Il y a eu des moments difficiles pendant l'année et demi où lui était en France et moi ici. Il aurait été facile d'abandonner, mais nous nous sommes accrochés. On se répétait, lorsque ça n'allait pas,
On s'adapte
On improvise
On domine
C'était notre leitmotiv!
C'est aussi ce que nous nous répétions pendant les 5 années et demi où nous tentions de nous reproduire.
Dans la même lignée, hier, nous regardions un épisode de Grey's anatomy. Pour faire une histoire courte, dans cet épisode, Karev explique à une maman qu'elle doit arrêter de s'apitoyer sur son sort, qu'elle doit agir et faire avec la situation (la maman doit prendre la décision si elle fait opérer son bébé né grand-prématuré ou si elle le laisse partir).
C'est un peu comme ça que nous envisagions (et envisageons toujours) notre infertilité et notre vie en général : ne pas s'apitoyer et agir!
Pour nous, il y a ceux qui s’apitoient et ceux qui agissent. On peut nommer que ça ne va pas, on peut se plaindre, être triste et/ou en colère, là n'est pas le problème. Le problème est lorsqu'on reste dans notre bouette sans bouger et sans tenter de s'en sortir... Et qu'on ressasse cette bouette constamment...
Pour moi, se plaindre sans agir, c'est comme ceux qui se plaignent du gouvernement, mais qui ne vont pas voter. Ça perd un peu de crédibilité...
C'est pour ça que sur ce blog je ne me suis jamais apitoyée sur mon sort. J'aurais pu! Entre ma dépression quelques mois avant de débuter ce blogue, la dispute avec ma famille, l'incompréhension de plusieurs... J'avais tout ce qu'il me fallait pour... Mais j'avais besoin de lâcher prise et de me tourner vers le positif. Ça n'a pas toujours été facile. J'en arrachais souvent beaucoup plus que ce que j'admettais publiquement. Dans ces moments, je me tournais vers un forum de discussion.
Je suis persuadée que cette attitude m'a permis de vivre avec et de garder la tête hors de l'eau.
Je me suis forcée à trouver des solutions, à trouver du positif et à apprécier ce que j'avais.
Je me suis forcée à rire de l'infertilité et surtout à ne pas tirer à gros boulet sur tout ce qui n'était pas "juste" de mon point de vue. Je me disais qu'en jetant mon venin sur tout ce qui passait ou qui n'était pas parfaitement pro-pma, ça ne m'aiderait pas. Je DEVAIS conserver mon énergie. J'en avais besoin pour les traitements et pour affronter mon quotidien!
Lorsque je lisais des articles sur l'infertilité, je m'abstenais de lire les commentaires. Je savais que je serais en colère par la suite... Ma santé mentale primait et, comme pour tout, il y a des individus bornés qui resteront bornés. Ces personnes, à moi toute seule, je ne pouvais pas à les changer. C'est à la vie de s'en charger... Alors pourquoi perdre mon énergie à m'acharner sur elles. Mon objectif a toujours été de sensibiliser ceux qui sont ouverts. La société, sa façon de pensée et ses politiques, c'est à l'ACIQ, l'ACSI (IAAC) et à ceux qui font du lobbying de s'en charger. Mon objectif est à plus petite échelle. Si déjà je peux faire en sorte que les personnes infertiles se sentent plus normales et moins en colère envers l'incompréhension de leur entourage (qui souvent ne comprend pas parce qu'on a "omis" d'expliquer), je suis heureuse!
Quant à mon entourage, je me suis efforcée de ne pas les tenir pour responsable. LA responsable était l'infertilité! Si Noël était pénible, si mon anniversaire était lourd, si la fête des mères étaient une date à bannir du calendrier, ce n'était pas de la faute aux autres, c'était la faute à l'infertilité! Si les annonces de grossesse me faisait mal, c'était la faute à l'infertilité! Bon, il y avait des personnes insensibles, égocentriques et égoïstes... Je les connaissais et les connais toujours! Alors pourquoi être surprise et en colère de leurs réactions? Je les tenais et tente de les tenir à distance de ce qui me tiens à coeur et peut me blesser. Certaines portes leurs sont fermées... Pour les autres, je vivais mes émotions et tâchaient de ne pas leur faire porter mon fardeau et de les en tenir coupable.
Bien sûre, ça n'a pas été toujours facile, je n'ai pas été tous les jours positives. Les copinautes du forum de discussion que je fréquentais pourraient en témoigner, mon mari aussi! Mais, quand je tombais, je m’efforçais de me relever en m'accordant un plaisir égoïste (un souper au resto, un bon livre, un vêtement, ne pas aller à un souper, acheter une tente-roulotte, etc.)!
Tout ça pour dire que, dans ma vie, je suis pour le lâcher prise...
Et vous, y arrivez-vous?
je partage beaucoup ta façon de voir les choses ;) c'est mon troisième commentaires ce matin lol Bien heureuse d'avoir découvert ton blogue ;) j'espère un jour toucher les gens de cette façon aussi avec le mien !
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