Charlotte et les escaliers

Lundi pm Charlotte a déboulé les escaliers séparant l'étage des chambres du rez-de-chaussé : 6 marches (split-level)!  J'étais monté avec elle pour changer sa couche et l'a coucher pour sa sieste.  Après avoir changé sa couche, l'a voyant trop excité, je l'ai posé par terre pour qu'elle joue pendant que je pliais et  rangeais ses vêtements.  Normalement, je ferme toujours la barrière, mais là...  Je n'avais pas prévu la poser par terre.  J'ai entendu le chien descendre les escaliers, j'ai pensé "où est Charlotte?" et le temps de faire les 5 pas qui me séparaient de l'escalier, elle les avait déboulé.

Un moment d'inattention de ma part +  la curiosité de Charlotte = catastrophe en vue.

Je ne l'ai pas vu chuter, mais j'ai vu l'atterrissage (sur le côté).   Elle s'est assise et s'est mise à pleurer, mais pas son pleure de douleur. Un pleur de peur.  Je l'ai prise dans mes bras, elle a pleuré un peu, puis elle m'a poussé pour que je l'a repose par terre. Elle est allée jouer avec le chat.

Aucune ecchymose, aucune bosse à la tête, aucun pleure lorsque je l'a touchais!  Rien.

Voyant ça, j'ai décidé de rester à la maison et de ne pas aller à l'hôpital. J'avais déjà lu cet article et je suis retournée le lire par précaution.

J'ai surveillé Charlotte tout l'après-midi, toute la soirée et toute la nuit.  Aucun vomissement, aucun changement dans son caractère, pas de somnolence (elle ne dort déjà pas, elle ne dormait pas plus!).  Rien.

Jusqu'au lendemain midi où elle a vomi!  Soit 23 heures plus tard!

J'ai donc décidé de téléphoner Info-Santé...

Haaaa  Info-Santé!  Ton meilleur ami ou ton pire ennemi selon la situation.  J'ai raconté à l'infirmière ce qui était arrivé et immédiatement elle a paru affolé. "9 mois!  Un escalier de 6 mètres! (NON!!! 6 MARCHES!) Elle a pris beaucoup d'informations sur Charlotte et sur moi. Elle m'a fait la moral et m'a clairement dit que je devais aller à l'hôpital. (Après m'avoir mise en attente pendant quelques minutes!).

"Vous allez y aller madame, n'est-ce pas?  D'ici 2 heures MAXIMUM!"

C'était suffisant pour me faire paniquer. Je voyais déjà ma fille en train de convulser ou la protection de la jeunesse atterrir chez moi...

Direction l'hôpital de Montréal pour enfants. Chéri, qui vient dîner à la maison, décide de ne pas retourner au travail pour m'accompagner. Je ne le remercierai jamais assez!

Pré-triage : L'infirmière nous dit d'entrée de jeu qu'ils sont bons, chez Info-Santé, pour affoler les gens. Après quelques palpations, elle ne semble pas inquiète pour Charlotte et nous envoie en salle d'attente pour le triage.

Triage : Les deux infirmières examinent Charlotte.  Elle semble bien aller : son coeur bat bien, sa pression... on ne le sait pas parce qu'elles n'y arrivent pas, sa respiration est bonne, elle n'a pas mal quand on l'a touche et n'a aucune bosse à la tête.  On me questionne rapidement sur la marque de naissance qu'elle a sur le front, mais sans plus. Puis, on nous renvoie en salle d'attente tout en nous indiquant où nous présenter si, pendant qu'on attend pour voir le médecin, si elle vomit à nouveau.

Devinez quoi?  Pas plus tard que 30 min. après être passé au triage, elle a vomi.

On se rend donc à l'endroit indiqué et un infirmier nous reçoit. Il examine Charlotte à nouveau et nous dit ne pas être très inquiet pour sa tête.  Il nous a rassuré en nous expliquant que la majorité des traumas mineurs restent mineurs, qu'on était 24h00 plus tard, qu'info-santé avait de vieux protocoles et que généralement on s'inquiète à partir de 3 vomissements.

On est retourné dans la salle d'attente et avons attendu.  Nous n'étions pas prioritaires (P4 ou P5)...  On a donc attendu 5h00 environ pour voir un médecin.  Ça aurait pu être pire si nous étions allé à l'hôpital de ma ville...

La pédiatre qui a examiné Charlotte nous a dit ne pas être inquiète.  Elle a supposé à une intoxication alimentaire, gastro ou un petit rhume (les sécrétions peuvent causer des vomissements).  Elle nous renvoyé chez nous avec une feuille d'éléments à observer (dont les vomissements).

À la maison, elle a refusé de manger, a pris son bain et je l'ai allaité avant de l'a coucher.  Vers 21h30, elle s'est réveillée en toussant et s'est rendormi.  Quand je suis allée voir si tout était ok vers 22h00, je l'ai trouvé endormi dans son vomi.

Retour à l'hôpital.  On aurait peut-être pu rester à la maison, mais bon...

Pré-triage qui nous dit de mentionner que le vomissement ne l'a pas réveillée.  Triage qui me dit d'arrêter de parler, qu'elle va me poser des questions, que se sera plus simple ainsi, qui repèse Charlotte, qui semble complètement m'ignorer et qui n'est vraiment pas douce avec ma fille...  Résidente en pédiatrie hyper douce qui examine de fond en comble Charlotte, vérifie tous ses réflexes (il est quand même minuit et demi), et qui ne pense pas que la chute est la cause des vomissements, mais qui désire tout de même en parler avec sa supérieure.  La chef de service tout aussi douce qui réexamine Charlotte et qui conclue la même chose.

Pauvre cocotte...  C'était possiblement la gastro.  Elle a bien mangé (moins qu'à l'habitude par contre) et a bien bu mercredi et, surtout, elle n'a pas vomi.

Une mauvaise association, une infirmière d'Info-Santé qui m'a presque dit que j'étais un cas pour la protection de la jeunesse, voilà un cocktail explosif!  On a rencontré un équipe médical en or (sauf l'infirmière du triage lors de notre 2e visite!).  C'était drôle de les voir exaspérée à chaque fois qu'on nommait Info-Santé.

J'aurais préféré rester à la maison à dorloter mon bébé malade plutôt que de traîner dans un hôpital, au centre-ville de Montréal. Elle avait sûrement besoin de calme et de repos...  Elle a eu tout le contraire! Mais ça, on ne pouvait pas le savoir...  Au moins, nous avons l'esprit tranquille.

Est-ce que je vais téléphoner à nouveau Info-Santé?  Je ne sais pas!  J'ai vraiment eu l'impression d'être la pire des mamans... Pour finalement me faire dire par 3 pédiatres et autant d'infirmiers que se sont des accidents fréquents et que j'ai eu les bons réflexes...  Soit m'assurer

• qu'elle n'avait aucune douleur
• qu'elle n'avait aucune bosse à la tête
• que ses pupilles étaient identiques et réagissaient bien
• qu'elle n'était pas somnolente
• que son caractère était le même
• qu'elle ne vomissait pas à répétition
• et qu'elle n'avait pas de saignements

Est-ce que je peux vous dire que je n'oublierai plus jamais la barrière!

Je sais, il ne faut jamais dire jamais...