Nous avons pris du temps pour réfléchir... Pour tout peser... Au début, nous ne nous entendions pas sur les priorités, ni sur nos envies...
L'un disait "J'ai envie de m'évader, de faire autre chose..."
L'autre répondait "Je ne veux pas passer mon tour...
"Un mois! C'est pas si pire..."
"On fait toujours les choses pour les autres...
Que se soit pour la famille ou pour un enfant qui n'est pas encore là!
Se priver pour un enfant pas là, c'est le comble..."
"Oui, mais... la famille c'est important!".
"Notre santé mentale l'est encore plus!"
"J'ai envie de voir la France".
"La France sera encore là l'année prochaine!"
Vous noterez que je n'ai pas nommé qui disait quoi... Je ne veux pas créer de zizanie sur la base de mauvaises interprétations!
Puis, un beau courriel est arrivé. Un courriel de la maman de Yvon. Il nous a fait beaucoup de bien... Il nous a rassuré... Il a allégé le débat... L'une de nos craintes étaient de faire de la peine à la famille d'Yvon. Depuis déjà plusieurs années que nous repoussons ce voyage... Qu'on leur dit "On devrait venir!", mais qu'on ne vient pas... Elle nous a écrit qu'elle en avait parlé avec mes belles-soeurs et que, si c'était elles, elles n'hésiteraient pas! Que la décision serait simple à prendre, qu'elles penseraient à elles.
Penser à nous...
J'ai l'impression de le faire continuellement quand je pense à la procréation assistée. Je tente de répondre à un besoin très égoïste : faire un enfant... Mais en même temps, je ne pense jamais à moi en dehors des traitements... Priorités aux autres... Jamais, ou très rarement, de petites douceurs.
Nous ressentons tous les deux le besoin d'oublier pendant quelque temps cette situation qui est la nôtre depuis déjà 5 ans Nous ressentons le besoin d'arrêter de nous priver pour ça... Nous avons l'impression de placer des pions sur un échiquier et de ne jamais arriver à prendre le dessus... À nous rapprocher d'un "échec et mat".
Image internet Le pire dans tout ça... c'est que je ne sais même pas jouer aux échecs! C'est peut-être ça mon problème! |
Nous devons apprendre à danser sous la pluie!
Alors, on a mis sur la table nos besoins respectifs, ceux à la base de nos envies. Ils se recoupaient :
Puis, la solution s'est imposée d'elle-même... On en arrivait toujours avec le même résultat au final... peu importe les mouvements qu'on effectuait sur l'échiquier.
Nous avons donc décidé d'annuler le voyage en France...
- Besoin de penser à autre chose;
- Besoin de faire quelque chose pour nous;
- Besoin de dépenser le peu d'économie qu'on a pour quelque chose de tangible;
- Besoin de faire quelque chose qui reste, qui, quand on le regarde, nous appartient!;
- Besoin de passer du temps ensemble... et si possible avec notre chien;
- Besoin de pouvoir se retourner sur un dix sous, si nécessaire, pour ne pas passer notre tour.
Puis, la solution s'est imposée d'elle-même... On en arrivait toujours avec le même résultat au final... peu importe les mouvements qu'on effectuait sur l'échiquier.
Nous avons donc décidé d'annuler le voyage en France...
Ça nous fait de la peine, on avait envie de voir la famille! Mais nous avons tellement investi de temps et d'argent dans ce projet qu'on ne peut pas le mettre sur la glace, pas au point où on est rendu... Le plaisir que nous aurions ressenti à aller en France n'aurait pas réussi à apaiser la douleur de passer son tour!
On a donc décidé de s'acheter une tente-roulotte pour vivre, malgré tout, un peu de plaisir cette année (dans les critères d'achat, le critère "pratique avec un/des enfants" n'y était pas!)...
Ce n'est pas celle-là (image internet), mais ça lui ressemble énormément! |
Nous avons décidé de partir visiter le Canada avec Molly (sauf si on nous appelle pour la fiv). Nous ferons nos réservations à la dernière minute. Nous irons possiblement vers le Nouveau-Brunswick qui, à notre grande surprise, accepte les chiens dans la plupart des parcs!
Nous avons donc décidé de danser sous la pluie... et de ne pas attendre que l'orage passe pour nous faire plaisir...
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