, d'où la raison du 66$).  Nous aurons une balance à rembourser via nos impôts...  à hauteur d'un MAXIMUM 579$.  Je suis contente d'être avec eux maintenant!

Mon cocktail a un peu changé.  Je prendrai encore le Gonal-f, mais, à la place du Repronex, je prendrai le Luvéris.  Dre B. vise ainsi à diminuer le risque d'hyperstimulation.  Ensuite, je devais avoir l'orgalutran pour empêcher l'ovulation, mais il y a pénurie comme là expliqué PlumeQuiEnfante.  On n'y échappe pas au Québec!  Alors la pharmacienne (avec l'accord de la clinique ou sous les directives de la clinique) l'a remplacé par le Cétrotide.  J'aurai le HCG (en espérant pouvoir le prendre cette fois-ci...  ça signifiera que je ne suis pas à risque d'hyperstim.!).  Je vous passe les Ativan et le Cipro prévus pour la ponction et l'estrace que je débuterai d'ici quelques jours-semaines.

Aperçu des hormones pour la stimulation de FIV2
Avant (de gauche à droite) : HCG (Gonadotrophine chorionique humaine), Acide folique, vit B6, vit B12, Metformin, Estrace, Ativan et Cipro
Arrière (de gauche à droite) : Gonal-f, Luvéris et Cétrotide

Ça s'en vient!  Je commence à être fébrile...  J'en rêve...  J'y pense continuellement...  Le jour comme la nuit! Je crois que je dois me détendre, essayer de lâcher prise! On verra si l'auto-hypnose peut m'aider!


vendredi 22 juin 2012

Fertilité 36 : L'Appel

L'Appel avec un grand "A" ne vient pas de Dieu!  En fait, si! Un peu puisqu'Il vient de la Clinique!

L'Appel c'est quelques mots et quelques questions :

Bonjour madame Marie-Ève, c'est la clinique.  Nous sommes rendu à vous sur la liste d'attente.  SVP nous rappeler et nous informer de :
  • La dernière date de vos règles
  • La longueur de vos 3 derniers cycles
  • La date prévue de votre prochain J1
Pouvez-vous nous indiquer, en même temps, si monsieur voit un inconvénient à faire son dépôt à la clinique? 

L'Appel c'est aussi attendre le retour d'appel de la clinique pour connaître la date du début de l'estrace!  Date quand même éloignée puisque je suis en début de cycle!

L'Appel ça signifie qu'il faudra se rendre prochainement à la pharmacie à Montréal pour récupérer la cargaison d'hormones et, par le fait même, devenir un peu plus pauvre!

L'Appel réconforte quant à la décision d'annuler le voyage en France!  Nous n'aurons pas fait cette concession pour rien.

L'Appel, finalement, c'est l'espoir, l'excitation, le stress et la peur qui refont surface!  C'est un mélange d'émotions qu'il faut gérer!

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Sachant tout ça, je me mettrai bientôt l’auto-hypnose de façon plus intensive.  La voix féminine est un peu fatigante ("C'est aa-gré-aaaa-ble!  Maaa-gnifique!"), mais j'arrive à en faire abstraction après quelques minutes.  Je continuerai aussi à m'occuper de mon potager.  Ce dernier est assurément le plus fertile de la maison (des courgettes, des poivrons, des tomates, des cerises de terre ont fait leur apparition et mes plants de cantaloups sont en fleurs)...  Je vais continuer à le chérir comme si je chérissais mon utérus et de mes ovaires! Peut-être que ça aidera mon inconscient à comprendre que je suis capable de m'occuper d'un bébé (au cas où il ne l'aurait pas déjà compris!)

Ça pousse!!!
Mon plan de courgettes a officiellement été nommé "Roi du potager"!
Les poireaux ne sont pas en forme (un peu à l'avant).  J'ai dû les séparer en début de semaine et depuis il fait autour de 40C et il y a une interdiction d'arrosage! (J'humidifie quand même la terre le soir!!  Chut!)



lundi 18 juin 2012

Fertilité 35 : Je vais où?

Se réveiller à 1h00 du mat. et ne plus être capable de se rendormir!  Tout ça parce que le petit hamster ne cesse de courir!  Ça, c'était ma nuit dernière!
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Ces derniers temps, je me questionne, je m'interroge...


L'infertilité m'a amené à me remettre en question.  Peut-être plus que pour la moyenne des gens. J'ai l'impression d'être dans un état d'inconfort constant, d'être en déséquilibre permanent, d'être hors de ma zone de confort en général. 


Pendant le 1 an et demi de notre relation à distance, on avait adopté une philosophie de vie.  Il faut dire que l'océan Atlantique, n'est pas si simple à traverser!  Notre devise était :


On s'adapte!
On improvise!
On domine!

Ces quelques mots ont fait leur chemin.  Ils nous ont aidé à relever la tête lorsque ça n'allait pas.  Encore aujourd'hui, quoique moins souvent, on se les répète.  Moins souvent, parce que cette philosophie en a fait naître, petit à petit, une nouvelle.  La philosophie du "Comment?".  On ne cherche pas toujours à comprendre le pourquoi.  Il y a souvent peu de raisons l'expliquant et, surtout, on a peu, voire aucun, pouvoir sur la cause.  En tout cas, en fertilité c'est ainsi!  Par contre, on a du pouvoir sur nos actions et nos réactions!  Pourquoi s'acharner à gratter, à remémorer, à évoquer, à souligner, à répéter...  C'est tellement plus fatiguant que de décider de prendre les moyens nécessaires pour passer par-dessus!  Ma vie est tellement plus simple et plus légère...

Je sais, par contre, que les gens me trouvent froides et distantes!  Je ne participe plus aux discussions qui n'ont pas de fin sur les malheurs des autres.  Je ne plaint pas les autres.  Je suis capable d'écoute, mais si le seul but est de se plaindre et ne pas trouver de solutions, je passe à un autre appel après quelques minutes. Je ne veux plus m'acharner, ni me plaindre continuellement. Je veux Agir!  Voilà l'une des résultantes de l'infertilité!


Au boulot, j'étais insatisfaite et, en privé, je cassais les oreilles de mon pauvre mari.  Ma nouvelle philosophie m'a amené à quitter mon emploi. J'ai pris la décision d'agir.  Il faut dire que  PMA ne rimait pas (ou très peu) avec mes horaires et obligations professionnelles.  Mes absences étaient de plus en plus fréquentes et je ressentais de moins de compréhension de la part de mon employeur.  La gymnastique était devenu trop compliquée et le stress beaucoup trop grand.  C'est surtout ça qui m'a amené à quitter mon emploi.

Je suis chanceuse.  Ma famille a une entreprise familiale et ils n'ont pas hésité à me faire une petite place.  Ils ont aussi été plus que conciliant avec mon conjoint et moi (mon conjoint travaille aussi dans l'entreprise familiale!).  Aucune justification à donner quant à mes absences.  Possibilité de travailler du domicile.  Possibilité de m'absenter tout en étant payé.  Bref, vous voyez le genre!  Je sais que je suis chanceuse.  On est peu à pouvoir s'offrir cela!

Cependant, c'est une chance au goût amer...  Et c'est la raison de mon hyperactivité cérébrale de la nuit dernière.  Avant, je travaillais en relation d'aide.  J'écoutais, orientais, supportais, accompagnais, intervenais auprès de familles ayant des besoins psychosociaux.  J'aimais profondément être en relation d'aide avec mes clients.  Je les aimais tous, même les plus complexes, surtout les plus complexes.  Je me sentais utile et je savais que j'étais douée.  Je travaillais avec une équipe en or, tant au niveau des intervenants qu'au niveau des autres spécialistes.  Cette équipe me manque énormément! (Vous comprenez que l'insatisfaction dont il est question plus haut venait d'ailleurs!)

Maintenant, je travaille dans un domaine tout autre. Je fais de la gestion et de la planification organisationnelle.  C'est très intéressant, j'apprend beaucoup!  Mais c'est tellement éloigné de mon domaine initiale.  Il est très peu question de la psychologie de l'être humain !  En tout cas, c'est pas de la relation d'aide! Je suis utile, je le sais.  Je fais un bon travail, je le sais aussi.  Mais il me manque quelque chose.

Je m'ennuie de la relation d'aide...

Je sais, en gros, ce que je veux.  Je veux continuer à travailler dans ma ville.  Faire 100 km par jour pour aller au boulot, je n'en veux plus.  Je veux continuer à avoir un horaire souple.  S'il pouvait l'être encore plus, ça me plairait bien!  Je veux continuer à travailler dans l'entreprise familiale, mais à mi-temps.  Je veux travailler pour moi-même!

Mais pour faire quoi?

Le problème est que je n'ai pas les diplômes pour travailler à mon propre compte en relation psychosociale.  Un baccalauréat en psychoéducation et un diplôme d'étude supérieur spécialisé (DESS) en santé mentale ne sont pas suffisants pour faire partie d'un ordre ou d'une association professionnelle.  Je suis scolarisée, je suis douée, mais ce n'est pas suffisant!

J'ai bien tenté des admissions à la maîtrise en psychoéducation et en travail social afin d'obtenir un titre professionnel...  Mais soit je suis refusée parce que le programme est trop contingenté (et probablement parce qu'aucun professeur n'est intéressé par mon projet), soit je suis mise sur une liste d'attente (des fois que quelqu'un déciderait de ne pas faire sa maîtrise).

Je fais quoi maintenant? 
Je vais où maintenant?
Je le fais comment?

Grosses questions existentielles...  Surtout à 1h00 du matin!


J'ai des idées...  La demande d'admission en travail social visait à devenir thérapeute auprès de couples vivant avec l'infertilité.  Je voyais des groupes d'entraide animés par un ou des professionnels.  Je me voyais bien faire de la pratique privée...  Ces idées ne sont pas mortes.  Je dois simplement trouver une autre porte.  


Pourquoi pas devenir "coach de vie"?  Je pourrais aller chercher mes accréditations PNL.  Mais est-ce que je pourrais pratiquer sans être membres d'un ordre professionnel (psychologue, travail social ou psychoéd.)?  Je pourrais aussi me diriger vers une maîtrise en sexologie...  Parce qu'on le sait...  La vie sexuelle du couple en pma ne ressemble en rien à la vie sexuelle d'un couple fertile!


Mais en entendant...  Je fais quoi???


Bref, je me sens comme dans cette chanson des Cowboys Fringants...  


Les hirondelles - Les Cowboys Fringants

Je vous rassure, je ne suis pas dépressive, mais je me cherche...  Je continue à bien faire mon travail, à vivre au jour le jour...  Mais les jours passent et il y a peu de changements...  Je dois agir!

J'ai l'impression que sans cette fichue infertilité, je n'en serais jamais venue à toutes ces questions.  Je serais possiblement encore chez mon ancien employeur, mais avec des tâches autres.  Faut dire que le poste que j'occupais a été aboli (une autre raison ayant motivé mon départ!). Je m’accommoderais possiblement de la situation si j'avais un ou des enfants à faire vivre...  Mes priorités seraient toutes autres!

Enfin...  Si vous avez des idées, des pistes de solutions, n'hésitez pas!  Je suis ouverte!!!





jeudi 14 juin 2012

Hors-Série 3 - Reportage sur l'infertilité masculine

Bon...  ok...  C'est pas tout à fait hors-série puisque ça parle d'infertilité...
Mais, ce n'est pas pour vous parler d'un reportage qui passera à la télé prochainement...
En fait, SI...  
Mais pas maintenant!


Donc voilà la raison de ce billet :

Cher LECTEUR 
(les lectrices, vous pouvez aussi lire et faire lire à monsieur après!)

Toi qui souffres d'infertilité masculine!
Toi qui trouves qu'on parle souvent des femmes, mais pas assez souvent des hommes!
Toi qui veux faire avancer les choses!
Toi qui veux briser les tabous!
Toi qui aimerais passer à la télé et dire "coucou maman"
Ce message s'adresse à TOI! (si, si!)

Un reportage est en préparation sur ce sujet à Télé-Québec!
Tu connais sûrement l'émission "Une pilule, une petite granule"
Non?  Et bien ça manque à ta culture!!! 
(Pourtant je t'en ai déjà parlé cher lecteur...  si, si dans la section des liens intéressants)
C'est une émission intéressante et pleine de crédibilité! (si, si! Je te jure!)

Si tu aimerais donner ton avis ou participer
je t'encourage fortement à communiquer avec 
Carl Thériault (ctheriault@telefiction.com)

Il sera SUPEcontent que tu communiques avec lui! (Si, si! Il me l'a dit!)

Le ferez-vous?


Bandeau de l'émission
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Petits caractères : 1. C'est pas parce que tu communiques avec lui que tu seras pris pour le reportage ou que tu passeras à la télé (désolé pour ta maman!)...  Mais t'as quand même des chances!  C'est comme en PMA , ça fonctionne pas pour tout le monde, sauf que là, il n'y a pas d'hormones, pas de spermogrammes, pas de vitamines à prendre... / 2. Pour les copinautes françaises, malheureusement, Télé-Québec n'a probablement pas les moyens de vous payer un billet d'avion pour venir en "jaser"...  C'est dommage, je sais!



mardi 12 juin 2012

Fertilité 34 : S'adapter ou rester en mésadaptation

Dernièrement, sur le forum de discussion que je fréquente assidûment, il y a eu un sujet qui portait sur notre vision à long terme...

Quelques filles disaient être capable de s'imaginer sans enfants, tout en étant heureuses!
D'autres indiquaient qu'elles avaient fait le deuil de la famille nombreuse...
Certaines disaient qu'elles auraient une famille, que les enfants soient biologiques ou adoptés...

Bref, le sujet a suscité beaucoup de réactions, toutes plus intéressantes les unes que les autres.  Chacune d'elles me forçant à envisager les choses autrement... à me projeter! Et ça, ça fait toujours du bien!  On devrait même le faire plus souvent!

Ma réponse, la voici (en partie!) :
Je ne suis pas prête à envisager ça sous cet angle (qu'il y a des côtés positifs à ne pas avoir d'enfants)... Perso, ça me met hors de moi quand on me dit que j'aurai de la chance (de ne pas avoir d'enfants), (que j'aurai) plus d'argent, plus de temps...


Plus d'argent, peut-être... Plus de temps, assurément... Mais ils seront investis, l'un et l'autre, différemment... (...) 
J'envisage, par contre, la grosseur de ma famille autrement. Après 5 ans... 1... max 2 enfants seront suffisants! Je veux profiter de la vie avec eux...  
Je n'arrive pas à me projeter sans enfant... Je n'ai pas envie de "profiter" des enfants des autres... J'ai envie d'avoir des nuits courtes, de veiller mon enfant malade, de rire, de pleurer, d'avoir peur à cause de lui. J'ai envie de passer un dimanche matin collé devant la télé... Ou maudire le peu de sommeil que j'ai dans le corps... J'ai envie d'aimer sans limites... d'aimer un être plus que je m'aime moi-même... 
J'envisage, parfois, ma vie sans enfants... Je me dis que je serais heureuse... Ça c'est certain. Ma vie serait différente et je m'en accommoderais! Mais qu'à la ménopause je revivrais ce que je vis présentement, un nouveau deuil... Je me dis que je serais malheureuse, finalement, quand mon frère et ma soeur auront fini leur famille, que leurs enfants auront des enfants et qu'ils décideront de passer le temps des fêtes en famille... 

Malgré ma réponse, j'ai continué à réfléchir à tout ça...  De plus en plus, je me dis que je serais très heureuse avec un seul enfant.  Étrangement, j'ai de moins en moins envie d'un petit bébé...  Attention, je ne dis pas que je n'en veux pas!  Je dis simplement que j'ai de moins en moins envie d'un bébé naissant...  Nous nous privons déjà depuis si longtemps!

Sur le fil de discussion, les filles capables de se projeter sans enfants se sont demandées si cela signifiait que leur désir d'enfants était moins grand. J'en suis venue à réfléchir au processus d'adaptation.  Certains parlent du processus de deuil, mais moi, je suis moins à l'aise avec ça.  Je préfère parler d'adaptation à une nouvelle situation (suite à un dx, un décès, etc.).

Peut-être que si je ne pouvais pas faire une seconde FIV (par manque d'argent, à cause de trouble de santé, etc.) ou que je ne pouvais pas adopter (les pays qui ferment, non-sélection par les CJ, mon conjoint ne voulant pas, etc.) peut-être que les facteurs temps, argent, liberté serait ma fondation, mon point d'ancrage.  J'envisagerais assurément les choses différemment.  C'est que j'ai encore des possibilité et des espoirs que je vois les choses ainsi.  Je ne suis possiblement pas complètement usée par mon parcours.

Le parcours de l'infertilité suit le processus d'adaptation...
Le processus d'adaptation (résumé)
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  • D'abord, il y a le choc de l'annonce du diagnostic.  On perd une partie de soi-même...  Une partie de notre intégrité.  Une partie, pour certains, de leur couple...
  • Ensuite, il y a le déni : "Ils ont du se tromper dans les résultats... Est-ce qu'on peut refaire les dx?" et "Le bébé couette est toujours possible et espéré, il y a plein de gens pour qui ça a marché!".
  • Puis, il y a la colère : "Pourquoi moi!!  Qu'est-ce que je fais de mal!
  • La peur : "Et si je n'avais jamais d'enfants?", "Et si mon conjoint me quittait parce que je ne suis pas capable de lui faire un enfant?", "Et si...
  • Et, finalement, la tristesse : "Je n'en peux plus...",  "Ma vie ne mène à rien!", "Les femmes enceintes me rendent tristes...", "Je pleure constamment!

Certaines femmes et certains hommes auront besoin d'une aide spécialisée pour sortir de cette spirale négative...  Personnellement, combiné à plusieurs autres éléments dans ma vie, j'ai été mise en arrêt de travail après 2 ans et demi d'infertilité connue.  Le diagnostic : trouble de l'adaptation (faudra que je vous parle un jour du psychologue que j'ai rencontré!!).  Je ne dormais plus la nuit, je pleurais sans cesse, j'étais morose, négative et complètement dysfonctionnelle au travail.  Il m'aura fallu 2 mois d'arrêt pour me remettre en partie sur pied... 

Puis on commence à s'adapter : 
  • On accepte le dx et on trouve des moyens pour passer à l'action (le suivi en clinique, l'acupuncture, l’ostéopathie, l’auto-hypnose, l'écriture, le sport, les forums de discussion, ...)
  • Et finalement, on se renouvelle, on trouve un nouveau sens à tout ça... On trouve des possibilités, des finalités différentes. 

C'est à cette étape que la sortie de crise peut différer d'une personne à l'autre... Certains se projettent dans une vie sans enfants...  D'autres songent l'adoption... Quelques-uns envisagent de devenir famille d’accueil...  Plus rarement (ou pas) certains décident d'aller suivre des traitements à l'extérieur du pays (aux E-U ou en Europe)...

Bref, il y a PLUSIEURS possibilités, toutes aussi bonnes et valables les unes que les autres (dans la mesure où la sécurité de l'homme, de la femme, du futur bébé et de la société n'est pas compromise).  Pour ma part, j'ai pris plusieurs moyens pour aider ma situation (dont l'acupuncture).  J'ai même changé d'emploi pour diminuer mon stress!  Pour la prochaine FIV, je compte me mettre à l'auto-hypnose (Merci Loosequeen!).

Finalement, on ne reste pas en permanence aux mêmes étapes... On se promène dans tout ça. Le J1 nous tire vers les étapes de mésadaptation... Les annonces de grossesses, les mauvais résultats aux tests aussi.  D'où ma préférence pour adaptation...  Faire son deuil étant trop radical pour moi, un peu comme si aucun retour en arrière était possible une fois le deuil fait!  Faire son deuil, pour moi, équivaut à tourner la page. Point!

Je pense que je m'en tire pas trop mal, maintenant...  Je me connais...  Mais je sais que je ne suis pas à l'abri d'une quelconque rechute!  Mais j'essaie d'être heureuse dans ma vie en générale, j'essaie d'être heureuse dans mon couple...

Être heureux dans la vie, c'est ça notre objectif!

AVEC ou SANS enfant!

(Image internet, vous vous en doutez!)
"Tous les hommes pensent que le bonheur se trouve au sommet de la montagne,
alors qu’il réside dans la façon de la gravir." (Confusius)
Ainsi, l'important n'est pas tant l'objectif final, mais plutôt le chemin jusqu'à celui-ci!
À quoi bon vouloir un enfant, s'il n'y a plus de couple, plus de bonheur?


jeudi 7 juin 2012

Fertilité 33 : Un critère de qualification?

En 5 ans et des poussières à me balader dans les bureaux médicaux, j'en ai vu des secrétaires médicales. Plus qu'une... Au public (ma généraliste, ma première gynéco, le CLSC, etc.) et au privé (clinique de fertilité et Laboratoires Biron).

Au public, j'en suis arrivée au constat que d'avoir l'air bête, de manger pendant que la patiente est devant vous, de la faire sentir "cheap" ou comme un simple numéro de dossier et que le non respect de la confidentialité font partie des critères d'embauche.

Elles sont souvent très occupées...  Elles sont peut-être fatiguées...
Leurs interlocuteurs ne sont pas toujours polis...
Mais les patients n'ont pas à en subir les frais.

J'ai presque tout entendu :

Situation 1
La secrétaire du CLSC (centre local de services communautaires) à qui je viens de remettre mes ordonnances de pds : "C'est quoi ça?  C'est pas le formulaire du public!"  
"..."  (perspicace la dame...  l'entête indique clairement le nom de la clinique où je suis suivis!) 
"C'est dont bien pas clair!  Ils peuvent pas faire comme tout le monde!"   
"..."  
"Vous êtes suivi par Dre B.?  Vous aimez?  Parce que moi j'aime pas!  Une femme froide, expéditive!  C'est elle qui m'a accouché! Le pire médecin que j'ai croisé dans ma vie!"   
"..." (à mon avis elle était sûrement la pire patiente que Dre B. a eu dans sa vie!)
Cette situation est arrivée 2 fois, toujours avec la même secrétaire!  Même s'il y a 3 secrétaires quand j'arrive, je tombe toujours sur elle!  La prochaine fois, je lui réserve une belle réponse!


Situation 2
Moi : "Bonjour...  Je viens chercher une copie de mon dossier...  On a laissé un message à la maison!" 
"On vous a téléphoné?" 
"Heee...  OUI!" 
"Votre nom?"   
"Marie-Ève R." 
"Vous êtes enceinte?"  
"Non..." 
"...  Je ne trouve pas votre dossier...  Vous êtes sûre qu'on vous a téléphoné?"   
"Oui!" (Je n'ai pas encore d'hallucinations auditives)   
"Et vous dites que vous n'êtes pas enceinte?" 
"C'est ça..."   
À l'autre secrétaire : "Peux-tu m'aider à trouver le dossier de Marie-Ève R.?  Elle dit qu'on a téléphoné pour des copies..."   
Secrétaire 2 : "Elle est enceinte?"   
Secrétaire 1 : "Elle dit que non..." 
"Haaa...  Je sais...  Mme est infertile!  Je l'ai mis dans l'autre pile là-bas!" 
Je précise ici, qu'elles se parlaient fort, à distance de quelques mètres l'une de l'autre et que la salle d'attente était bondée! La dite clinique est située en bas de ma rue.  Ma ville, avec ses 45 000 habitants, est comme un village! Surtout quand tu y habites depuis plus de 25 ans et que tes parents sont entrepreneurs dans cette ville!

Bonjour la confidentialité!!!


Situation 3
Moi (au téléphone) : "Bonjour...  Il y a quelques mois, j'ai demandé à Dre V. de compléter un formulaire et je viens de me rendre compte que je n'étais jamais venu le chercher...  Pouvez-vous me dire si vous l'avez encore?  Je passerais le récupérer après le travail..." 
"Votre nom?" 
"Marie-Ève R." 
"Je vais voir et je vous reviens..." 
"J'ai trouvé, ça fait longtemps que c'est près!  Vous auriez dû venir avant!  Dre V. pourrait refuser de recompléter un nouveau formulaire vous savez! bla bla bla"
C'est vrai qu'avec des frais 30$ le formulaire (cases à cocher!), elle refusera sûrement de le compléter et de faire ainsi quelques dollars de plus!  Par contre, c'est vrai que le délais pour venir le récupérer (6 mois et j'en suis pas très fière!) pourrait faire en sorte qu'elle refuse de me voir rapidement la prochaine fois!


Situation 4
Moi : "Bonjour...  Je viens chercher un formulaire que Dre V. a complété pour moi"  
"On vous appelez?" (tout en mâchant allègrement les nouilles sa soupe de type Ramen)
"Oui...  en fait, ça fait longtemps...  J'ai téléphoné cet après-midi pour le faire sortir de mon dossier" 
"Votre nom?"   
"Marie-Ève R." 
"Voici...  Haaa!  C'est pour l'adoption avec la protection de la jeunesse!  Wow!  Vous êtes tellement généreux... bla bla bla"
On ne t'a jamais appris qu'on ne parle pas la bouche pleine?  Surtout au travail?  Et pour la générosité, on repassera... C'est pas trop mon objectif dans ma vie!  En tout cas, pas sur ce plan!


Situation 5 (en clinique privée cette fois-ci!)
La secrétaire : "Il y a des frais de 30$ plus taxes pour votre formulaire de médicaments d'exception..."   (Formulaire pré-remplie par bibi!  Tout ce que la clinique fait, c'est signer!!!)
"On ne m'a jamais dit ça...  c'est mon 3e et c'est la première fois où j'ai des frais!"   
"Ben c'est ça, c'est comme ça!  Je peux le jetter si vous voulez!  Vous n'aurez qu'a payer les milliers de dollars en hormones...  Ça ne vous tente pas, hein?  Alors payez!"   
"Mais..."   
"Comptez-vous chanceuse...  Maintenant que je sais que vous n'avez pas payé les autres, je pourrais tous vous les charger!  C'est ça que vous voulez?" 
J'ai finalement payé, vous vous en doutez...  J'en tremblais dans la salle d'attente...  J'en pleurais!  Ça m'a pris plusieurs jours à m'en remettre!  J'ai porté plainte contre cette femme!  Et quelques mois plus tard, lorsqu'on m'a demandé de compléter le sondage de satisfaction sur la clinique, j'ai parlé d'elle.

Elle est encore à la clinique...  Mais de moins en moins à la réception.  Selon moi, plusieurs plaintes ont été déposées à son propos...  Elle nous servait toujours en discutant avec ses collègues ou en parlant au téléphone...  Bref, elle a maintenant un surnom affectueux "la bitch" et lorsqu'elle est à la réception, je préfère attendre que l'autre secrétaire se libère!

Par chance, il y a toujours des secrétaires pour redorer le blason de la profession.  Je pense à celles avec qui je parle chez Biron pour mes rendez-vous...  À celle à ma clinique privée qui prend toujours de mes nouvelles, même si je me doute qu'elle ne se souvient pas de moi...  Ou à celle du cabinet de Dre V. qui a réussi à m'avoir un rendez-vous plus rapidement pour que je puisse faire compléter le formulaire médical visant une adoption.

Je ne demande pas qu'on me fasse la conversation...  Je demande simplement un sourire, un accueil poli et courtois et surtout la confidentialité.  J'ai beau être très à l'aise avec ma situation, en parler sans grande gêne, reste que j'apprécie que les professionnels respectent la confidentialité!

Je me demande vraiment si ce sont des critères d'embauche au public...

Désormais, je préfère fréquenter le privé, même si je dois payer tout ça de ma poche!


samedi 2 juin 2012

Hors-série 2 : Relais pour la vie 2012


Pour la première fois, nous avons décidé mon mari et moi de participer au relais pour la vie.  Le relais pour la vie c'est:
beaucoup plus qu’une campagne de collecte de fonds. C’est l’occasion unique de se retrouver entre parents et amis afin de célébrer les survivants du cancer, de rendre hommage à ceux qui ont perdu leur combat et de lutter dans l’espoir d’éliminer à jamais cette terrible maladie.

C’est un événement à la fois agréable et gratifiant, et votre participation contribue positivement à notre mission d’éradiquer le cancer. Soyez des nôtres lors de cette nuit bien spéciale qui réunit pendant 12 heures des gens ayant à cœur de vaincre le cancer. (site web du relais pour la vie - société canadienne du cancer)
L'évènement débute vers 19h00 et prend fin le lendemain matin à 7h00.  Plusieurs villes ont le leur.  Nous étions 14 villes à marcher la nuit dernière.  Cette nuit, il y en a 11, si je ne me trompe pas.  Les 14 équipes de la nuit dernière ont amassé près de 2.2 millions de dollars.

Lors de l'évènement, les marcheurs portent un t-shirt blanc et les survivants un t-shirt jaune.  Ces derniers ouvrent la marche alors que les autres marcheurs forment une haie d'honneur.  C'est très émouvant!  On y voit des  des hommes, des femmes, personnes âgées, des enfants, des gens debout, en chaise-roulante...  Certains ont un sourire radieux, tandis que d'autres traversent en sanglotant, supporter physiquement ou non, par leur aidant (t-shirt orange).


Ouverture de la marche.  Nous formons une haie d'honneur pour les survivants.

Ainsi, dans les derniers 6 mois, nous avons organisé des activités (avec les autres membres de l'équipe : mes parents, ma soeur et son conjoint, ma cousine et son copain ainsi qu'un collègue et son épouse) pour amasser de l'argent.  Nous avons vendu du chocolat pour Pâques (fait maison, par nous-même), organisé un bière et fromages, couper des cheveux, etc.  Nous avons cumlé plus de 2300$.

Ce fut une expérience très enrichissante...  Malgré la pluie, nous avons réussi notre pari : avoir en permanence un membre de notre équipe sur le parcours de marche.  Comme nous, les petits luminaires ont tenu le coup!  Ces luminaires sont achetés "en mémoire" ou "en l'honneur" de personnes ayant le cancer (survivant ou non).


Les luminaires devant notre terrain.

Nous sommes revenus fatigués, trempés, avec un mal de jambes, mais grandis!


Après un bon petit-déjeuner au restaurant (un repas chaud), nous sommes allés nous doucher et nous coucher.  Nous avons dormi jusqu'à 15h00...

Un bel hommage...  Un lieu idéal pour relativiser avec notre état d'infertile!

Aperçu des luminaires autour de la piste.

Ha oui, si vous voulez m'encourager, il n'est pas trop tard.  Je vous donnerai les liens en privé!