Texte tiré du TN2 : Recension des écrits
Photo tirée du site : www.mymed.ro |
Après avoir abordé le côté masculin, puis le côté féminin, voici une courte présentation de l'impact sur le couple. Bien entendu, certains éléments sont similaires à ce qui a déjà été nommé chez l'homme et chez la femme. Rien de plus normal puisqu'il faut être deux pour faire un couple!
Bonne lecture!
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La parentalité
Le désir de parentalité pour un couple serait le résultat de plusieurs facteurs telles la situation personnelle (âge, emploi stable, niveau de scolarité), la situation du couple (stabilité, revenus, voiture, maison) et les expériences de leur entourage (venue de bébé) (1 et 2). La parentalité serait un accomplissement social, mais aussi individuel. La reconnaissance sociale d’un couple passe généralement par le projet d’enfant. La société considérant le couple comme étant une famille en devenir (3).
Perceptions et impacts de l'infertilité
L'infertilité engendre plusieurs sentiments de pertes chez les individus. Ces pertes sont aussi ressenties par le couple. Parmi ces pertes, notons la perte de contrôle de leur vie, de l’enfant préinvesti, mais aussi du statut désiré. Une modification des relations avec l’entourage est vécue par le couple (4). À cela, s'ajoutent la perte du rêve d’avoir une famille (5).
Concernant la stérilité, le recours au don est encore mal accepté, tant chez l’homme que chez la femme (6). Deux deuils principaux sont vécus, soit le deuil du dysfonctionnement de leur corps et de leur matériel génétique et celui de l’enfant génétique.
Une crise de vie
L’infertilité étant une crise de vie individuelle, il est naturel qu’elle soit aussi une crise dans la vie d’un couple puisque l’infertilité est avant tout une histoire de couple (7 et 8). L’infertilité amènerait les individus à traverser les mêmes étapes du deuil que traverse un individu à l’annonce d’une maladie grave (9 et 10).
Ce serait à l’accueil en clinique de fertilité, les individus sont plus perturbés que la population en général. De plus, les couples où la femme ne devient pas enceinte sont plus de risques de détérioration psychosociale (11). Finalement, l’absence de diagnostic médical clair, le nombre d’évaluations médicales effectuées et les traitements n’ayant pas résolu la problématique sont tous des facteurs accroissant les difficultés d’adaptation psychosociale dans le couple (12).
Les étapes que le couple traversera pendant la PMA amènent les partenaires à traverser une multitude d’émotions. Par exemple, à la découverte de l’infertilité, les partenaires vivront de la déception, de l’angoisse par rapport à l’avenir, de la colère, de la culpabilité et un sentiment injustice. Ils peuvent aussi faire face à l’incompréhension de l’entourage pouvant les mener à ne pas révéler qu’ils sont en traitement (4). Ces émotions peuvent mener à la mésentente et aux conflits entre les partenaires (13), mais aussi à des dysfonctionnements au niveau de l’intimité et, par conséquent, à la détérioration de leur vie sexuelle (3).
Finalement, ce serait l’approche de l’homme concernant l’infertilité qui a le plus d’impact sur la relation de couple. Une petite implication masculine et une grande implication féminine sont associées à la colère et à l’hostilité dans le couple. La façon dont l’homme envisage l’infertilité et la façon dont il s’implique dans la recherche de solutions influence directement la façon dont le couple communiquera à propos de celle-ci, mais aussi la façon dont la femme percevra son couple (14).
Ces stress physiologiques et psychologiques ont un impact sur le bien-être du couple. Environ 25% des couples abandonnent les traitements après deux échecs. 26% de ces abandons seraient causés par un mauvais pronostic, 15% par le divorce ou des difficultés conjugales et 26% seraient dus à des difficultés psychologiques chez l’un, l’autre ou les deux partenaires (13). D'autres auteurs, de leur côté, indiquent que c’est 15% des abandons qui seraient causés par des difficultés psychologiques et conjugales (5).
La FIV serait le traitement le plus à risque concernant la détérioration de la santé mentale (anxiété et dépression) (11). Toutefois, d'autres nuancent cette donnée en indiquant que les couples recevant un traitement de type non-PMA (prise d’hormones uniquement, chirurgie pour éliminer l’endométriose ou les varicocèles, etc.) présentent un taux d’abandon plus élevé (18%) que les couples suivant un traitement de type PMA (IIU, FIV) (7%) (15).
Finalement, il existerait, généralement, une bonne harmonie dans le couple avant la PMA. Les tensions et les difficultés apparaissent généralement dans la troisième année d’essais (9). L’infertilité, les traitements et les résultats amèneraient les partenaires à faire face à leurs désillusions et à celles de leur conjoint (16). Le quart des femmes et le cinquième des hommes disent, en début de traitement, que l’infertilité a un impact positif sur leur couple. D’autre part, le 2/3 des couples soulignent que l’infertilité les a rapprochés (17). L’infertilité renforcerait la relation du couple, même lorsque les résultats sont négatifs (18 et 19).
Plusieurs éléments expliqueraient l’impact négatif, à moyen et long terme, des traitements sur le couple. Dans un premier temps, les conséquences médicales sont considérables et apportent beaucoup de stress (5). Puis, malgré les autorisations et les consentements, la prise en charge serait considérée comme une violation de l’intimité du couple (3). Finalement, lorsque les individus ne sont pas capables de réévaluer et de se désengager de leur objectif « bébé » à la suite d’un traitement négatif, on observerait plus de symptômes dépressifs (20).
D'autre part, lorsque l’homme garde l’infertilité et son traitement secret, on observe un impact négatif plus grand sur le couple. Ainsi, les couples où les hommes utilisent des stratégies d’adaptation actives (parler, démontrer ses sentiments, recherche de conseils, etc.) sont généralement plus satisfaits. À l’inverse, les couples où l’homme utilise des techniques d’évitement sont généralement moins satisfaits. Par conséquent, les stratégies d’adaptation masculine seraient un bon indicateur concernant le niveau de stress dans le couple (17).
Puisque plusieurs hommes taisent leurs émotions, car ils ne veulent pas ajouter de stress à leur conjointe (18), un manque de communication naît au sein du couple. Ce manque de communication ferait en sorte que les femmes se sentent souvent seules et abandonnées par le conjoint. Les femmes auraient l’impression que leur conjoint ne partage pas leur détresse, ce qui amène une grande frustration dans le couple. Toutefois, il semblerait que, plus la femme exprime sa souffrance, plus l’homme se tait. Finalement, les hommes, se sentant impuissants, incompris, inutiles et incompétents, se réfugient dans le travail ce qui augmente le sentiment d’abandon de la femme et crée un cercle vicieux (9).
Ce serait à l’accueil en clinique de fertilité, les individus sont plus perturbés que la population en général. De plus, les couples où la femme ne devient pas enceinte sont plus de risques de détérioration psychosociale (11). Finalement, l’absence de diagnostic médical clair, le nombre d’évaluations médicales effectuées et les traitements n’ayant pas résolu la problématique sont tous des facteurs accroissant les difficultés d’adaptation psychosociale dans le couple (12).
Les étapes que le couple traversera pendant la PMA amènent les partenaires à traverser une multitude d’émotions. Par exemple, à la découverte de l’infertilité, les partenaires vivront de la déception, de l’angoisse par rapport à l’avenir, de la colère, de la culpabilité et un sentiment injustice. Ils peuvent aussi faire face à l’incompréhension de l’entourage pouvant les mener à ne pas révéler qu’ils sont en traitement (4). Ces émotions peuvent mener à la mésentente et aux conflits entre les partenaires (13), mais aussi à des dysfonctionnements au niveau de l’intimité et, par conséquent, à la détérioration de leur vie sexuelle (3).
Finalement, ce serait l’approche de l’homme concernant l’infertilité qui a le plus d’impact sur la relation de couple. Une petite implication masculine et une grande implication féminine sont associées à la colère et à l’hostilité dans le couple. La façon dont l’homme envisage l’infertilité et la façon dont il s’implique dans la recherche de solutions influence directement la façon dont le couple communiquera à propos de celle-ci, mais aussi la façon dont la femme percevra son couple (14).
Et pendant les traitements?
Ces stress physiologiques et psychologiques ont un impact sur le bien-être du couple. Environ 25% des couples abandonnent les traitements après deux échecs. 26% de ces abandons seraient causés par un mauvais pronostic, 15% par le divorce ou des difficultés conjugales et 26% seraient dus à des difficultés psychologiques chez l’un, l’autre ou les deux partenaires (13). D'autres auteurs, de leur côté, indiquent que c’est 15% des abandons qui seraient causés par des difficultés psychologiques et conjugales (5).
La FIV serait le traitement le plus à risque concernant la détérioration de la santé mentale (anxiété et dépression) (11). Toutefois, d'autres nuancent cette donnée en indiquant que les couples recevant un traitement de type non-PMA (prise d’hormones uniquement, chirurgie pour éliminer l’endométriose ou les varicocèles, etc.) présentent un taux d’abandon plus élevé (18%) que les couples suivant un traitement de type PMA (IIU, FIV) (7%) (15).
Finalement, il existerait, généralement, une bonne harmonie dans le couple avant la PMA. Les tensions et les difficultés apparaissent généralement dans la troisième année d’essais (9). L’infertilité, les traitements et les résultats amèneraient les partenaires à faire face à leurs désillusions et à celles de leur conjoint (16). Le quart des femmes et le cinquième des hommes disent, en début de traitement, que l’infertilité a un impact positif sur leur couple. D’autre part, le 2/3 des couples soulignent que l’infertilité les a rapprochés (17). L’infertilité renforcerait la relation du couple, même lorsque les résultats sont négatifs (18 et 19).
Plusieurs éléments expliqueraient l’impact négatif, à moyen et long terme, des traitements sur le couple. Dans un premier temps, les conséquences médicales sont considérables et apportent beaucoup de stress (5). Puis, malgré les autorisations et les consentements, la prise en charge serait considérée comme une violation de l’intimité du couple (3). Finalement, lorsque les individus ne sont pas capables de réévaluer et de se désengager de leur objectif « bébé » à la suite d’un traitement négatif, on observerait plus de symptômes dépressifs (20).
D'autre part, lorsque l’homme garde l’infertilité et son traitement secret, on observe un impact négatif plus grand sur le couple. Ainsi, les couples où les hommes utilisent des stratégies d’adaptation actives (parler, démontrer ses sentiments, recherche de conseils, etc.) sont généralement plus satisfaits. À l’inverse, les couples où l’homme utilise des techniques d’évitement sont généralement moins satisfaits. Par conséquent, les stratégies d’adaptation masculine seraient un bon indicateur concernant le niveau de stress dans le couple (17).
Puisque plusieurs hommes taisent leurs émotions, car ils ne veulent pas ajouter de stress à leur conjointe (18), un manque de communication naît au sein du couple. Ce manque de communication ferait en sorte que les femmes se sentent souvent seules et abandonnées par le conjoint. Les femmes auraient l’impression que leur conjoint ne partage pas leur détresse, ce qui amène une grande frustration dans le couple. Toutefois, il semblerait que, plus la femme exprime sa souffrance, plus l’homme se tait. Finalement, les hommes, se sentant impuissants, incompris, inutiles et incompétents, se réfugient dans le travail ce qui augmente le sentiment d’abandon de la femme et crée un cercle vicieux (9).
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Ne reste qu'à vous présenter les interventions pouvant être aidante chez les personnes souffrant d'infertilité. Et là, je ne parle pas des traitements pour traiter l'infertilité et nous aider à devenir enceinte... Je parle des traitements ou aides psychologiques pour nous aider à passer plus facile à travers les traitements médicaux...
Si le psychologique n'est pas LE responsable de l'infertilité, il n'en demeure pas moins important de le conserver sain... C'est d'ailleurs le point qui m'apparaît le plus important! En 5 ans et demi d'essais, j'ai toujours considéré que je ne devais pas m’apitoyer sur mon sort... Que ça ne m'amènerait rien, sauf être malheureuse et mal dans ma peau!
Mais ça c'est le prochain sujet! Il ne contiendra pas, lui aussi, mes opinions. Je n'en suis pas à cette étape... En fait, si, mais là je vous présente ce que j'ai fais à l'étape précédente! Mon opinion ne devant pas apparaître dans la recension des écrits!
Si le psychologique n'est pas LE responsable de l'infertilité, il n'en demeure pas moins important de le conserver sain... C'est d'ailleurs le point qui m'apparaît le plus important! En 5 ans et demi d'essais, j'ai toujours considéré que je ne devais pas m’apitoyer sur mon sort... Que ça ne m'amènerait rien, sauf être malheureuse et mal dans ma peau!
Mais ça c'est le prochain sujet! Il ne contiendra pas, lui aussi, mes opinions. Je n'en suis pas à cette étape... En fait, si, mais là je vous présente ce que j'ai fais à l'étape précédente! Mon opinion ne devant pas apparaître dans la recension des écrits!
Vous en pensez quoi?
Ça vous rejoint? Ou pas?
Vous vous reconnaissez?
Sources :
- Ouellette, F.-R. (1988). L’expérience de l’infertilité féminine vécue sous assistance médicale. Sociologies et sociétés. Vol. 20. No 1.
- Gray, E., A. Evans et A. Reimondos (2012). Childbearing desires of childless men and women : When are goals ajusted ? Advances in Life Course Research.
- Letombe, M. et B. Lachowsky (2008). Répercussion psycho-sexuelles de l'infertilité et de sa prise en charge. Extrait des mises à jour en gynécologie médicale. Vol. 8
- Allard, M.-A., Séjourné, N. et H. Chabrol. (2007). Vécu des différentes étapes d’un processus de fécondation in vitro. Gynécologie, obstétrique et fertilité. No 35.
- Bélanger, J., M. Héon et H. Lefebvre (2010). Le développement d’un outil d’enseignement, « Nous avons un rêve », au cœur de l’intervention aurprès des couples infertiles. L’infirmière clinicienne. Vol. 7. No 1.
- Cochini, A., H. Letur-Könirsh, P. Granet, R. Wainer et D. Cupa (2011). Le vécu des patientes et les représentations maternelles au fil des étapes d’un don d’ovocytes. Gynécologies, Obstétrique et Fertilité. No 39.
- De La Rochebrochard, E. (2003). Des hommes médicalement assistés pour procréer : IAD, FIV, ICSI, bilan d’une révolution dans la prise en charge médicale de l’infertilité masculine. Population, 58e année, No 4-5.
- Takefman, J. (2009) Problèmes psychologiques liés à l'infertilité masculine. Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité. Consulté en ligne : http://iaac.ca/fr/content/probl%C3%A8mes-psychologiques-li%C3%A9s-%C3%A0-l%E2%80%99infertilit%C3%A9-masculine.
- Jaoul, M. (2011). L'échec de procréation : ses conséquences sur le sujet et dans le couple : prise en charge des couples en AMP. Séminaire COCHIN.
- Bermingham, S. (2011). Vivre avec l'infertilité. Lorsque l'enfant ne parait pas. Bayard Canada Livres. Montréal.
- Wright, J. et S. Sabourin (1994). Consultation psychosociale auprès de couples infertiles : recherches et interventions. Psychologie canadienne. Vol. 35. No 1.
- Wright, J., Lecours, A., Duchesne, C. et Sabourien, S.. (1990). Le profil psychosocial de couples consultant à une clinique de fertilité. Santé mentale au Québec. vol. 15, n.2, p. 89-106.
- Commenges-Ducos, M. (2005). La vie humaine, fruit d’une rencontre. À propos de l’infertilité conjugale. Gynécologies, Obstétrique et Fertilité. No 33
- Pasch, L. A., C. Dunkel-Schetter et A. Christensen (2002). Differences between husbands’ and wives’ approach to infertility affect marital communication and adjustment. Fertility and sterility. Vol. 77. No 6.
- Walschaerts, M. (2012). Pourquoi les couples consultant pour des problèmes d’infertilité masculine arrêtent-ils leur prise en charge médicale sans avoir réussi à obtenir un enfant? Résumé paru sur le site internet : www.mbrinfo.com. Consulté en ligne le 25 février 2013
- Agostini, F., F. Monti, L. De Pascalis, M. Paterlini, G. Battista La Sala et I. Blickstein. (2011). Fertility and sterility. Vol. 95. No 2.
- Schmidt, L., B. Holstein, U. Christensen et J. Boivin (2005) Does infertility cause marital benefit? An epidemiological study of 2250 women and men in fertility treatement. Patient Education and Counseling. No 59
- Boivin, J. et L. Schmidt (2005). Infertility-related stress in men and women predicts treatment outcome 1 year later. Fertility and sterility. Vol. 83. No 6
- Galhardo, A, M. Cunha et J. Pinto-Gouveia (2011). Psychological aspects in couples with infertility. Sexologies. No 20
- Salmela-Aro, K. et A.-M. Suikkari (2008). Letting go of your dreams – Adjustment of child-related goal appraisals and depressive symptoms during infertility treatment. Journal of research in personality. No 42.
Je me retrouve entièrement dans ton texte, en particulier, dans le dernier paragraphe.
RépondreSupprimerIl y a cependant un point particulier que tu n'as pas abordé, c'est les couples où un des deux est déjà parent.
Merci encore pour tous tes articles... J'ai hâte de lire la suite !
En effet, c'est un sujet que je n'ai pas abordé... Je ne pense même pas avoir fait de recherche sur ce sujet! Je vais tenter de remédier à la situation, sinon, je l'apporterai en questionnement dans mon essaie!
SupprimerMerci pour tes commentaires!
Merci Marie-ève
RépondreSupprimerC'est toujours très intéressant de te lire. J'ai moi aussi hâte de lire la suite.
Merci pour ce témoignage, je me reconnais et je me sens un peu coupable d'être mal....
RépondreSupprimerun peu MOINS (bien sur)
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