mardi 31 janvier 2012

Fertilité 9 : La FIV

Je commencerais par spécifier que nous n’avions pas prévu faire la FIV.  Nous ne désirions pas faire la FIV pour plusieurs raisons…

Parce que c’était trop lourd…
Parce que c’était trop cher…

Trop lourd hormonalement parlant pour moi…
Trop cher (environ 10 000 à 15 000$) pour si peu de résultat.

Entre invertir 10 000$ dans une FIV (écho, ponction, hormones, transfert…) qui peut fonctionner à environ 30% et investir autant d’argent (un peu plus) dans une adoption qui nous assure à 100% un enfant, la décision était rapide!  C'est une explication un peu simpliste de la FIV et de l'adoption, mais c'était ce qui se passait dans notre tête.

Et là, on n’y croyait plus, la gratuité est arrivée !  La gratuité couvre TOUS les traitements de procréation assistée, du simple traitement hormonal à la FIV.  Les médias ont beaucoup parlé de la FIV, mais très peu des IAC.  Il y a des couples qui, parce que les hormones étaient trop dispendieuses, ne faisaient pas d’IAC…

La gratuité ne signifie pas pour autant que le traitement est gratuit.  Ça l’est, à la clinique.  C'est-à-dire que tous les actes médicaux sont couverts.  Par contre, ça ne l’est pas sur le plan de la couverture des assurances.  L’assureur rembourse uniquement les hormones que la RAMQ rembourse, et ce, au pourcentage prévu par votre couverture.  Certaines hormones sont des médicaments d’exceptions (vous devez payer le total la facture, payer pour avoir le formulaire signé par votre médecin et attendre gentiment que l’assureur vous rembourse….  Et si vous avez besoin de la même hormone dans 3 mois, vous devez refaire le même processus si votre assureur a décidé que vous auriez besoin de cette hormone seulement pour les 3 prochains mois…  Parce que non, ce n'est pas votre médecin qui décide de la durée d'un traitement de fertilité, mais l'assureur!).  Par chance, tel que la loi le prescrit au Québec, après environ 950$ de dépensé par l’assuré, le reste doit être remboursé à 100% par l’assureur !

Donc, en hormone de tout genre, nous avons dépensé les 950$ et sorti pour environ 5000$ d’hormones.  Je m’excuse ici auprès de mes collègues de travail…  L’augmentation de nos assurances est, entre autre, causé par moi !

Mes hormones "P1/stimulation",
c'est-à-dire celles nécessaire jusqu'à la ponction

La gratuité, au niveau des FIV, couvre un nombre limité d’essaie par enfant.

  • Si Mme ovule naturellement, le processus se collera sur son cycle a elle, le couple a droit à 6 FIVn et un nombre illimité de transfert d’embryon congelé (TEC). C'est beaucoup moins difficile sur le plan hormonal. 
  • Si Mme n’ovule pas naturellement (mon cas), une stimulation est nécessaire.  Cette stimulation engendrera fort probablement plusieurs ovules et donc plusieurs embryons.  Dans ce cas de, le couple à droit à 3 FIVs par enfant et un nombre illimité de TEC.

Le TEC est vraiment plus facile et beaucoup moins lourd qu’une FIV.  Il demande beaucoup moins de rendez-vous en clinique.  Les TEC sont presque comme une IAC.  Ils sont plus fréquents dans le cas des FIVs pour les raisons évoquées plus haut.  C’est l’une des raisons pour laquelle le couple a moins d’essaies FIV.

Compliqué tout ça?   Pas tant que ça lorsqu’on comprend le fonctionnement et qu'on baigne dans cette poutine depuis plusieurs mois !

L’attente pour une FIV à ma clinique est d’environ 6-8 mois.  Ajoutez à cela les 5 mois où nous étions déjà en arrêt, avant notre inscription sur la liste d'attente FIV...  Le début de la stimulation débuta près de 1 an après la dernière IAC.

Voici donc le déroulement de notre FIVs...


Le parcours FIV imagée

1. Stimulation
Première étape stressante : Vais-je produire des ovules?  Seront-ils bons?  Pourront-ils être fécondés?

À partir du J3, j’ai débuté la stimulation ovarienne.

Mon cocktail était assez complet : Gonal-f et Repronex.  Tous les deux se prennent par injections abdominales. 

Le Gonal-f vient en stylo alors c’est assez simple.  Le seul inconvénient, c’est quand on est rendu à finir les fioles.  Pour avoir la dose totale on fait 2 injections abdominales.

Gonal -f / Internet

Le repronex, c’est autre chose !  On devient les expertes des mélanges. Et franchement, quand on prépare toutes ces injections, le soir, on se dit qu'on a vraiment l'air d'une "junkie".

Ma dose nécessitait une fiole de diluant et deux fioles de poudres : 
  • Viser le Q-Cap à la seringue
  • Prendre X ml de diluant avec la seringue ; 
  • Injecter le diluant dans la fiole de poudre #1 ; 
  • Mélanger doucement ; 
  • Reprendre le mélange dans la seringue ; 
  • Injecter le mélange diluant+poudre dans la fiole de poudre #2 ; 
  • Mélanger doucement ;
  • Reprendre le mélange dans la seringue ; 
  • Retirer le Q-Cap et mettre l'aiguille 
  • Nettoyer de site de l’injection ; 
  • Faire sortir l’air ; 
  • Attendre que l’aiguille soit complètement sèche (sinon ça brûle et fait un beau « spot » rouge brûlant);
  • Injecter !  
  • Répéter à tous les jours…  soit environ 10 jours !

Repronex / internet
Je vous rassure, l'aiguille était plus courte!

Les échos ovariennes ont débutés à partir du J9 si je me souviens bien.  Le but était de vérifier l’avancement de la production, de s’assurer que je n’avais pas de kystes et que je n’étais pas en hyperstimulation. 

Les échos se sont enchaînées à tous les 2 jours, accompagnées de prise de sang, jusqu’à ce que je sois prête pour la ponction.  J’étais une vraie poule.  Lors des échos, les médecins devaient faire un écho en 3D (le calcul se fait automatiquement, c'est-à-dire sans l'aide d'un humain), car ils n’étaient pas en mesure de tout calculer.  Je faisais un début d’hyperstimulation…  et j’avais pris prêt de 10lbs…  Le médecin comparait mes ovaires à de petits ballons… Lors de la dernière échographie, Dre L. m'a imprimé l'image de mon écho.  C'est impressionnant, non?

Ce n'est pas si évident que ça pour un oeil non avisé
Le cliché en bas à droite : un de mes ovaires avec tous ses follicules.
À l'écho, les follicules sont en couleur.

Vers le J10, j’ai débuté une autre hormone, à injecter aussi dans le ventre, l’orgalutran.  Cette hormone devait m’empêcher d’ovuler naturellement.

Orgalutran / Internet

Vers le J14, j’étais prête à la ponction.  Depuis le début des échos, il y avait une épée de Damoclès qui se balançait au-dessus de nos têtes.  Elle est tombée à la dernière échographie : dû à mon début d’hyperstimulation, il n’y aurait pas de transfert…  Le risque pour moi était trop grand.  Tous les embryons seraient donc congelés.

Nous attendions déjà depuis 1 an cette FIV...  UN AN SANS TRAITEMENT!!!  Et là, nous allions encore devoir attendre!  Au diable ma santé!  Je savais qu'un transfert était possible et qu'il n'y avait pas de risque pour l'embryon!    Mais on m'a ramené à l'ordre : "TA santé prime!"  Et on m'expliqua que le médicament que je prendrais, pour m'éviter de faire une hyperstimulation modérée ou sévère (qui peut mener à une hospitalisation), diminuait les chances de survie des embryons.


2. Ponction
Deuxième étape stressante : Combien d'ovules seront matures et pourront être fécondé?  Vais-je avoir mal? Et s'il n'y en a aucun?

La veille de la ponction, j’ai pris un Ativan pour bien dormir (prescrit par la clinique, je vous rassure).  Le matin de la pontion aussi.  La ponction peut être douloureuse.  La façon de faire est relativement simple.  Le gynéco entre une sonde échographique dans le vagin, suivi d’une longue aiguille et, tout en se guidant par échographie abdominale, traverse le col de l’utérus pour aller aspirer le contenu des follicules.   Vous comprenez sûrement mieux la raison des ativans.

Ponction
Désolé si ce n'est pas en français, je n'ai rien trouvé d'aussi explicatif...  

Pendant que je me préparais, Yvon est allé produire sont échantillons.  Il est venu me rejoindre dans la salle « d’opération ».

En salle « d’opération », on vous donne aussi un petit calmant par intra-veineuse.   Dans mon cas, j’avais eu tellement de prise de sang pour surveiller mon hyperstimulation que mes veines n’étaient plus « piquâbles »…  Le dernier recours : la veine du poignet.  L’infirmière a demandé à Yvon de serrer très fort ma main, car ça allait faire mal…  Une chance que j’étais sur les ativans…  parce que ça, ça a fait mal.

Au Québec, ils ne procèdent que très rarement a une anesthésie générale pour ce type d'interventions.  On vous "relax" chimiquement et procède à une anesthésie locale (col de l'utérus).

La ponction s’est bien déroulée.  Je n’ai quasiment rien senti à l’instar de bien d’autres femmes.  Au fur et à mesure que les ovules sont aspirés, l’embryologiste fait le décompte à haute voix.  De plus, il est possible de suivre la ponction sur moniteur.

Ensuite, en salle de réveil, j’ai dormi un peu (selon les dires de mon chéri parce que moi, je ne m’en souviens pas).  L’embryologiste est venu nous voir et nous a dit que sur les 40 follicules (c’est beaucoup hein, imaginez que chacun d'eux faisaient environ 2cm de largeur!), j’avais 20 ovules.  Le reste était en réalité des kystes…  D’où mon diagnostic d’ovaires polykystiques…  Puis, elle nous a expliqué que l’échantillon de monsieur n’était pas A1 et que, vu la qualité et la quantité, elle procéderait a une ICSI systématique pour tous les ovules récoltés.


La fécondation In Vitro
Troisième étape stressante : Combien se développeront?  Est-ce qu'il en restera pour le transfert?

Une ICSI, c’est une injection intra cytoplasmique d’un spermatozoïde (l’acronyme vient de l’anglais et on prononce les sons : Ic-Si).  Ce n'est pas une technique systématique comme les médias nous le laissent croire.  Généralement, des spermatozoïdes sont mis en éprouvettes avec un ovule et l'embryologiste les laisse faire leur travail seul, sans aide.

ICSI
Contrairement à ce que l'on croit, cette
technique n'est pas faite systématiquement

Après la ponction, nous sommes retournés tranquillement à la maison et j’ai pris quelques jours de congé.  J'avais plusieurs médicaments oraux à prendre, dont celui contre l'hyperstimulation.

Nous avons fait un arrêt à la pharmacie.  Pour la première fois, nous sommes allés à notre pharmacie locale pour un médicament prescrit en clinique de fertilité.  Nous nous disions qu'il n'y aurait pas de soucis puisque ce n'était pas une hormone.  ERREUR!  La pharmacienne refusait de nous donner ce médicament :
  • "Êtes-vous enceinte?"
  • "Non, je suis en FIV et j'ai eu une ponction des ovules ce matin!" répondis-je en me tenant le ventre parce que j'avais mal!
  • "Vous êtes sûre que vous ne pouvez pas être enceinte?"
  • "NON!  Je n'ai plus d'ovule dans mon corps!"
  • "Oui, mais vous savez, la dose normale pour ce médicament c'est un comprimé par semaine, votre médecin vous a prescrit 1 par jour pour 7 jours!"
  • "Je sais, c'est que je suis en hyperstimulation ovarienne légère..."
  • "Mais, vous êtes certaine que vous n'êtes pas enceinte?"
  • "Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans FIV et ponction?  Ils lui ont retiré TOUS ses ovules avec une grandes aiguilles il y a moins de 4 heures!  Elle ne PEUT PAS être enceinte!  Voulez-vous téléphoner à la clinique de fertilité pour qu'ils vous l'expliquent?" a fini par dire mon amoureux à bout de nerfs!

Elle nous a finalement donné le médicament et nous avons pris la décision de TOUJOURS retourner chez Lynn-Blouin pour tout ce qui se rapportait à la fertilité!  Même s'il fallait faire 1h00 de route dans le trafic sur Décarie et Métropolitain pour nous y rendre!

En plus de ce médicament, je devais boire 1.5L de gatorade (ou powerade,...) par jour!  Pour ceux qui aiment ça, je vous lève mon chapeau!  Mais je suis persuadée qu'après 5 jours intensif de gatorade, le coeur vous lèverait à vous aussi.  

Les électrolytes et le médicament ont fait effet.  Mon hyperstimulation s'est résorbée et je n'ai pas eu besoin d'être hospitalisé.

Pendant ce temps, l’embryologiste s'occupait de nos cocos.  Elle les surveillait, les encourageait et leur donnait l'amour que nous, nous transmettions à distance : "Allez les cocos, on a une belle maison, une belle famille, vous allez voyager en France, vous serez bien entouré!"  Bon ok, on a pas dit ça à l'embryologiste et elle n'a pas pu leur dire, mais nous le pensions très fort!

Elle nous a téléphoné à tous les jours suivants pour faire le suivi de leur développement…
  • 40 follicules...  20 ovules...
  • 20 ovules…  17 de matures…
  • 17 ICSI
  • 10 se sont développés (2 cellules)
  • 7 ont survécu et ont continué de se développer
  • Puis la veille de la congélation, 5 étaient encore vivants, dont 2 d'excellente qualité…
  • Le jour de la congélation (J3 pour des embryons d’environ 8 cellules), 2 étaient toujours vivants.
  • Les deux sont allés au congélo.

Le développement des embryons.
La 2e étape stressante : Va-t-il en avoir?!?

Nous avons repris rendez-vous avec notre médecin qui nous a inscrit sur la liste d’attente pour les TEC (et oui, on recommence l’attente !).  L’attente pour un TEC est d’environ 3-4 mois.  On pouvait espérer un TEC vers le mois d'octobre!

Puis, nous avons attendu !

J’en ai profité pour perdre les 15 lbs que j’avais pris en 2 semaines et demi et nous avons fait un voyage en famille à Topsail Island, aux États-Unis…

Mes pieds devant l'océan Atlantique!
Le repos nous a fait du bien!  Même si, 2 mois plus tard, mon corps évacuait encore les hormones (réaction allergique au soleil à Philadelphie), nous en avons grandement profité!
Merci à mon papa et ma maman qui nous ont invité dans la maison qu'ils avaient loué sur le bord de la plage!



vendredi 27 janvier 2012

Fertilité 8 : Devine quoi ? Je suis ENCEINTE !

C’est la phrase que toute personne infertile redoute !

Au début des essaies, on ne ressent qu’un petit pincement, comme toute personne en essaie qui apprend que son amie, sa collègue ou un membre de la famille attend un enfant.  Ce pincement est entremêlé à la fébrilité du « Ce sera bientôt notre tour !  Possiblement ce mois-ci ».  Avec les mois qui s’écoulent, nous redoutons de plus en plus cette phrase et nos réactions… Parce que les émotions que l'on ressent sont incontrôlables et que Dieu sait que nous aimerions réagir différemment.  

Certaines vous diront qu’elles sont vertes de jalousie.  Qu’elles ne sont plus capables de voir une femme enceinte…  
D’autres vous diront qu’elles sont tristes et qu’elles mettent plusieurs jours ou semaines à s’en remettre…  Certaines seront même incapable de côtoyer cette amie-soeur-cousine-collègue pendant toute la durée de la grossesse...
D’autres seront en colère…  Contre qui ?  Elle-même, souvent…  Contre quoi ?  L’univers ou le destin, tout le temps !

Souvent l’annonce est accompagnée par toute l’histoire des essaies ou non-essaies du couple :
« Ouf…  Ce fut long.  6 mois, je commençais à penser qu’il y avait quelque chose qui clochait ! »
« On a même pas essayé !  En fait, je prenais encore la pilule ! »

Parfois, certains couples pour qui ça a fonctionné après quelques mois se permettent quelques conseils :
« C’est quand nous avons lâché prise que ça à fonctionner !  Vous devriez faire pareil ! »

La douleur ressentie est causée, la plupart du temps et peu importe son type, parce que ça nous renvoie en pleine figure que pour nous, ça ne fonctionne pas !  Que nous sommes infertiles.  Que malgré que nous ayons un bon salaire (que l’autre n’a possiblement pas!), un job stable (que l’autre n’a possiblement pas !), une belle maison avec une chambre pour accueillir l’enfant (pendant que l’autre vit dans un petit appartement !), que vous faites tout plein de sacrifices pour concevoir cet enfant (que eux n’ont pas eu à faire !) et que vous vous infligez des dizaines d’injections et subissez tout plein d’effets secondaires tel étourdissements, nausées permanentes, bouffées de chaleur, etc. (pendant que l’autre se plaint de nausée causée par la grossesse !), vous n’arrivez pas à réaliser votre rêve !

Le cerveau de la personne infertile se met à tout comparer, à tout peser et à tout interpréter en sa faveur (ou défaveur) !  C'est l'une des réactions incontrôlables que nous n'aimons pas.  Il faut beaucoup de pratique pour arriver à gérer un temps soit peu notre cerveau...  

Personnellement, je préfère les annonces par écrit.  Ça me permet de répondre gentiment que je suis contente (et c’est vrai !!!) pour eux.  Ils ne voient pas la douleur que moi je ressens.   Ça me donne un temps pour avaler l’annonce, me raisonner et contrôler toutes ces réactions et pensées incontrôlable!  

Je suis contente pour ces couples parce qu’au moins eux, ils ne sont pas infertiles…  Ce n’est pas quelque chose que l’on souhaite aux autres ! 

Je suis contente pour les femmes enceintes !  J’envie l’expérience qu’elles vivront. Mais, par-dessus tout, je suis en colère contre mon organisme, contre ma génétique (désolé papa et maman !), contre l’univers !  L’autre devient le miroir de mes incapacités.

Puis, je me répète la phrase qu’une connaissance m’a gentiment rapporté (un ami de son chum leur avait dit ça, un jour de déprime) : ‘‘ Bah tu sais, les animaux rares, exceptionnels, genre les pandas, c'est ce qui est le plus difficile à faire se reproduire. C'est comme vous autres !''  (Doumdoum, si tu lis, tu te reconnaitras).  Ça me fait du bien ! 

Image Internet
Quand on est infertile, on reçoit souvent la remarque « T’es jalouse de ma grossesse, t’es pas capable d'être contente pour moi! »  ou quelques variantes…  Quoi répondre à ça ?  Comment expliquer à l’autre ce que nous, nous ressentons.  Comment amener l’autre à considérer la douleur de l’infertilité ?  Comment faire comprendre à l’autre que pendant qu’elle se plaint de ses milles et un maux liés à la grossesse et qu’elle est « dont ben tanné d’être enceinte », moi je ne rêve que de ça…  Que j’échangerais bien tous les maux liés aux traitements hormonaux contre ses maux à elle, parce que ça signifierait que je suis enfin enceinte !   Comment faire réaliser à l’autre que pendant qu’elle se réjouit, moi je mets mon organisme sens dessus dessous…

Loin de moi l’idée d’amener l’autre à ne jamais parler de sa grossesse !  On est sur deux réalités totalement opposées qui ne sont pas tout à fait compatibles.  Nous sommes sur deux extrêmes.  Par contre, je demande que l’on respecte le fait que je me retire quand les discussions sont trop lourdes à porter pour moi… Il m’est impossible de parler bébé à tous les jours.  C’est trop difficile psychologiquement… Surtout lorsque je suis en plein traitement !  

Je demande que l’on respecte ma douleur et ma peine, au même titre que je respecte la joie et le bonheur de l’autre en me retirant.

Petit conseil :
Je suis parfaitement consciente que les gens ont peur de nous annoncer qu'ils attendent un enfant!  Les gens ont peur de nous blesser et ont peur de nos réactions.  Annoncez le doucement, mais ne tardez pas trop.  Nous finirons par l'apprendre, de toute façon.  N'espérez et n'attendez pas que nous sautions de joie.  Nous sommes heureux pour vous, mais autrement!  Dans un premier temps, nous devons gérer notre propre situation.  Finalement, n'insistez pas pour que nous nous rapprochions et ne nous reprochez pas de nous éloigner.  C'est pour nous et pour vous que nous gardons nos distances.

Lorsque bébé sera là, le plus dur pour nous sera passé : la grossesse!

Voici donc le tabou #2...  Même sur les forums de discussions, lorsque le sujet est abordé, des personnes fertiles viennent nous reprocher nos réactions...  C'est un sujet très sensible et très délicat...  d'un côté de la clôture comme de l'autre.

La personne infertile n'est ni frustrée, ni jalouse.  Elle est simplement comme n'importe quel être humain qui se fait montrer continuellement tous ses défauts et tous ses échecs.

Je fais donc mon mea culpa, tout en vous expliquant les causes de mes attitudes...  Je suis désolée si, au cours des 5 dernières années, j'ai pu offenser qui que se soit dans mon entourage.


lundi 23 janvier 2012

Fertilité 7 : Une rencontre, une laparoscopie et l’attente…


Suite à l'échec de la dernière IAC, nous avons rencontré notre médecin.  Elle me demanda de faire un dernier examen : la laparoscopie.  Nous l’avions repoussée depuis le début.  On se disait que tant que ce n’était pas nécessaire, on ne la ferait pas.  Nous étions au début de l’été 2010.

Image intenet
Centre PMA Grangettes (J'aime bien leurs images!)

La laparoscopie eu lieu le 1er septembre à l’Hôpital St-Luc.  C’est une simple chirurgie d’un jour.  Yvon m’accompagna et resta à mon chevet toute la journée, sans manger.  Il faut dire que moi est les anesthésies générales, ça fait deux !  Alors, quand je me réveillais, j'avais besoin de réconfort! 

Avant de m'endormir, je fis part de mes craintes par rapport à l'anesthésie à l’anesthésiste.  Celle-ci me dit que le produit utilisé avait changé depuis ma opération nécessitant une anesthésie générale (qui remontait à environ 15 ans hahaha) et que mon réveil allait bien se passer.

ERREUR !!!  Je me suis réveillée en salle de réveil agitée.  
Je criais « J’ai mal !!!  J’ai mal !!! »
  • « Mais où Marie-Ève où as-tu mal ? »  me demandaient les infirmières (elles étaient deux)
  • « J’ai mal, j’ai mal !!! »
  • « As-tu mal au ventre » dit l'une d'elle en ajoutant à sa collègue que c’était peut-être mes points…
  • « À ma main !!! »
  • « !!! »

Pour ma défense, je  précise qu’ils ont eu toute la misère du monde à trouver une veine dans la salle d'opération.  Ce qui est tout de même étrange puisque d’habitude tout se fait rapidement… Le soluté avait donc été installé sur le dessus de ma main et, en me débattant en salle de réveil, je l’ai déplacé.  Ça faisait vraiment mal.

Les infirmières ont dû rire !  Dès que je me réveillais, je parlais !  De quoi ?  Je ne sais pas, mais je parlais !  Elles ont donc décidé, probablement pour le bien-être des autres patients de la salle de réveil, de me retourner dans la chambre commune où Yvon m’attendait.  Quelques heures et plusieurs semis-réveils plus tard, on me força à me lever pour aller à la toilette.  En chirurgie d'un jour, aussitôt que tu vas à la toilette, on te donne ton congé !  J’avais de la difficulté à marché dû à l'anesthésie et au fait que l'opération avait eu lieu par laparoscopie, mais aussi par voie vaginale. J'avais de la difficulté à suivre l'infirmière qui me tenait puisqu'elle marchait trop vite.  Aussitôt à la toilette, je fus malade, pour la 1ere fois de la journée.  Il était environ 15h30, il ne restait qu’une seule personne, si je m’exclu.

Lorsqu’Yvon eut fini de m’aider à m’habiller, il demanda un sac pour les « au cas où » dans la voiture.  L’infirmière refusa.  Il dû se montrer très insistant pour finalement en obtenir un !  Je dois ajouter ici que je garde une très belle image des infirmières en salle de réveil, des 2 internes en gynécologie qui m’ont opéré, de Dre B. et même des agents de sécurité.  Mais PAS de l’infirmière des opérations d’un jour !  Elle devait avoir hâte de rentrer chez elle !

Image internet
Je fus malade dans le hall de l’hôpital.  J’attendais Yvon qui lui m’attendait depuis 9h00 du matin et n’avait pas pu vraiment manger.  Les gardes de sécurité, très avenants, sont venus s’assurer que j’allais bien.  Puis, je fus malade sur le débarcadère (dans mon sac, bien entendu!) pendant qu’Yvon allait chercher le véhicule.  

Petite anecdote ici.  L’hôpital St-Luc est situé au centre-ville de Montréal.  Il y a beaucoup de sans-abris.  Une espèce de « punk » est venue me quêter de l’argent.  Comme elle tendait la main vers moi, j’ai vomi dans mon sac.  Elle est partie.  Les médecins, infirmiers et autres patients m’ont remercié !  Ce fut ma B.A. de la journée!

Puis, je fus malade 2 ou 3 fois dans la voiture, dont une fois sur le Pont Mercier.  Ça vous étonne ?  Puis... 2 fois à la maison.  Yvon me força à manger des biscuits soda et à boire du jus de pommes.  C’est possiblement ce qui m’aida à me sentir mieux !  J’étais à jeun depuis la veille.

Un mois plus tard, nous avions rendez-vous avec Dre B. à la clinique pour la remise des résultats.  Les internes nous avaient rencontré après la chirurgie, mais étant à moitié présente, une vraie rencontre avec notre médecin traitant était nécessaire.  La laparoscopie a démontré que j’avais des adhérences organisées au niveau de la trompe droite ne pouvant être retirées.  Si Dre B. les retirait, les risques d’en avoir des plus graves étaient trop grands.  Ces adhérences rendent ma trompe droite croche et rendre difficile le passage de l’ovule.  À gauche, il y avait aussi des adhérences, mais rien de grave.  Elles ont pu être retirées.  Le hic, c’est que j’ovule presque toujours à droite, échographies à l’appuie.

Dre B. nous a donc inscrits pour la FIV.  On nous expliqua qu’il y avait 5-6 mois d’attente.  Nous étions au mois d’octobre 2010.  Déjà 5 mois depuis la dernière IAC.

Les mois passèrent et passèrent...  Au mois d’avril, j’ai commencé à me questionner.  On n’avait eu aucune nouvelle de la clinique.  En plus, je lisais sur le forum que je fréquente que des filles ayant été inscrites APRÈS mois débutaient leur protocole.  Après un email, plusieurs messages sur les boites vocales de la FIV et aucun retour d’appel, je suivis le conseil d’une des filles et j’ai téléphoné sur une boite vocale secrète.

Le retour d’appel arriva très rapidement.  Mr P. me dit que mon dossier n’était pas complet.  Qu’il manquait une prise de sang et le consentement signé.  Il ne comprenait pas pourquoi personne ne nous avait avisé, mais surtout pourquoi personne ne nous avait rencontrés avec le protocole, les prescriptions et le consentement.  Il planifia un rendez-vous 3 jours plus tard. 

Nous avons débuté le protocole le mois suivant !  

Merci Mr P. de vous être occupé de nous !


Image internet
Plusieurs d'entre-vous doivent présentement se poser "Mais qu’est-ce que le consentement ? ".

Dès les IAC, nous devons signer, tous les deux, des consentements, et ce, devant témoin.  Si vos démarches sont secrètes, le personnel de la clinique peut vous servir de témoin.  Pour les IAC, c’est relativement simple.  Chacun autorise l’autre a utiliser son matériel génétique (Yvon autorise l’utilisation de ses spermatozoïdes et moi que ceux-ci soient mis dans mon utérus) et ce, sans y être forcé.  Le consentement vise aussi à signifier que nous comprenons les risques de l'IAC (grossesse gémellaire, non-responsabilité de la clinique si trisomie ou autre problème de santé).

Pour la FIV, c’est plus complexe.  Il y a les mêmes formulaires que pour les IAC  et  vous devez prendre des décisions en lien avec votre matériel génétique :
  • Que voulez-vous faire avec les ovules non-matures ou non-utilisables : Les détruire, les donner à la recherche ?
  • Et avec les embryons de moins de X cellules ?  Dépassé un certain nombre, ils sont congelés lorsque viables, sinon ils sont détruits.
  • Et si l’un des deux "parents en devenir" venait à mourir et qu’il y a des embryons au congélo…  Mme peut-elle les utiliser quand même ?  Mr peut-il trouver une mère porteuse et les utiliser?

Ça semble simple à répondre, mais nous devons en discuter.  Dites-vous que ça fait longtemps que vous essayer et vous êtes dans vos derniers retranchements…  Il est donc très important de bien y réfléchir.



jeudi 19 janvier 2012

Fertilité 6 : L'infertilité pour les nuls

J'ai fais une petite découverte en me promenant sur un blog que j'aime bien "Infertitlité, éprouvettes et compagnie"  (en passant, son blog a accouché d'un livre!).


Cette petite vidéo sur le site de Mosaïk TV / CQFD :


La vidéo dresse un portrait rapide et simple de la procréation médicalement assistée ou PMA.  Bon ok, les schémas sont pas géniaux, certaines animations non plus et un des médecin à franchement l'air perdu (le pauvre doit vraiment être stressé!)...  mais c'est quand même intéressant!

Je vous met toutefois en garde.  Cette vidéo est française et quelques éléments (dont certains termes) sont différents au Québec.  Rapidement, les différences sont :

  • Lors de l'IAC, l'échantillon est remis et traité au même endroit que là où se passera l'insémination.  On ne nous remet pas le cathéter et nous n'avons pas à nous rendre chez le gynécologue.  Tout ce fait au même endroit.
  • La loi sur la gratuité au Québec autorise le transfert de plus d'un embryon QUE dans certains cas.  Inutile de faire pression ou de pleurer dans le bureau du médecin.  La gratuité à réglementer! Dans notre cas, il nous faudra avoir eu quelques échecs consécutifs en FIV pour avoir l'autorisation que plus d'un embryon soit transféré dans mon utérus.
  • La loi sur la gratuité au Québec ne fait pas de distinction entre des conjoints de fait ou des couples mariés.  De plus, une femme célibataire peut avoir recours à la FIV.  Finalement, à moins que je me trompe, les femmes homosexuelles peuvent avoir recours à la FIV.
  • Les recherches sur l'embryon sont permises si celui-ci a cessé de se développer et en dessous d'un certains nombres de cellules.
  • Avoir recours à une mère-porteuse n'est pas illégale au Québec.  Toutefois, il y a un flou juridique à ce propos pour notre belle province.  En effet, le couple ayant recours à une mère porteuse ne peut poursuivre cette dernière si, à l'accouchement, celle-ci décide de garder l'enfant.  Mme Y a porté l'enfant et elle a accouché de l'enfant.  Aux yeux de la lois, elle est la mère, et ce, même si l'embryon transféré dans son utérus est le résultat d'une fécondation entre l'ovule de Mme X et le spermatozoïde de M. X.  Il est interdit de payer la mère porteuse.  Le couple paie généralement les hormones, les déplacements, l'hôtel lorsque nécessaire et même les vêtements de maternité.  La couple doit trouver lui-même sa mère-porteuse.  Finalement, les lois à ce propos sont différentes en Ontario.  Ainsi, certains couples québécois opteront pour une mère-porteuse ontarienne et iront assister à l'accouchement en Ontario pour ces raisons.

Je vous laisse quelques liens additionnels en lien avec les mères porteuses.

En vente dans toutes les bonnes librairies
Le blog de  Line Picard-Deschênes, mère-porteuse pour la 2e et dernière fois.  Elle a écrit un livre sur son expérience et elle se bat pour cette cause!  Une grande femme, je vous le dis! : 

Une entrevue donnée par Line Picard-Deschênes à l'émission C'est ça la vie de Radio-Canada  : 

Deux petits articles sur les mères-porteuses parue dans La Presse : 

C'est un sujet complexe, dont j'aurai possiblement l'occasion de reparlé, et ce, même si on ne prévoit pas avoir recours à ça!

mardi 17 janvier 2012

Fertilité 5 : La prise d’hormones et les IAC

La première étape d’un traitement est la stimulation hormonale.  Pour plusieurs couples, ce sera la seule étape nécessaire.  Par contre, le traitement n’est pas le même pour toutes les femmes.  Certaines auront besoin d’une stimulation ovarienne pour avoir une ovulation de qualité (clomid, femara, tamoxifen, puregon, gonal-f,…), d’autres auront aussi besoin de déclencher l’ovulation.

La première étape, dans notre cas, s’étala sur près de 4 mois. 

Clomid / image internet
J'ai pris Clomid  pour « booster » l’ovulation du J5 au J7 du cycle pour environ 3 cycles sur un total de 4. Au même moment, Yvon prenait un supplément vitaminique très puissant pour donner de l’énergie à l’équipe!  Le Clomid n'est pas couvert par la RAMQ et donc, ne l’est pas par les assurances privées.  Un comprimé coûte près de 20$.  J’étais chanceuse, avec un seul comprimé, je réagissais bien.  Par contre, je connais des filles qui devaient prendre un dosage triple au mien.  Je vous laisse imaginer le total de la facture.  Les effets secondaires étaient fort : étourdissement, bouffée de chaleur +++, nausée, éblouissement… L'un d'entre-eux est même resté : les éblouissements!  Les néons m’agressent, les éclairages trop clairs…  Plus question de conduire sans lunettes de soleil…  et je vous passe les éblouissements causés par les phares de certaines voitures…  J’ai suivi ce traitement pendant 3 cycles.   Ensuite, les gynécos recommandent une pause.  J’en avais grandement besoin. 

Ovidrel / image internet
Après les cycles d’hormonothérapie, nous sommes passés à la deuxième étape : les inséminations avec sperme du conjoint (IAC).  Pour trois cycles (non-consécutifs), j’ai repris Clomid.  Au J11 du cycle, je me rendais à la clinique pour une échographie visant à vérifier l’état de mes follicules.  Les trois fois tout était parfait.  Le lendemain soir, à une heure précise, j’effectuais une injection d’Ovidrel visant à déclencher l’ovulation.  36 hrs plus tard avaient lieu l’insémination.

Le jour de l’insémination est un jour stressant.  Vous devez être à la clinique entre 7h30 et 8h30 pour que monsieur puisse produire son échantillon.  Vous pouvez aussi le produire à domicile, mais vous devez être en mesure de le déposer à la clinique à l’intérieur d’un laps de temps précis.  Dans notre cas, le trafic, le pont et Décarie ne nous permettent pas de produire de dit-échantillon à la maison.

Une fois l’échantillon produit, vous pouvez quitter la clinique pour quelques heures.  Nous en profitions pour aller déjeuner au restaurant.  Pendant ce temps, les laborantins préparent l’échantillon afin de condenser sa productivité.  Un petit lavage est effectué et quelques hormones sont données à la cavalerie.  En fin d’avant-midi, à l’heure demandée, vous revenez pour l’IAC.  Un gynéco ou une infirmière fera l’insémination à l’aide d’un cathéter et d’un spéculum. 

Avant de procéder, on vous demandera de confirmer que les noms sur l’éprouvette sont les bons.  Puis, pendant que le spécialiste prépare le matériel, on vous remet l’éprouvette contenant l’échantillon afin que vous le conserviez à la température du corps.


L’IAC n’est pas douloureuse en soit.  On ressent un petit pincement au niveau du col de l’utérus et quelques crampettes une fois l’IAC terminée.  Par contre, il arrive parfois que le col soit plus résistant où que le spécialiste éprouve des difficultés.  Ça peut être un peu douloureux, mais ça demeure plutôt rare.

Une fois l’IAC effectuée, vous devez rester couché environ 10 minutes.  Puis, vous pouvez reprendre vos activités normalement.  Dans mon cas, je ne suis jamais allée travailler la journée d’une insémination…  Finalement, vous devez faire un test de grossesse 14 jours plus tard et téléphoner la clinique pour aviser du résultat.  Le taux de réussite d'une IAC est d'environ 15%...  statistiques similaires à un couple fertile faisant un enfant dans le confort de sa maison.  Toutefois, ce pourcentage peut varié selon l'âge de Mme, son poids et autres facteurs.

Nous avons fait trois inséminations en 5 mois.  À cette époque, elles n'étaient pas couvertes par la RAMQ.  Ainsi, on devait payer le traitement, soit 400$ (écho, lavage du sperme, IAC).  À cela s’ajoutait les hormones (90$/clomid et 90$/ovidrel).  Si on ajoute le déjeuner au restaurant, une IAC coûtait près de 600$.  Avec la gratuité, l’IAC est couverte.  Certaines hormones le sont aussi selon le pourcentage prévu par votre compagnie d’assurance (environ 80% pour la mienne).  On peut donc espérer faire une IAC pour moins de 40$ si les hormones sont couvertes.  Nous aurions pu enfiler les IAC, une à la suite de l’autre, mais vous comprendrez qu’à 600$ par IAC, le portefeuille nous freinait.

Après les 3 premières IAC, nous devions revoir notre médecin afin de s’assurer que le traitement était le bon et de se refaire prescrire des IAC.  Malheureusement Dr C., notre médecin, participait à une conférence en Italie et il ne pouvait nous prendre que 4 mois plus tard.  Nous avons donc demander un changement de médecin.  C’était déjà notre 3e spécialiste : la première n’ayant aucune disponibilité (clinique publique)…  Le deuxième parlait à peine français… et comme il s’agit d’un sujet où on a besoin de TOUT comprendre, on a préféré demandé un changement. 

Femara / image internet
Nous étions déçus de changer de médecin.  Dr C. était vraiment bien!  Mais ce changement nous a permit de faire la rencontre d’une perle : Dre B.  Nous arrivions dans son bureau avec près de 3 ans d’essaies et seulement 3 IAC…  Elle me prescrivit un nouveau traitement pour remplacer le clomid qui n’était pas couvert par la RAMQ (la gratuité venait d’embarquer!!) : Femara / Ovidrel.  Je repris le même processus pour 3 cycles.

L’IAC qui suivi fut normale, mais sans plus.  Avec clomid, j’avais entre 3 et 4 GROS follicules.  Avec femara, j’en avais 1 GROS et 1 moyen…  Mais bon, il faut 1 seul ovule pour faire un bébé!  On espérait donc que ce follicule contienne un ovule!  Parce que oui…  ce n’est pas parce que vous avez un follicule, qu'un ovule se trouve l’intérieur.  Surtout quand vous avez des OPK.

Orgalutran / image internet
Fait de belles grosses tâches rouges irritées
C’est à la 5e IAC, donc la 2e avec le nouveau protocole, que ça se gâta…  À l’écho du J11…  Il y avait deux minuscules follicules (environ 8 mm)…  Je revins au J13, ce n’était pas vraiment mieux…  Au J15, ça avait un peu grossit : 12mm.  Une IAC ce fait avec des follicules de plus de 19mm.  On me prescrivit donc de l’Orgalutran pour m’empêcher d’ovuler naturellement.  Je devais me faire une injection à tous les matins, au réveil.  La première étant immédiatement avant de quitter la clinique.  Puis, je débutai le Puregon pour « booster » mes ovaires.  L’injection devait ce faire à tous les soirs.  Je retournai à la clinique au J17, puis au J19.  Les médecins étaient bien embêtés.  Ils se rencontrèrent rapidement pour décider du comment procéder. Ils décidèrent de me redonner un boost (double quantité de Puregon injectée) le soir même, de prendre orgalutran le lendemain matin, puis le soir, de faire l’injection d’ovidrel pour déclencher l’ovulation. 

Puregon / Image internet
Petites notes au passage : Orgalutran et Puregon sont des médicaments d’exception.  Par conséquent, vous devez payer la totalité de la facture et vous faire rembourser par la compagnie d’assurance en leur faisant parvenir un formulaire dûment compléter par votre médecin.  Le Puregon nous coûta, pour 6 jours, près de 600$.  Une chance que l’IAC était gratuite!

Le surlendemain, au moment de faire l’IAC, le gynéco entra dans la pièce et rapprocha le tabouret pour s’asseoir.  Généralement, ce gynéco est plus gai.  Il avait fait l’IAC précédente et quelques-unes des échos de ce cycle-là.  Il nous expliqua que l’échantillon de monsieur n’était pas génial…  Qu’avec des taux tel que cela, les chances qu’une IAC fonctionne étaient relativement faible et que nous devions penser à la FIV.  Il revu rapidement avec nous notre dossier et il nous conseilla de ne plus perdre de l’énergie dans les IAC, de laisser mon corps se reposer d’ici à la FIV et de prendre rendez-vous avec Dre B. pour être inscrit sur la liste d’attente des FIV.  Il fit l’IAC, parce qu’on était rendu. 

C’était la plus pénible.  Nous savions qu’elle serait négative. Elle fut négative!
Nous étions au mois de mai  2010…  Et on croyait qu’on commencerait la FIV rapidement!!!


vendredi 13 janvier 2012

Fertilité 4 : Et si on commençait par la base… le diagnostic!

Depuis quelques jours, je jongle avec plusieurs sujets.  Il y a tant de chose que j’aimerais vous dire, tant de chose que j’aimerais expliquer.  Je sais bien que je dois mettre de l’ordre dans tout ça et que certains sujets doivent rester dans notre jardin secret (directive venant directement de la direction générale de notre couple, c’est-à-dire lui et moi ou moi et lui, c’est comme vous voulez!).

Je pense que de commencer par la base est essentiel.  On ne construit pas de maison sans couler les fondations! Pour les vierges des traitements de fertilité, je vous offre donc une partie du savoir que j’ai accumulé au cours des dernières années. 

Voici donc les informations qui vous permettront de bien comprendre notre situation et celles des autres couples dans la même situation que nous.  Je vous passerai le cours d'anatomie du système reproducteur féminin et masculin. Pour ceux qui en aurait besoin, par contre, je laisse quelques liens : Système reproducteur fémininSystème reproducteur masculin et fécondation.

Tout d’abord, Un couple est considéré comme ayant un problème de fertilité après 12 mois d’essais.  Pas un « j’ai arrêté la pilule, on ne fait pas attention, mais on n’essaie pas forcément… ».  C’est 12 mois d’essaies. 

Selon Statistiques Canada, 2 couples sur 10 n'arriveront pas à créer la vie à l'intérieur de 12 mois.    Si on arrondi les chiffres, parmi ces 2 couples, un devra consulter un spécialiste.  Par conséquent, un peu moins d'un couple sur 10 au Canada (statistiques similaires ailleurs dans le monde) devra rencontrer des spécialistes et prendre un traitement s'ils désirent se reproduire!

Dès qu’un soupçon vous habite quant à votre fertilité, vous pouvez consulter.  La non-présence ou la grande irrégularité des règles, les douleurs lors des rapports sexuels et une courbe de température sans augmentation franche sont autant de raisons d’avoir des soupçons.

La première étape, chez le spécialiste (gynécologue, couvert par la RAMQ, même en clinique de fertilité), sera un beau questionnaire.  Vous avez l'impression de passer une examen, mais de ne pas avoir étudié.  Votre seul point de repère c'est vous...  alors comment savoir ce qui est normal ou pas?  Voici un exemple de question :

-        Depuis combien de temps vous essayez-vous?
-        La fréquence des rapports sexuels?
-        Pénétration douloureuse?
-        Maladie chez madame?  Chez monsieur?
-        Antécédents familiaux d’endométriose, de fibromes, d’ovaires polykystiques?
-        Grossesse précédente, fausses-couches, enfants d’un autre union?
-        Acné chez madame?
-        Prise et perte de poids chez madame depuis l’arrêt de la pilule?
-        Des poils foncés chez madame à des endroits où ce n’est pas normal?
-        Pilosité foncé?
-        Etc.

Vous ressortez avec des prises de sang pour les deux, un spermogramme pour monsieur et un bilan de la réserve ovarienne (échographie effectué par voie vaginale à faire entre le jour 3 et 5 du cycle), une hystérosonographie  ou hystérographie et des courbes de températures à faire pour madame!  Pour certains, plusieurs autres tests seront nécessaires.  Une laparoscopie peut aussi être recommandée pour vérifier visuellement l’état de l’utérus.  J’ai fait ce test entre les IAC et les FIV.

Une fois tous les résultats reçus, le gynéco analysent et posent son diagnostic.  Il a un choix varié : endométriose, ovaires polykystiques, asthénospermie, etc, etc, etc.  Parfois, le verdict est « tout est nickel, d’un côté comme de l’autre! » 

Pour nous, ce fut les ovaires polykystiques et la qualité et quantité moindre des spermatozoïdes.  Plus tard, nous avons ajouté les adhérences et un niveau critique de spermatozoïdes nous rapprochant de l’asthénospermie.

Tout le processus est un peu troublant.  Les médecins en parlent avec beaucoup de détachement.  Une discussion autour de la fréquence des rapports sexuels devient normale.  On ne parle pas de faire l’amour ici…  On parle de se reproduire.  Au début, on est gêné de laisser entrer tant de gens dans notre intimité, puis, avec les mois on se rend compte que nous aussi nous sommes du côté médical.  On devient même troublant pour notre entourage qui trouve qu'on parle de tout ça avec un peu trop de détachement.

La réception du diagnostic est facile pour certains et difficile pour d’autres.  Pour nous, ce fut un soupir avec un « ENFIN, on va pouvoir passer aux choses sérieuses! »  Pour nous, avoir un diagnostic, c'est avoir quelque chose à blâmer, mais surtout avoir quelque chose à soigner!  Par contre, ce n'est pas pour autant que le diagnostic est facile à accepter.  C'est une condamnation à ne pas pouvoir faire sans aide médicale ce que tous les êtres vivants font seuls : se reproduire!  C'est un deuil, une adaptation à faire.  Vous allez sûrement me dire qu'il y a des deuils plus gros...  Oui, c'est vrai...  Mais ça en est tout de même un et, croyez-moi, il n'est pas si facile puisqu'il remet en cause nos gênes, notre intégrité, notre participation sociale (parce que vient un jour le moment où tout le monde a des enfants, mais pas nous, et ou les remarques "si t'avais des enfants tu comprendrais!", "Profites-en pendant que t'a pas d'enfants!" ou pire "Pensez-y bien avant d'avoir des enfants, c'est pas trop tard pour vous...  Parce que moi, des fois, je me dis que vous, vous êtes bien!" deviennent fréquentes...)

On fini par s'adapter, trouver un équilibre...  Mais on y pense constamment : 
  • quand le réveil sonne pour que vous preniez votre température; 
  • quand le thermomètre fait "bip.... bip... bip...";
  • quand vous avalez un comprimé;
  • quand vous vous faites une injection;
  • quand il y a une pub avec des bébés dedans; 
  • quand vous voyez des enfants;
  • quand vous voyez une femme enceinte;
  • quand ou vous pose la question;
  • quand vous devez manquer le travail pour une échographie, une prise de sang, un spermogramme,...; 
  • quand vous êtes déprimé;
  • quand rosie débarque et que vous devez annoncer son arrivé au futur papa qui, plein d'espoir, guette vos allés-venus à la toilette et tous vos symptômes indiquant que vous pourriez être enceinte;
  • quand vous vous privez d'alcool parce que vous pourriez être enceinte présentement et qu'il est hors de question que si vous êtes enceinte vous mettiez cette grossesse à risque, surtout avec tous les problèmes que vous avez à avoir cette grossesse;
  • quand vous avez une relation sexuelle programmée par votre médecin;
  • quand vous êtes sur une journée où vous auriez envie de faire l'amour, mais que vous ne pouvez pas parce que si vous le faites ce soir, la qualité/quantité de spermatozoïdes sera amoindrie et que, par conséquent, vos chances seront elles aussi amoindries...  Ou tout simplement parce que vous êtes dans les 4 jours d'abstinence nécessaire pour tel ou tel test...  Malheureusement ce désir tombe en dehors de l'horaire prévu par vos médecins pour les rapports sexuels...;
  • quand vous avez un rapport sexuel, mais que vous n'en avez pas envie;
  • quand vous n'avez plus envie de faire l'amour parce que vous avez tout le temps l'impression d'être "obligé" de le faire et qu'une pause, ça vous fait du bien!  Pendant ce temps-là, au moins vous ne pensez pas à faire un bébé!
Image empruntée à internet
Vous voyez le truc?

Viennent ensuite les traitements.  Il existe un ordre, mais en fonction du diagnostic et de la gravité de celui-ci, certains paliers peuvent être sautés.  Dans notre cas, nous n’avons sauté aucune étape :
  1. Prise d’hormones
  2. Insémination artificielle avec sperme de conjoint ou IAC (ou donneur selon le dx de monsieur ou IAD)
  3. Fécondation in vitro (FIV)
  4. Et avec un peu de chance, si la poule a bien pondu à la fiv, quelques transferts d’embryons congelés (TEC) lorsqu'aucun transfert n'a pu être fait pour une raison médicale ou que le résultat de la fiv est négatif ou pour bébé #2, #3, etc.
Le bal des hormones, des sauts d’humeurs, des colères, des grandes joies, des grandes tristesses, du désespoir et de l’espoir suivront.  On se laisse guider par notre équipe de spécialiste, tout en surveillant qu’ils n’oublient rien (ou qu’ils ne vous oublient pas!).

Je vous expliquerai chacune de ces étapes séparément dans les prochains billets.

mercredi 11 janvier 2012

Fertilité 3 : La route de l’infertilité

Nous voyons la fertilité et l’infertilité comme une route.  La destination est la même pour tous, mais le chemin à emprunter est différent, pour tous.

Certains l’ont choisi délibérément, en toute connaissance de cause et souvent en planifiant le trajet et l’arrivée.
Certains n’envisagent jamais d'emprunter cette route.
Certains s’y sont retrouver par la force des choses…  tout naturellement…  sans douleur aucune…
Certains s’y retrouvent par erreur…  parce qu’ils ont conduits trop vite ou parce qu’ils ne regardaient pas les panneaux indiquant la route qu’ils s’enlignaient pour emprunter.

Certains empruntent l’autoroute et atteindront la destination rapidement.
Certains emprunteront la route secondaire, celle avec quelques désagréments, comme de nombreux villages à traverser.  Par contre, ils apprécieront cette route.  Les paysages seront beaux et bien que le chemin fut un peu plus long, il n’aura pas été désagréable.

D'autres empruntent une route avec beaucoup d’arrêts, de demi-tours, de changements de direction, de bris mécaniques et d’arrêts au garage…  Il y a beaucoup de gens sur cette route. Les arrêts au garage sont souvent long dû aux délais d'attente.  Ceux se trouvant sur cette route ont choisis de se rendre à destination en planifiant le trajet et l'arrivée.  Ils se sont fait surprendre et cours de route...  Ils sont impatients d'arriver et voient généralement pleins de couples étant partis en même temps ou souvent bien après eux arriver à destination.  Certains de leurs amis auront visiter la destination plus d'une fois avant qu'eux-mêmes puissent y poser le gros orteil.

Pour eux, l'arrivée à destination n'est pas garantie.  Ils atteindront peut-être la destination avec l’aide des mécaniciens…  Ils feront peut-être demi-tour et choisiront une nouvelle destination.  D'autres décideront peut-être de faire du pouce.  Une autre voiture s’arrêtera et les mènera à destination…   


Image empruntée à internet!

Le dernier chemin est le nôtre.  Le chemin aurait pu être fait en moins d’une heure.  Mais, nous en sommes presque à 5 heures…  Il aurait dû faire moins de 12 km…  Nous verrons bientôt le 60e km au compteur…  La destination n’est toujours pas en vue.

Plutôt que de continuer ainsi indéfiniment et user notre moral, notre couple et nos relations amicales et familiales, nous avons pris la décision de faire un dernier km (en fait, peut-être un peu plus parce que le TEC n’est pas prévu pour tout de suite).  Ensuite, nous ferons du pouce!  Celui-ci nous permettra de prendre la voiture d’une jeune femme (ou peut-être un peu plus âgée!) sud-coréenne qui, malheureusement, se dirige vers une destination non-désirée!  Cette femme nous permettra de nous rendre à destination, mais fera demi-tour après nous avoir déposés, non sans douleur, pour reprendre la route initiale. 

D’ici là, nous nous concentrerons sur les prochains km à parcourir seul.  Nous espérons fortement que ces prochains km nous permettrons d’apercevoir et d’atteindre la destination.  Étrangement, ça nous fait du bien de savoir que se sont les derniers km.   Ce sera une fin et un commencement!  Le dernier échec, si échec il y a! 

Par contre et surtout, ce n’est pas parce qu’on a plus de choix.  On ne se résigne pas à faire du pouce!  On décide de faire du pouce!  Nous pourrions encore continuer la route seuls!  On risque d’y revenir, dans quelques années! 

lundi 9 janvier 2012

Fertilité 2 : Infertilité et habiletés sociales

C’est un sujet délicat.  Les faux pas sont souvent fréquents.  Au début, ça ne nous dérange pas…  Mais à la longue, on devient tout simplement allergique à certaines phrases.

Je commencerais en vous expliquant brièvement notre situation.  Il y a 4 types d’infertilité :
  • 25% d’infertilité féminine, 
  • 25% d’infertilité masculine, 
  • 25% d’infertilité masculine et féminine 
  • 25% d’infertilité inexpliquée. 

    Dans notre cas, il s’agit de l’infertilité féminine et masculine.  De mon côté, j’ai un syndrome des ovaires polykystiques (opk) ainsi que des adhérences de type organisées rendant mes trompes de fallope croches.  Par conséquent, soit je n’ovule pas ou soit j’ai une ovulation de très mauvaise qualité…  Quand j’ovule, les ovules n’arrivent pas à passer!  Du côté masculin, disons simplement que les minis-lui font du tourisme…  Ils ne sont vraiment pas pressés.

    Toutes les tâches noires dans le cercle bleu sont des follicules ou des kystes.
    La normale est de 15 follicules pour les deux ovaires réunis.  
    J'en ai plus de 23 par ovaires...

    Maintenant que cela est dit et connu de tous, j’aimerais m’attaquer à un morceau de taille… Les préjugés (positifs et négatifs), les remarques et les conseils remplis de bonnes intentions.  Dites-vous bien que si je l’écris, c’est que je l’ai entendu!

    X : « Coudounc…  ça fait un p’tit bout que vous êtes ensemble, désirez-vous avoir des enfants? »
    Nous : Généralement, on abrège ici avec une réponse du type « Oui, mais pas maintenant… » ou « Peut-être… »  ou un « On verra… ».
    Les plus insistants persisteront ou ne vous laisseront même pas le temps de répondre…
    X : « C’est tu parce que vous savez pas comment faire?  Faut-tu que je vienne lui montrer (en pointant monsieur) comment faire?  Vous savez, la capote, faut l’enlever! » 
    Nous : « Hahaha ("jaune" tout en pensant très fort IMBÉCILE!!!) » 

    Petit conseil : Si un couple dans votre entourage n’a pas d’enfants…  Cessez de poser des questions et de faire des blagues.  Dans tous les cas, vous serez désagréable involontairement puisque soit ils ne veulent pas d’enfant, soit ils ne veulent pas d’enfant maintenant, soit il y a un problème de fertilité et que vous n’êtes pas au courant, mais aussi parce que vous êtes possiblement les 1000e à poser la question!

    X : « Arrêter d’y penser, pis vous allez voir, ça arrivera!  Vous êtes trop stressé avec ça! »
    Nous : En fait, le fait d’arrêter d’y penser ne règlera pas nos problèmes physiologiques…  Et puis, c’est dur de ne pas y penser quand tu te fais 3 injections dans le ventre/fesses, que tu as plein d’effets secondaires et que tu dois manquer le travail pour te rendre à la clinique aux 2 jours.  En passant, ce n’est pas le stress qui cause l’infertilité, mais bien l’infertilité qui cause le stress! »

    X : « Vous partez dans le sud?  Checkez ben ça, vous allez revenir pis tu seras enceinte! »
    Nous : « Si le soleil et la chaleur peuvent régler nos problèmes, tant mieux!  On appellera le gouvernement pour informer que ça ne sert à rien les traitements!  C’est un voyage dans le Sud qu’il faut payer aux couples! »

    X : « Les hormones coûtent cher?  Dis-toi que c’est une belle préparation à avoir des enfants! »
    Nous : « Toi quand tu as fais ton enfant, combien ça t’a coûté?  Et en passant, je n’aurai pas de rabais sur les frais de garderie quand il/elle sera en âge d’y aller. »

    X : « Des bouffées de chaleur?  Hahaha  Tu as un aperçu de la préménopause!  Bienvenue dans mon monde! »
    Nous : « À 30 ans, ce n’est pas normal… Ce sont les hormones que je prends qui provoquent ça.  Selon les experts, les bouffées de chaleur que j’ai sont 10X pires (et différentes) que celles d’une femme préménopausée…  En passant, je n’aurai pas moins de bouffées de chaleur quand je serai rendu-là… »

    X : « Des effets secondaires déplaisants!  Tu vas voir enceinte, tu vas aussi en avoir… »
    Nous : « Au moins, je serai enceinte.  Je saurai pourquoi j’ai des chutes de pression, pourquoi l’image ne bouge pas au même rythme que mon corps, que je suis étourdie, que j’ai pris 15lbs, que je n’arrête pas de pleurer, que j’ai des nausées constamment et que j’ai des bouffées de chaleur… »

    X : « Avez-vous essayé les jambes en l’air? »
    Nous : « Heeee…  Explique-moi en quoi ça m’aiderait? »

    X : « Quels positions vous faites?  Y’a des positions plus efficaces tu sais? Et à quel fréquence? »
    Nous : « Pis vous, c’est quoi votre position préférée? Pour la fréquence, ne vous inquiétez pas!  Notre médecin nous a donné la fréquence et les jours pour que nous soyons sûre de le faire au bon moment (Fait réel!).»

    X : « Vous êtes en procréation assistée…  Ça va faire quel genre d’enfants ça!  Il ne sera pas créer dans l’amour! »
    Nous : « En effet, si tu sous-entends qu’une baise d’un soir sans se protéger, c’est faire un bébé dans l'amour, il n’y aura pas ça…  Par contre, moi, mon enfant aura été fait avec le consentement assurée des 2 parents.  Les deux auront pleuré les échecs…  Les deux auront été présents lors de l’insémination ou la fiv.  Les deux l’auront désiré depuis plusieurs mois/années…  Alors, si ça ce n’est pas de l’amour, je ne sais pas quoi te dire… »

    X : « Moi, la procréation assistée et tous ces trucs-là, je suis contre.  C’est contre nature!  C’est aller contre la loi de Darwin sur la sélection naturelle…  On a pas à jouer avec les gènes d’un futur être humain! Pis en plus, on paye pour ça! »
    Nous : « Si je vais dans ton sens, toutes les personnes ayant un cancer ou une maladie pouvant engendrer la mort ne devrait pas être soigné.  C’est la sélection naturelle!  Je suis malade comme n’importe quel autre malade.  Ma maladie ne m’empêche simplement pas de fonctionner…  Comme un asthmatique, un diabétique, etc. En passant, les FIV, c’est pas du clonage! On ne joue pas avec les gènes!»

    X : « C’est pas facile l’infertilité!  Ça nous a prit 6 mois pour faire notre enfant!  Je sais de quoi tu parles! »
    Nous : « Je ne doute à aucun moment que cela a causé un stress et une douleur dans ta vie.  Mais 6 mois, c’est court et c’est normal… 2, 3, 5, 7 ans…  c’est anormal et long!»

    Je pourrais continuer ainsi longtemps…   Ce sont ces remarques qui font, entre autre chose, qu’un couple cesse de se confier à son entourage et commence à s’isoler. 

    J'ajouterais, par contre, un autre élément...  Les commentaires indirects auxquels on ne trouve aucune réponse...  Du genre : S'ils n'ont pas d'enfants c'est parce que le Bon Dieu ne veut pas leur en donner...   Parce qu'ils ne le méritent pas pour le moment...   Parce qu'ils ne sont pas vraiment prêts...   Parce que intentionnellement ou non, un des deux n'en veut pas...   Parce qu'ils ne seront pas de bons parents...  Parce qu'ils ne sont pas fait pour avoir des enfants...  C'est méchant, ça manque de savoir-vivre et surtout c'est de nier le problème médical.  Est-ce qu'on dit à un paraplégique qu'il doit rester chez lui parce que la nature ne veut pas qu'il voit le monde?  Non?!?  On lui fournit la chaise roulante pour qu'il puisse voir le monde!  C'est pareil!

    Le seul conseil que j’aurais à vous donner est d'ÉCOUTER!  Ne tentez pas d’apaiser en comparant l’histoire de la personne à celle d’une autre.  Notre histoire est unique et nous connaissons déjà toutes ces histoires.  Ça nous rappelle simplement que pour nous, ça ne fonctionne pas! 

    Écoutez et accueillez la douleur sans aucun jugement , même lorsque nous vous paraissons irrationnels.  On l’est peut-être…  Mais souvent nous sommes plus rationnel que vous!  On a déjà vécu tellement d’échecs!  On apprend à se protéger... On change, on évolue...  comme n'importe quel être humain confronté à des difficultés.

    Offrez nous une oreille attentive et surtout, ne jugez pas et ne faites pas de suppositions sur comment nous nous sentons.  Nos émotions sont légitimes et, en aucun cas, vos émotions doivent prendre le dessus sur les nôtres.  Nous ne devrions jamais nous retrouver à consolez nos proches en lien avec nos échecs.  Plutôt que de nous demander "Comment vont les traitements?", demandez "Comment allez-vous?"

    Tout le monde s'en portera mieux! 
    Merci au nom de toutes les personnes ayant des problèmes de fertilité!