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Ces derniers temps, je me questionne, je m'interroge...
L'infertilité m'a amené à me remettre en question. Peut-être plus que pour la moyenne des gens. J'ai l'impression d'être dans un état d'inconfort constant, d'être en déséquilibre permanent, d'être hors de ma zone de confort en général.
Pendant le 1 an et demi de notre relation à distance, on avait adopté une philosophie de vie. Il faut dire que l'océan Atlantique, n'est pas si simple à traverser! Notre devise était :
On s'adapte!
On improvise!
On domine!
Ces quelques mots ont fait leur chemin. Ils nous ont aidé à relever la tête lorsque ça n'allait pas. Encore aujourd'hui, quoique moins souvent, on se les répète. Moins souvent, parce que cette philosophie en a fait naître, petit à petit, une nouvelle. La philosophie du "Comment?". On ne cherche pas toujours à comprendre le pourquoi. Il y a souvent peu de raisons l'expliquant et, surtout, on a peu, voire aucun, pouvoir sur la cause. En tout cas, en fertilité c'est ainsi! Par contre, on a du pouvoir sur nos actions et nos réactions! Pourquoi s'acharner à gratter, à remémorer, à évoquer, à souligner, à répéter... C'est tellement plus fatiguant que de décider de prendre les moyens nécessaires pour passer par-dessus! Ma vie est tellement plus simple et plus légère...
Je sais, par contre, que les gens me trouvent froides et distantes! Je ne participe plus aux discussions qui n'ont pas de fin sur les malheurs des autres. Je ne plaint pas les autres. Je suis capable d'écoute, mais si le seul but est de se plaindre et ne pas trouver de solutions, je passe à un autre appel après quelques minutes. Je ne veux plus m'acharner, ni me plaindre continuellement. Je veux Agir! Voilà l'une des résultantes de l'infertilité!
Au boulot, j'étais insatisfaite et, en privé, je cassais les oreilles de mon pauvre mari. Ma nouvelle philosophie m'a amené à quitter mon emploi. J'ai pris la décision d'agir. Il faut dire que PMA ne rimait pas (ou très peu) avec mes horaires et obligations professionnelles. Mes absences étaient de plus en plus fréquentes et je ressentais de moins de compréhension de la part de mon employeur. La gymnastique était devenu trop compliquée et le stress beaucoup trop grand. C'est surtout ça qui m'a amené à quitter mon emploi.
Je suis chanceuse. Ma famille a une entreprise familiale et ils n'ont pas hésité à me faire une petite place. Ils ont aussi été plus que conciliant avec mon conjoint et moi (mon conjoint travaille aussi dans l'entreprise familiale!). Aucune justification à donner quant à mes absences. Possibilité de travailler du domicile. Possibilité de m'absenter tout en étant payé. Bref, vous voyez le genre! Je sais que je suis chanceuse. On est peu à pouvoir s'offrir cela!
Cependant, c'est une chance au goût amer... Et c'est la raison de mon hyperactivité cérébrale de la nuit dernière. Avant, je travaillais en relation d'aide. J'écoutais, orientais, supportais, accompagnais, intervenais auprès de familles ayant des besoins psychosociaux. J'aimais profondément être en relation d'aide avec mes clients. Je les aimais tous, même les plus complexes, surtout les plus complexes. Je me sentais utile et je savais que j'étais douée. Je travaillais avec une équipe en or, tant au niveau des intervenants qu'au niveau des autres spécialistes. Cette équipe me manque énormément! (Vous comprenez que l'insatisfaction dont il est question plus haut venait d'ailleurs!)
Maintenant, je travaille dans un domaine tout autre. Je fais de la gestion et de la planification organisationnelle. C'est très intéressant, j'apprend beaucoup! Mais c'est tellement éloigné de mon domaine initiale. Il est très peu question de la psychologie de l'être humain ! En tout cas, c'est pas de la relation d'aide! Je suis utile, je le sais. Je fais un bon travail, je le sais aussi. Mais il me manque quelque chose.
Je m'ennuie de la relation d'aide...
Je sais, en gros, ce que je veux. Je veux continuer à travailler dans ma ville. Faire 100 km par jour pour aller au boulot, je n'en veux plus. Je veux continuer à avoir un horaire souple. S'il pouvait l'être encore plus, ça me plairait bien! Je veux continuer à travailler dans l'entreprise familiale, mais à mi-temps. Je veux travailler pour moi-même!
Mais pour faire quoi?
Le problème est que je n'ai pas les diplômes pour travailler à mon propre compte en relation psychosociale. Un baccalauréat en psychoéducation et un diplôme d'étude supérieur spécialisé (DESS) en santé mentale ne sont pas suffisants pour faire partie d'un ordre ou d'une association professionnelle. Je suis scolarisée, je suis douée, mais ce n'est pas suffisant!
J'ai bien tenté des admissions à la maîtrise en psychoéducation et en travail social afin d'obtenir un titre professionnel... Mais soit je suis refusée parce que le programme est trop contingenté (et probablement parce qu'aucun professeur n'est intéressé par mon projet), soit je suis mise sur une liste d'attente (des fois que quelqu'un déciderait de ne pas faire sa maîtrise).
Je fais quoi maintenant?
Je vais où maintenant?
Je le fais comment?
Grosses questions existentielles... Surtout à 1h00 du matin!
J'ai des idées... La demande d'admission en travail social visait à devenir thérapeute auprès de couples vivant avec l'infertilité. Je voyais des groupes d'entraide animés par un ou des professionnels. Je me voyais bien faire de la pratique privée... Ces idées ne sont pas mortes. Je dois simplement trouver une autre porte.
Pourquoi pas devenir "coach de vie"? Je pourrais aller chercher mes accréditations PNL. Mais est-ce que je pourrais pratiquer sans être membres d'un ordre professionnel (psychologue, travail social ou psychoéd.)? Je pourrais aussi me diriger vers une maîtrise en sexologie... Parce qu'on le sait... La vie sexuelle du couple en pma ne ressemble en rien à la vie sexuelle d'un couple fertile!
Mais en entendant... Je fais quoi???
Bref, je me sens comme dans cette chanson des Cowboys Fringants...
Les hirondelles - Les Cowboys Fringants
Je vous rassure, je ne suis pas dépressive, mais je me cherche... Je continue à bien faire mon travail, à vivre au jour le jour... Mais les jours passent et il y a peu de changements... Je dois agir!
J'ai l'impression que sans cette fichue infertilité, je n'en serais jamais venue à toutes ces questions. Je serais possiblement encore chez mon ancien employeur, mais avec des tâches autres. Faut dire que le poste que j'occupais a été aboli (une autre raison ayant motivé mon départ!). Je m’accommoderais possiblement de la situation si j'avais un ou des enfants à faire vivre... Mes priorités seraient toutes autres!
Enfin... Si vous avez des idées, des pistes de solutions, n'hésitez pas! Je suis ouverte!!!
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